samedi 28 janvier 2012

Les inculpé-e-s de Labège

[Pour info : Les inculpéEs de Labège, sont des camarades accuséEs par la Justice d'avoir participé le 5 juillet 2011 à action contre la P.J.J (Protection Judiciaire de la Jeunesse).
Cette action avait été réalisée en soutien aux entauléEs de l'EPM (Etablissement Pénitenciaire pour Mineurs) de Lavaur (dans le Tarn, près de Toulouse) qui s'étaient mutinés plusieurs jours durant. Les éducateurs de la P.J.J avaient alors fait valoir leur droit de retrait puis s'étaient mis en grève pour réclamer de meilleurs moyens pour encadrer les jeunes et plus de sécurité dans leur métier face à ces prisonniers qu'ils qualifiaient de "gamins irrécupérables", laissant les E.R.I.S (Equipes Régionales d'Intervention et de Sécurité - sorte de "C.R.S" cagoulés appelés en renfort pour les mutineries) mater la révolte.

Le 15 Novembre 2011, une vaste opération de gendarmerie est menée à Toulouse, frappant 7 squats et autres lieux d'habitation . Les perquisitions ont été menées par la section de recherche de gendarmerie et le P.S.I.G ( Peloton Spécial d'Intervention de la Gendarmerie), le tout accompagné de la S.D.P.J déscendue de Paris. 7 personnes sont arrêtées ainsi qu'une famille de sans papiers fort heureusement relâchée dans la foulée. Après 36 heures de garde à vue et un déferrement au parquet, le juge d'instruction Didier Suc,place en détention provisoire 4 personnes, plus une sous contrôle judiciaire. Une sixième personne est gardée sous le coude par la justice en tant que témoin assisté.

Après 2 mois et demi de détention, seul un prisonnier a été libéré pendant que les trois autres dorment encore dans cette taule de merde.

Ici sont relayées les deux lettres écrites par les inculpéEs qui résument très bien la situation.]

Ils auront beau nous mettre en cage

SOLIDARITE AVEC LES INCULPE-E-S DE NANTES ET DE PARIS !

Certains passages ont été retirés de la lettre originale afin de pouvoir diffuser ce cri de solidarité publiquement. Leur absence est matérialisée par ça : [...]

ILS AURONT BEAU NOUS METTRE EN CAGE,
ILS NE FERONT QUE REMETTRE DE LA POUDRE SUR LE FEU DE NOS RAGES !
LIBERTE POUR TOU-TE-S LES PRISONNIER-E-S !
SOLIDARITE AVEC LES INCULPE-E-S DE NANTES ET DE PARIS !

Maison d'arrêt des femmes. Seysses.
Le vendredi 9 décembre 2011.

Je souhaite tout d'abord exprimer ma plus entière solidarité aux copains et copines récemment inculpé-e-s à Nantes suite à une action de recouvrement de couleurs des locaux de ces charognards de VINCI. Et exprimer ma solidarité à celles et ceux qui étaient jusqu' alors sous contrôle judiciaire en Ile de France et récemment inculpé-e-s suite à l'instruction du juge Brunaud, avec, parmi les accusations, celles de « participation à un groupement formé en vue de la réalisation d'actes terroristes » et « détention et transport d'explosifs ».

L'étau se serre un peu plus, les chaînes sont alourdies, la chasse aux méchant-e-s membres de la mouvance anarcho pouet pouet est à nouveau ouverte , ses rouleaux compresseurs font craquer nos vertèbres en roulant sur nos dos pour nous obliger à courber l'échine.

Depuis la prison pour femmes de Seysses, je voudrais vous envoyer toute ma solidarité. Une fois de plus ils profitent d'avoir des gens sous la main pour les charger encore et encore. J'imagine que suite à cela, ils vont remettre en question votre liberté sous contrôle judiciaire et tenter de vous incarcérer à nouveau.

Ces coups de filet répressifs dans toute la (f)rance tombent dans un contexte où réformes de la garde à vue, durcissement des mesures concernant les mineur- e-s et intégration des genti-lle-s citoyen-ne-s dans les salles d'audience correctionnelles, se disputent pour redorer l'image de la justice et de son bras armé la police. Une justice à notre image donc ? Où les condamnations seront rendues par nos pairs ? Une justice qui fera donc appel à des personnes n'ayant pas eu de notions de droit et peu d'expériences des tenants et aboutissants d'une cour de justice se mettront à juger la pègre, quand les plus grands magistrats s'occuperont des délits d'initiés et autres détournements de fonds. Une justice à notre image. Demander plus de professionnels ou de formation pour les jurés et les citoyen-ne-s assesseur-e-s n'a pour moi pas plus d'intérêt que de demander à l'oppresseur de me desserrer un tout petit peu mes menottes ou de changer la couleur de la peinture de ma cellule. Si la justice était telle que nous la voulons....

Malheureusement c'est pas pour tout de suite. Ici, c'est plutôt l'inverse qui se dessine. Il est prévu pour janvier de remplacer les barreaux existants par des grilles. Finie la lumière du soleil qui arrive un peu à rentrer dans la cellule, finie la vue sur la cour de promenade, finie la dépanne entre meufs grâce au yoyo.
Approfondir un peu plus l'isolement sensoriel de la taule. Après le goût grâce aux fameux plats sans saveur de la SIGES/SODEXO , après la transformation du silence en bruit de fond de la soufflerie et de voix qui résonnent dans toute la taule, ces cellules où tu entends sans distinguer ce qui se passe dans les couloirs mais où de dehors personne ne t'entend, après l'odeur aseptisée de la taule où t'arrives juste à distinguer ce qui est de la javel et ce qui n'en est pas, après la disparition de tout contat tactile avec les gens qui t'entourent, sauf pour te passer les menottes, après la transformation de l'appréciation du temps, qui maintenant vient se caler sur le cliquetis des clés des matonnes. La vue se retrouvera non plus stoppée aux murs d'enceinte et morcelée par les barreaux et grillages mais sera limitée à des pixels de 5cm de côté. Comme à la prison de St Paul à Lyon, ou comme au SMPR [Service Médico-Psychologique Régional] de cette même maison d'arrêt de Seysses. Le prétexte serait que les détenues balancent tous leurs déchets par la fenêtre. Sous le vernis hygiéniste teinté d'écologisme à deux balles se cache la volonté de couper les petits actes de dépanne entre détenues ; possibles grâce au yoyo. T'as pas de clopes, pas de sel, bein tu attendras la promenade pour te faire dépanner. Modernisation des conditions de détention, qu'ils disent, accentuation de l'isolement de la misère, plutôt.

La prison, ce pilier de ce monde, qui fait que tout le reste tourne.
Sans taules, comment nous obliger à accepter notre condition de travailleur-euse asservi-e au patron , docile et exploité-e afin d'engraisser de juteux bénéfices.
Sans taules, comment nous empêcher de contester la mise en place de leurs lois racistes, classistes, sexistes.
Sans taules, comment nous obliger à payer tout ce dont on a besoin quand on pourrait simplement le prendre...
Sans taules, comment nous obliger à se faire voler par les banques […].
Sans taules, comment nous conditionner à être de bon-ne-s citoyen-ne-s.
Sans taules, comment nous monter les un-e-s contre les autres.
Sans taules, comment nous isoler dans la peur et l'asservissement.
[...]

Ils n'ont néanmoins pas encore tout à fait réussi à enfermer nos rages, nos haines et nos envies de liberté. Des tentatives funestes cependant, grâce aux gavages de cachetons pour celles et ceux qui sont hors de leurs normes de la perception et du comportement. Mais pour tou-te-s celles et ceux que la psychiatrie n'a pas encore ecrasé-e-s, la haine, la rage et l'amour de la liberté ne pourront jamais être enfermés et conditionnés.
C'est de la nitroglycérine en attente...

[...] ses défenseur-euse-s et ses faux critiques avec !

Pour tous ceux et toutes celles assassiné-e-s par l'appareil judiciaire et la psychiatrie, une pensée pour vous, la vengeance [...]

Pour tous-toutes les enfermé-e-s dedans, courage et toute ma solidarité.

Pour tous-toutes les enfermé-e-s dehors, solidarité car le monde n'est pas plus beau, et merci d'être là.

Une enragée encagée depuis le 15 novembre 2011.

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En taule pour des tags et du lisier ?

La répression des mouvements "subversifs" comme moment d’une totalité

Ce texte n’a aucune prétention particulière, si ce n’est proposer un retour sur l’affaire du 15 novembre et une rapide analyse d’un moment de la totalité, d’un moment de la lutte de classe au sein du mode de production capitaliste, dans le contexte historique à la lisière d’une crise de la valeur jamais apparue auparavant. Le titre peut paraître trompeur mais il n’est en aucun cas question, dans ce texte d’indignation face à une quelconque démesure judiciaire mais plutôt d’une réflexion par démonstration autour de l’utilsisation de la symbolique et de diverses formes idéologiques dont la bourgeoisie se munit afin d’assurer la reproduction des rapports sociaux capitalistes. La Justice en est un exemple.

Le 5 juillet 2011, un groupe d’individus s’invitait dans les locaux de la P.J.J (Protection Judiciaire de la Jeunesse) dans le but, selon le tract, d’orner les murs, très certainement ternes et austères de ce bâtiment administratif, de quelques lettres de noblesse, colorées qui plus est, et d’y ajouter un peu de lisier, pour donner du corps à l’ouvrage.

Cette performance artistique, la P.J.J, en tant qu’entité symbolique représentant la Justice des mineurs, l’avait héritée des diverses prises de positions des éducateurs intervenants à l’Etablissement Penitentiaire de Lavaur, qui avaient reclamé plus de moyens pour leur sécurité et la revalorisation de leur statut, à la suite d’une mutinerie ayant fait la Une des journaux, remettant encore une fois l’incarcération, et la justice des mineurs, sur le devant de la scène des opinions légères. Faut-il s’étonner que la branche judiciaire jeunesse - que " tout le monde" s’entend à qualifier d’indulgente, de "sociale" et de juste, contestée et mise à nue par des détenus très certainement lucides quant à la place de chacun dans le système carcéral - adopte une position de repli et revendique sa légitimité (et la nécessité de la renforcer dans le cadre du conflit) au sein de l’incarcération des mineurs, au risque de perdre quelques couches de guenilles idéologiques construites autour des concepts d’Etat de raison et de Justice humaine ?

La symbolique est amovible. Elle est un mécanisme stratégique destiné à cristalliser des ambiances, des méthodes d’appréhension en corrélation avec l’air du temps. Celle-ci est une force de coercition, tout du moins le manteau qu’arbore cette force, dans le cadre de le reproduction des rapports sociaux capitalistes. Faire tomber le manteau et montrer les dents c’est simplement une autre façon de faire... Les divers organes étatiques, agents de cette reproduction, en ont l’habitude.
A la suite de l’action du 5 juillet, le procureur de la République de Toulouse promit vengeance face à cette attaque, qualifiée "d’extrêmement grave, bien qu’ayant fait très peu de dégâts". La symbolique répond à la symbolique et devient elle-même la force motrice de l’engrenage judiciaire. L’enjeu idéoligique supplante les faits, ou plutôt devient le fait. Le 15 novembre 2011, de bon matin, à l’heure où les équipes de jour relaient les equipes nocturnes, une centaine de gendarmes, dont les unités de choc de P.S.I ( Peloton Surveillance Intervention), investit trois maisons, cagoulés, armés, casqués, berger-allemandés, sous les directives de la Section Recherches Midi-Pyrénées de la gendarmerie nationale.
S’en suit l’arrestation d’une dizaine de personnes, dans un coup de fliet qui a déjà un petit goût de bancal dans la bouche des gros costauds, qui, j’en suis sûr, s’attendaient à un peu plus d’action en pénétrant dans le repère de "l’ultra-gauche" toulousaine. Une perquisition destinée à la mise en lumière d’éléments à charge, comme des bouquins, des affiches ou encore des produits d’entretien...

Une quantité considérable de documents est donc saisie, accompagnée d’ordinateurs, de téléphones, disques durs, envoyés à la Tech’, ces fameux Experts, à l’accent toulousain. Ca casse un peu le mythe...
La garde-à-vue porte essentiellement sur les liens que les personnes étiquettées "ultra-gauche", entretiennent entre elles, le fond de nos pensées, nos "méthodes d’action" et j’aurai droit à la scène "Nous ne sommes plus en interrogatoire, je veux qu’on puisse débattre librement", jouée tout de même six fois par six O.P.J différents. Un certain décalage entre l’exposition des faits et la prise ADN de force m’interpelle alors. Déférés au parquet, cinq d’entre nous sont mis en examen dont quatre placés en détention provisoire.

La question ne se pose pas dans les termes judiciaires du coupable et de l’innocent. Nous sommes retenus ici sur la base de nos positionnements politiques et des dossiers RG, bien garnis - que l’on ferme certainement à l’aide de sangles de bâche pour 33 tonnes dans les locaux spécifiquement affectés à cette tâche - que ces positionnements ont générés. Il n’y a rien de prétentieux dans cette affirmation, seulement le strict détail des diverses constructions judiciaires autour de ces mouvements insaisissables que sont "l’ anarcho-autonome", "l’ultra-gauche" ou tout autre délire tape-à-l’oeil si cher à la DCRI.
Dans l’argumentation en faveur de notre maintien en détention, notre appartenance supposée à "la mouvance ultra-gauche [...], mouvance politique déniant les autorités judiciaires ou de police" semble se satisfaire à elle-même, épaulée par l’existence toujours virtuelle de complices de "l’opération commando". Il faut prendre cette appellation aussi sérieusement que lorsqu’une grève est surnommée de "prise d’otage"...
Cette appartenance représentant "un fort risque de réitération" selon les autorités judiciaires, devons-nous comprendre une détention provisoire à perpétuité ou jusqu’à un éventuel repentir ? Nous ne sommes pas la parodie minimale de la fin des années de plomb, l’étape de sa farce historique bien évidemment ; mais l’épisode justifiant sans complexe notre incarcération par notre appartenance à cette mouvance, aussi mystérieuse que terrifiante, obligeait un léger clin d’oeil. Et le tout reste une farce dont nous rions bien jaune. Mais l’affaire du 15 novembre est à inscrire dans un contexte général.
La répression des mouvements "subversifs", construite de manière exogène par les forces de police, trouve sa légitimité sur le terrain de la symbolique des Grandes Idées, mais son intensité dépend du même cadre qu’avec n’importe quel autre type de répression sociale : le cadre des tensions sociales au sein du mode de production capitaliste. Il suffit de jeter un oeil aux peines d’emprisonnement particulièrement lourdes qui tombent à la pelle autour des cambriolages, des trafics, et des braquages pour réaliser ce que veut dire actuellement le terme de guerre sociale. Comme certains disent ici, "ça charcle sévère au T.G.I de Toulouse". Mais il faut comprendre pourquoi "ça charcle".
La justice est un organe de la reproduction sociale, et la prison comme moment de sanction-gestion d’une partie de la population qui était déjà, au préalable, excédentaire, en est une particularité, sa dimension la plus hostile.

La crise que nous vivons actuellement est une crise particulièrement grave du mode de production capitaliste et comme toute crise, une crise spécifique au mode d’accumulation. Elle met en jeu l’ensemble du rapport social capitaliste sur la base du rapport salarial qu’entretiennent le Prolétariat et le Capital. Rapport salarial qui émane de la restructuration (financiarisation/mondialisation) des années 70/80 et qui est entré en crise, logiquement.
Avec la crise du régime fordiste d’accumulation et la restructuration qui suivit, c’est toutes les séparations, les garanties sociales, les protections diverses et variées, que l’Etat-Providence (comme agent de la reproduction de la force de travail) conférait à la classe ouvrière, qui ont été désignées comme entrave à la valorisation du Capital (à sa reproduction donc) et traitées comme telle. C’est la fin de l’accumulation capitaliste sur des aires nationales où la reproduction du prolétariat était liée à la productivité. Le prolétariat était confirmé comme pôle nécessaire du capital et la lutte de classe se structurait autour de cette confirmation dans ce qu’on appelait "le mouvement ouvrier", où l’enjeu révolutionnaire était l’affirmation du prolétariat en tant que libération du travail, de la force productive.
Avec la restructuration, c’est toute cette confirmation qui est balayée, la fin de l’identité ouvrière, la fin de cette stabilité sur laquelle les mouvements sociaux s’appuyaient pour revendiquer, l’existence sociale du prolétariat et sa nécessité étant incontestables. Dans ce capitalisme restructuré, la reproduction de la force de travail par le biais du nouveau rapport salarial a connu une double déconnexion, d’abord au niveau de la valorisation du Capital, ensuite au niveau de la consommation ouvrière (où la centralité du salaire n’est plus de mise).
Avec ce qu’on appelle la mondialisation, il n’y a plus de rapport entre la reproduction de la force de travail (segmentée en zones à modalités différentes) et la valorisation du Capital (qui elle est unifiée mondialement).
Nous pouvons repérer trois zones à modalités de reproduction différentes. Une première, que nous pouvons appeler hyper-centre capitaliste, se caractérise par des salaires conséquents où les vestiges du fordisme se représentent par la privatisation des garanties sociales, mais où la pression du "nouveau compromis" (la concurrence mondiale de la force de travail) affecte de plus en plus de fractions de la force de travail de cette zone.
Ce "nouveau compromis", c’est une donnée structurelle qui veut que "le prix de référence des marchandises, y compris la force de travail, [soit] le minimum mondial".
Une zone secondaire, où nous retrouvons les activités de logistique, de diffusion commerciale et de sous-traitance. Les salaires sont bas et tendent encore à baisser par la pression interne de la force de travail disponible inemployée. Il n’y a pas ou peu de garanties sociales, le rapport salarial trouve sa définition dans la précarité structurelle.
La troisième zone, véritable poubelle sociale, joue le role de réceptacle pour un prolétariat excédentaire, qui n’est pas nécessaire à la valorisation du Capital et où les moyens de survie se bricolent entre aide sociale, économie informelle, débrouille.

Une population familièrement avisée de que ce qu’est la répression et la prison.
Ce zonage se dessine à plusieurs échelles, "du monde au quartier".
Il y a donc bien rupture du lien qui reliait, territorialement, auparavant, la valorisation du Capital (sa reproduction) et la reproduction de la force de travail, du prolétariat. La seconde déconnexion se situe entre la valeur de la reproduction de la force de travail et la consommation effective du prolétariat. Quand le salaire n’est plus cette instance régulatrice de la reproduction de la force de travail, en gros que la vie est de plus en plus chère, il faut trouver une solution. Cette solution a été le crédit, mis en avant par la financiarisation de l’économie. Avec la baisse des salaires, le prolétariat s’est vu contraint d’assurer sa reproduction immédiatement par le biais de crédits, donc à l’endettement. Il y a déconnexion entre salaire et consommation ouvrière. La crise de 2008, des subprimes, dans laquelle nous sommes aujourd’hui, a été déclenchée suite à un nombre considérable d’impayé chez les ménages pauvres. Cette crise financière est une crise de la reproduction du capital et l’expression de la limite de ce mode d’accumulation. Ce qui faisait la dynamique de la valorisation, "la baisse des salaires", devient, poussée à terme, le blocage de la reproduction du Capital (parce que blocage de la reproduction d’un de ses pôles, le prolétariat). La Capital cherche toujours à accroître sa plus-value, son profit, et c’est en réduisant les coûts de la force de travail qu’il y parvient. Plus de surtravail (travail "gratuit") et moins de travail nécessaire (rénumération de la force de travail). Voilà l’illustration du Capital comme contradiction en procès et l’exploitation comme enjeu-cible de la lutte des classes. Seulement, avec les modifications structurelles précisées plus haut, ce nouveau cycle de la lutte des classes a formalisé une limite bien particulière : l’appartenance de classe comme limite même de la lutte des classes, la prolétariat n’est rien sans le Capital.
Avec la précarité comme définition du rapport salarial, l’instabilité structurelle du prolétariat ne permet plus aux prolétaires en lutte de revendiquer, à partir de leur situation sociale, la légitimité de leur existence. C’est la non-confirmation du prolétariat qui structure actuellement la lutte des classes. La prolétariat est désormais posé comme nécessaire mais toujours de trop. Revendiquer de meilleurs conditions de vie, dans la configuration actuelle de la concurrence mondiale, s’apparente à un coup d’épée dans l’eau. Et face à cette limite, de nombreuses fractions de prolétaires en lutte ont produit une déduction pratique : l’appartenance de classe comme contrainte extérieure donc sa remise en question. Et c’est sous cette forme que s’amorce le contenu et la probabilité révolutionnaire de l’époque : l’abolition du Capital dans son intégralité, dans la lutte des prolétaires qui ne veulent simplement plus l’être.
L’essentiel de ces moments de lutte a révélé que la contradiction qui opposait le prolétariat au Capital se nouait au niveau de leur reproduction respective (bien que l’un n’aille pas sans l’autre). Que ce soit la révolte des banlieues en 2005, les diverses luttes suicidaires (ne réclamant que des indemnités) autour des sites de production destinés à être démantelés durant tout la décennie, les émeutes en Grèce, à Londres, ou encore les conflits en Guadeloupe ou à Mayotte, ces luttes ont produit l’appartenance de classe comme contrainte extériorisée dans l’objectivité du Capital. On ne peut rien faire en tant que prolétaire mais tout part de là. Il est impossible de faire un détail exhaustif des diverses productions d’écarts (la remise en cause de l’appartenance de classe) dans les luttes actuelles tellement ces phénomènes sont présents de manière constante à l’intérieur de celles-ci.
Et les temps ne vont pas en s’arrageant. Avec la crise, nos conditions de vie vont nécessairement en s’aggravant, par le biais de l’accroissement de la dévalorisation de la force de travail et de la surnumérisation de fractions du prolétariat. Pour beaucoup d’entre nous déjà, la reproduction du rapport salarial capitaliste est vue comme simple coercition et par-delà rend caduc parce qu’hostile. Cette citation donne le ton de l’antagonisme social actuel : "Partout la disciplinarisation de la force de travail face à un prolétaire redevenu, en tant que prolétaire, un pauvre, est le contenu de l’ordre du jour capitaliste" (Le moment actuel, SIC, n°1, 2011). Cette disciplinarisation, c’est la police, la justice et la prison. Les formes idéologiques qu’adopte le Capital pour réprimander les mauvais joueurs (toujours perdants dans le jeu de l’exploitation) dépendent des conditions économiques de la reproduction du capital. Elles ne sont pas là par hasard ou fantaisie. Leur rigueur est rigueur économique et la police est la matérialisation la plus concrète de l’austérité.

Dans la situation présente, la violence sociale est amenée à se renforcer, les émeutes à se multiplier, les résistances face à la dégradation des conditions de vie à se généraliser mais la seule question qui reste en suspens est bien celle de la naissance ou non, d’un mouvement révolutionnaire portant en lui, de par les conditions de son apparition, l’abolition du mode de production capitaliste. Pour la suite, il n’y a qu’ expectative...
C’est une probalité d’époque, nécessaire face aux limites actuelles de la lutte des classes. La guerre sociale s’intensifiant, les temps s’annoncent sportifs. Et ça, les capitalistes et leurs défenseurs le savent bien. Il n’y a pas d’alternative, pas de programme commun, uniquement un simple "réflexe".


Prolétaires de tous pays, Niquez tout !
Solidarité avec les engêolés de la guerre sociale

Bises aux camarades.

Un inculpé du 15 novembre

bagdad122@riseup.net pour répondre

lundi 23 janvier 2012

A bientôt à Vincennes ! (le procès des inculpés... et manif contre le CRA)

[Avec un peu de retard, nous relayons deux informations qui nous semblent complémentaires : celle d'abord, concernant les inculpés de l'incendie du C.R.A de Vincennes, et celle concernant les gardés à vue de la manifestation du Samedi 14 Janvier 2012. Dans les deux cas, c'est la même logique, et le même lieu qui est visé, et c'est la même répression et la même justice qui s'abat sur les ennemi-e-s de l'autorité et des frontières. Pour nous, la lutte contre le C.R.A ne doit pas occulter le procès des sans-papiers inculpés pour l'incendie, mais l'un n'a pas à être éclipsé au profit de l'autre et réciproquement. La lutte des inculpés est la même que celle contre le C.R.A, l'enfermement, les frontières et leurs flics : parce que c'est cette lutte qui les as conduit devant le tribunal.

Et c'est celle que mènent les manifestant-e-s raflé-e-s du samedi 14 janvier : contre toutes les prisons, contre les CRA, contre tout les enfermements, contre les frontières, contre les expulsions, pour la liberté de circulation, pour l'émancipation, avec (?) ou plutôt sans papiers du tout !]

Incendie du Centre de rétention de Vincennes : peines légèrement allégées en appel

Les condamnations des six hommes - trois Maliens, deux Marocains et un Palestinien, âgés de 21 à 38 ans - vont de 6 mois à deux ans et demi ferme. En 2010, le tribunal correctionnel les avait condamnés à des peines de 1 à 3 ans.

Cette décision "n’est pas satisfaisante", parce que ces hommes "restent les victimes d’une politique de l’immigration absolument inacceptable, du fait notamment de l’état dans lequel étaient et sont encore aujourd’hui les centres de rétention", a déclaré à la presse Me Irène Terrel.

L’avocate s’est néanmoins réjouie que la cour ait relevé dans ses motivations que certains équipements du CRA avaient aggravé le sinistre.

Le président, Gérard Lorho, a évoqué en particulier les matelas "combustibles", ainsi que la "structure légère" des bâtiments qui avait favorisé une propagation très rapide de l’incendie.

La cour a d’ailleurs évoqué également la "concentration de personnes" de nature à favoriser les "incidents".

Selon Me Terrel, "les autorités vont être bien inspirées d’écouter ce que dit la cour dans cet arrêt (...) et de prendre un certain nombre de dispositions pour que notre pays accueille les étrangers avec des garanties minimales de dignité et de sécurité".

L’avocat général avait quant à lui requis la confirmation du jugement de première instance.

Source : Milles Babords


[...et pour les 3 personnes arrêtées à la manif du samedi 14/01/2012]

Les suites de la manif à Vincennes

Les trois personnes placées en garde à vue ont été remises en liberté. Liberté sous contrôle judiciaire avec pointage au commissariat toutes les semaines et interdiction du 12e arrondissement. Ils passeront en procès le 27 février.

Le mineur passera devant le juge pour enfants. En tout cas ses copains et copines ont fait un beau rassemblement qui a été encerclé sur la place de la préfecture.

Merci à toutes celles et ceux qui ont téléphoné au commissariat (apparemment ils ont été submergés d’appel), sont venus, etc.

À bientôt à Vincennes (ou au Mesnil-Amelot ou à Palaiseau…) temps que resteront les centres de rétention !

Source : Infozone, le 17 janvier 2012.



samedi 21 janvier 2012

[anti-nucléaire]...Après Valognes : 3e réunion à Paris

Après le rassemblement de Valognes, en novembre dernier, s’est fait sentir, à Paris, la nécessité de continuer la rencontre entre les différentes personnes et collectifs avec ce commun accord : le nucléaire nous est directement nocif, et pas seulement d’un point de vue sanitaire, nous voulons l’abolir.

Voilà que la troisième assemblée se prépare et beaucoup a été dit. La dernière assemblée s’est faite l’écho de plusieurs désirs d’actions (rassemblement, information dans les gares, interventions sur les flux de matières radioactives), mais aussi du besoin de rencontres et de débats.

Le 11 mars prochain, cela fera un an qu’un tsunami de magnitude 9 a frappé le Nord-Est du Japon provoquant la fusion des réacteurs de Fukushima. Cette date a été proposée comme point de départ pour penser une action commune émanant de cette assemblée/collectif.

Néanmoins, s’il nous semble important de répondre à l’appel du 11 mars, et de ne pas laisser cette catastrophe être enfouie par l’agenda spectaculaire des médias, nous aimerions faire résonner notre lutte contre le nucléaire au-delà de la commémoration de Fukushima.

Afin de poursuivre ce processus de rencontre amorcé à Valognes, afin de de briser l’isolement face au nucléaire et son monde, afin de se donner des outils pour porter atteinte à cette industrie, nous appelons à une nouvelle assemblée pour une lutte populaire et déterminée :

RDV : Lundi 23 janvier, à 19h30, à COMME VOUS EMOI,

5 rue de la Révolution. Métro Robespierre, ligne 9

jeudi 19 janvier 2012

"Submedia.tv", "SabotageTV" : des projets audio-visuels autonomes

Véhiculer des idées et une contre-information anarchistes.

"Submedia.tv" et "SabotageMEDIA" sont des sites internet situés au Canada (principalement actif à Atlanta et Vancouver pour Submedia) et hébergeant notamment des projets auto-produits de court-métrages, de vidéos diverses et variées et de détournements de films sur plusieurs thèmes à propos de luttes, de contre-informations et d'actions.

Ils fonctionnent un peu sur le modèle des Indymedia, c'est à dire que ce sont aussi des plateformes ouvertes aux productions externes et centrées sur la (contre-)information à propos de certaines (in-)actualités avec un point de vue anarchiste.
Malgré tout, et de manière assumée, Submedia fonctionne par exemple plus sur une équipe réduite qui en assure le contenu à la manière d'un "think tank autonome", composé principalement de son membre fondateur (Franklin Lopez). Il fonctionne sur le principe du bénévolat et son financement est basé sur le don volontaire et qui ne conditionne pas "d'abonnement".

Il fonctionne un peu comme un journal ou un blog internet, mais avec des vidéos.

Une manière de changer le rapport à l'image...

Sur le site de Submedia.tv, des vidéos telles que des adaptations de brochures ou d'extraits de livres anarchistes, d'informations, de textes autonomes ou autres, des discussions ou entrevues sur un thème (le nucléaire, un contre-sommet, la gentrification, la question de la violence, une grève, l'opposition aux Jeux Olympiques, etc...) ou plusieurs à la fois, ont été relayées sur le site depuis plusieurs années, suite à la naissance du collectif qui a donc récemment fêté ses 10 ans (bien que les vidéos disponibles sur le site ne remontent qu'à 2004 dans les archives).

Au départ uniquement en anglais, le site s'est peu à peu ouvert aux autres langues en appelant notamment aux traducteurs/trices pour sous-titrer les vidéos en anglais.

Depuis, plusieurs vidéos ont été traduites en plusieurs langues, tels que serbe, croate, portugais, italien, arabe, hébreux... et français (canadien et métropolitain).

...et de ne pas rester prisonniers de la forme "littéraire".

Sur le site de Submedia.tv, une émission y est particulièrement active : animée par "The Stimulator" (un présentateur anonyme) elle s'intitule "It's the end of the world as we know it, and I feel fine" (soit "c'est la fin du monde tel que nous le connaissons et je me sens bien", ou I.T.E.O.T.W.A.W.K.I.A.I.F.F - reprise d'un titre du groupe de musique R.E.M) et aborde en général plusieurs sujets de l'actualité des luttes ou autres en entremêlant images tournées par ses auteur-e-s, des images de J.T, de médias bourgeois, de films toutes détournées, et des montages psychédéliques avec des commentaires à la hauteur du propos (du style "Salut bande d'esclaves, merci de suivre cette émission répandant l'anarchie", etc...).

Ce type de projet est non-seulement intéressant de par son originalité, mais aussi parce qu'il rompt avec les méthodes de "communication" ou de propagande traditionnellement utilisées par les anarchistes ou anti-autoritaires, très cantonné à un style écrit, voir littéraire très classique (les "revues" et livres de théorie) et parfois peu accessibles.

Loin de nous l'idée de sous-entendre que la propagande devrait prendre un forme plus "télévisuelle" (le style de Submedia.tv en étant d'ailleurs assez éloigné ou parodique) ou que la théorie ne serait pas nécessaire, mais au contraire que les moyens d'expression peuvent gagner en puissance en se diversifiant, et en explorant d'autres façons de transmettre des idées, la critique sociale, et la contre-information. En utilisant l'image de manière non pas spectaculaire, mais critique et ludique.

Depuis quelques temps, et afin de poursuivre le projet, un appel à contribution a même été lancé par Submedia.tv : voir la traduction en français ici.

Quelques exemples de vidéos :

Ici (la plupart des vidéos sont traduites en français) :
Lien"Submedia.TV : Translate"



mercredi 18 janvier 2012

Le Travail libère-t-il ?

Le travail pénètre et détermine toute notre existence. Le temps coule impitoyablement à son rythme alors que nous faisons la navette entre d’identiques environnements déprimants à une allure toujours croissante. Le temps de travail… Le temps productif… Le temps libre… La moindre de nos activités tombe dans son contexte : on considère l’acquisition de la connaissance comme un investissement pour une carrière future, la joie est transformée en divertissement et se vautre dans une orgie de consommation, notre créativité est écrasée dans les limites étroites de la productivité, nos relations -même nos rencontres érotiques- parlent la langue de la performance et de la rentabilité… Notre perversion a atteint un tel point que nous recherchons n’importe quelle forme de travail, même volontairement, pour remplir notre vide existentiel, pour « faire quelque chose ».

Nous existons pour travailler, nous travaillons pour exister.

L’identification du travail avec l’activité humaine et la créativité, la domination complète de la doctrine du travail comme destin naturel des humains a pénétré notre conscience à une telle profondeur que le refus de cette condition forcée, de cette contrainte sociale, semble être devenu un sacrilège pour le concept même d’humanité.

Alors n’importe quel travail devient meilleur que pas de travail du tout. Ceci est le message répandu par les évangélistes de l’existant, sonnant les trompettes pour la course à la compétition toujours plus frénétique entre les exploités pour quelques miettes tombées de la table des patrons ; pour l’instrumentalisation et le nivelage complet des relations sociales en échange d’un peu de travail misérable dans les galères de la survie.

Ce ne sont pas, cependant, seulement les conditions générales de travail qui créent l’impasse. C’est le travail comme une totalité, comme un processus de commercialisation de l’activité humaine qui réduit les humains à des composants vivants d’une machine qui consomme des images et des produits. C’est le travail comme condition universelle dans laquelle les relations et la conscience sont formées, comme la colonne vertébrale qui maintient et reproduit cette société basée sur la hiérarchie, l’exploitation et l’oppression. Et en tant que tel, le travail doit être détruit.

Alors nous ne voulons pas simplement devenir des esclaves plus heureux ou de meilleurs managers de la misère. Nous voulons redonner son sens et son essence à l’activité humaine et à la créativité en agissant ensemble, conduits par la recherche de la joie de la vie à travers la connaissance, la conscience, la découverte, la camaraderie, la solidarité.

Pour la libération individuelle et collective …
Libérons-nous du travail

Liberté pour l’anarchiste Rami Syrianos
Solidarité avec le compagnon Kleomenis Savanidis


Collaboration solidaire Athènes/Thessalonique, 17/01/2012.

Source et traduction
(depuis Angry News From Around The World) :
La base de données anarchistes

mardi 17 janvier 2012

Histoire d’une balade au CRA de Vincennes

[infos de dernière minute - le 16/01/2012, à 23h57, pêché sur indymedia paris : "Les 3 personnes mises en garde à vue suite à la manif ont été remise en liberté. Liberté sous contrôle judiciaire avec pointage au commissariat toutes les semaines et interdiction du 12e arrondissement. Ils passeront en procès le 27 février. Pour le mineur il est sorti je ne sais pas quand il passera devant le juge pour enfnat. En tout cas ses copains et copines ont fait une beau rassemblment qui a été encerclé sur la place de la préfecture"].

A 16h c’était l’heure du rendez-vous à la station RER de Joinville-le-Pont pour un départ en manif sur le CRA de Vincennes. A ce moment-là on est bien 80 au jugé. Quelques flics qui se répartissent entre 2-3 bagnoles et bavassent paisiblement en nous regardant. Pas de CRS en vue …

On démarre direction la D4 banderole en tête, vers le Centre de rétention. Au niveau de la route de la Pyramide, qui remonte vers l’hippodrome et le CRA, on rencontre notre premier camion de CRS qui se déploient vite fait bien fait, pensant qu’à cinq on peut bloquer une chaussée rien que par la dissuasion. Manque de bol, même scénario qu’il y a deux ans, on aime pas qu’on nous dise où ilo faut aller, on prend la tangente, on poursuit sur l’Avenue des Canadiens au pas de course, à grands renforts de slogans et les flics sont débordés, écartés, dépassés ; un cycliste frénétique fait des allers-retours le long de la manif tandis que trois de ses copains affolés courent vers l’avant pour rejoindre la bretelle qui mène sur l’autoroute, la même où la manif de 2008 avait fini en joyeux bordel entre les voitures stoppées sur l’autoroute.

Seulement cette fois-ci on remonte l’avenue de Gravelle qui longe le CRA, et on se retrouve rapidement refoulés par quatre cars de robocops qui vomissent leurs occupants ; Des grenades assourdissantes sont tirées pour nous signifier qu’on ira pas plus loin que le pont au-dessus de l’autoroute. Côté flics on a un cames-COP qui filme, le même qui a sûrement permis aux flics de profiler plus tard, devant le centre.

Quelques slogans pour se faire entendre des détenus (et se faire détester des flics à qui on le rend bien) plus tard, on repart dans l’autre sens, suivis par un cordon bleu nimbé d’un fumigène rose du plus bel effet sur fond de soleil déclinant.

Retour sur la Route de la Pyramide, direction l’Hippodrome et le CRA. A l’Hippodrome c’était jour de courses, les camions repartent avec leur chargements équestres et l’aristocratie hippique quitte les lieux en sens inverse de notre défilé qui a grossi les rangs avec ceux qui avaient raté le début et ont rallié le CRA. On doit pas être loin de la centaine.

Devant le CRA on aperçoit l’armada de gardes mobiles qui défend la forteresse derrière une double rangée de barrières. Les grilles de l’Hippodrome sont surveillées par les vigiles qui les ferment rapidement. Le chemin vers le CRA ressemblant à une fourmilière de flics, on se déplace vers le parking de l’Hippodrome en même temps que des gardes mobiles qui, ayant compris qu’on allait pas rester à crier sagement face à eux, commencent à courir entre les voitures pour verrouiller la Route de la Ferme en face de nous. Un face à face musclé s’engage, un garde mobile se prend un coup de savate sous la banderole, des coups de matraque fusent, des crachats, insultes et bousculades y répondre de notre côté, un caillou vole.

A 17h une poignée de gardes mobiles finissent de verrouiller la Route de la Ferme d’un côté tandis qu’un mouvement rapide s’engage pour s’extraire par l’autre côté où les bataillons du CRA se déploient à leur tour pour nous couper toute retraite. La manœuvre réussit pour une poignée qui s’échappe, les gazeuses rentrent en action, asphyxiant tout le monde : une centaine de manifestants reste coincée, encerclée par un nombre impressionnant de gardes mobiles (facilement 100 à 150). On continue les slogans un temps, on jauge la situation …

Finalement un groupe de civils entourant le chef des opérations commence à scruter les manifestants, très visiblement à la recherche d’individus ciblés d’après la vidéo tournée auparavant et des observations des flics durant la manif. Le manège dure un quart d’heure et c’est le même scénario qu’à Stalingrad lors du G8 : ils vont à la pêche en fonçant dans le tas avec quelques gardes mobiles, distribuant des petis coups de matraques et des coups de poings jusqu’à ce qu’ils aient attrapés ceux qu’ils ont ciblés. Le manège se répète un peu plus tard, un copain est attrapé par dessus le capot d’une voiture, tiré vers l’arrière et emporté. Il se débat, tentant de s’échapper vers le toit de la camionnette où ils essaient de l’embarquer. Le troisième coup, le copain est pas mal rudoyé à son tour. Apparemment ils ont ce qu’ils veulent : ils arrêtent leurs petites incursions.

Finalement un cordon bleu vient nous séparer en deux groupes, en coupant à la bousculade. Les slogans se poursuivent, on perd pas l’entrain même si l’ambiance est plus tendue. A 18h on nous embarque un par un dans les deux paniers à salade (la phrase du jour d’un des gardes mobiles : « voulez-vous bien me suivre ? »). Les bus démarrent vers 19h, au cours du trajet on refait la déco aux marqueurs.

Porte d’Aubervilliers, à 19h30, on commence à se demander où on va.

19h45 : on s’engage avec les bus dans une zone ferroviaire, au 2 rue de l’Évangile dans le 18ème arr., estampillée SNCF à l’entrée ; des véhicules de police garés le long d’entrepôts de fret, sur notre gauche et sur notre droite un bâtiment assez hallucinant, tout droit sorti de l’imaginaire carcéral : un long bâtiment de 100m de long surmonté, à 10m au-dessus, d’un large toit comme ceux qui abritent les quais de gare, le tout entouré d’une grille surmontée d’un barbelé en lames de rasoir. Dans la cour, une vingtaine de policiers arnachés de leurs tenues anti-émeutes attendent les bus et forment une haie d’honneur jusqu’à la porte du comico. Du second bus on voit les copains refuser tout d’abord de sortie puis sortie en chaîne au bout d’un certain temps (20h20 à peu près). Ils sont fouillés, interrogés chacun leur tour, un certain nombre de portables confisqués, puis les militants [1] parqués plus loin derrière des barrières. On apprend également que ceux qui avaient été extraits de la manif devant le CRA sont en garde à vue. Mais l’ambiance est toujours bonne, on rit, on plaisante, on scande, on tape sur les parois et on discute.

Notre tour arrive au bout d’un temps considérablement long où la température du bus s’est nettement accrue et rend l’air étouffant. Il est près de 21h quand on nous gare dans la cour pour suivre le même scénario que l’autre bus. A la sortie on nous demande nos noms et prénoms et si on est majeurs, sans vérification des pièces d’identité. Nouveau profilage d’un flic genre pète-sec qui s’énerve facilement. Visiblement ils recherchent celui qui a mis un coup de tatane au flic asiatique [2] qui s’est aussi pris des crachats en pleine gueule. Un copain est emmené à part et prend un crachat dans la gueule (la loi du talion n’a pas été abrogée faut croire).

Finalement, vers 21h50 les flics ont l’air de se rendre compte que 5h ça commence à faire beaucoup pour un contrôle d’identité. Le reste du second groupe qui n’a pas encore été interrogé et fouillé rejoint les autres derrière les barrières. La cour résonne de nos « Libertés, Libertés, ... ». On nous fait mine de sortir enfin vers 22h15, en traversant à nouveau un long double rang de policiers armurés. Au passage le flic asiatique [3] chope un copain et le tire en arrière pour lui mettre un bon coup de pied (toujours le talion). On rattrape vite le copain, on gueule, ça bouscule mais on sort en criant de plus belle, avec l’envie d’en découdre une nouvelle fois.

22h20 : on est tous dehors sauf nos trois amis en garde à vue et nos amis sans-papiers qui nous ont confirmé qu’ils nous entendaient de l’intérieur.

Une fin de journée qui nous fera pas passer l’envie de continuer à manifester et crier :

Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons !!
Feu, feu aux Centres de Rétention !

Source : indymedia.
Notes :
[1] [sic]

[2] [sic]
[3] [sic]

lundi 16 janvier 2012

Marxisme : quelques lectures critiques...

[Le Cri Du Dodo vous propose plusieurs lectures critiques du marxisme.
Nous voudrions revenir à ce propos sur une ambigüité : c'est précisément parce que nous sommes anarchistes ET communistes que nous voyons comme urgente la critique des marxistes (et de tout les autoritaires) et de leurs idéologies (léninisme, stalinisme, maoisme, guévarisme, etc...) qui en s'appropriant le terme de "communisme" l'ont galvodé plus terriblement que toutes les critiques qui ont pu lui être adressées. Par ce type de contributions, nous nous démarquons absolument de tout ceux ou celles qui continuent d'entretenir le mythe de ce "socialisme de caserne" en rappelant pour nous l'importance de l'autonomie individuelle ET collective, de la nécessaire critique des institutions bourgeoises (de toutes les institutions) et de l'Etat, de la reproduction des hiérarchies et de tout les schémas d'oppression au sein même des mouvements révolutionnaires, etc... Les lectures qui ne sont pas téléchargeables gratuitement sont auto-réductibles dans les points de vente habituels.]

- "Le mythe bolchevik" d'Alexander Berkmann, aux éditions La Digitale.

En 1919, les Etats-Unis expulsent des opposants : socialistes, anarchistes, syndicalistes "radicaux".

Alexandre Berkman, Emma Goldman ainsi que d’autres Américains sont déportés vers la Russie soviétique. Ils arrivent à Pétrograd en pleine guerre civile et perçoivent rapidement l’envers du paradis dont ils rêvaient : la révolte s’autodévore, la Tchéka agit en maître. La bureaucratie s’installe. Berkman se veut conciliant, mais l’arbitraire l’éreinte. Le Mythe bolchévik est aussi un récit de voyage dans la Russie des années 20 en Ukraine, Serbie, Carélie et en Géorgie, Berkman rencontre des dirigeants bolcheviks, des socialistes-révoutionnaires de gauche, des anarchistes mais aussi le peuple russe des villes et des campagnes.

Ce témoignage exceptionnel trace un tableau inédit de la Russie à l’aube de la révolte de Kronstadt en 1921, dont il défend la cause face aux Bolcheiks.

Ce livre totalement ignoré nous fait comprendre l’impasse du léninisme, dès 1922, par une rare clairvoyance politique, Berkman prévoit et argumente la dérive totalitaire et le véritable visage de ce que sera "La Patrie des Travailleurs".


- "L'idéologie froide : essai sur le dépérissement du marxisme",
de Kostas Papaïoannou, réédité par l'Encyclopédie Des Nuisances, aux éditions Ivréa.

Deux citations :

" Si la pensée est "fileuse de mémoire", comme Platon nous l'a enseigné, ce travail est plus que justifié en ce temps guetté par l'amnésie. Si par surcroît la jeune génération y trouve quelques raisons supplémentaires d'accueillir avec des ricanements redoublés la vaine rhétorique des mystificateurs à peine démystifiés, et d'oser se chercher elle-même à l'extrême pointe de son nécessaire et salutaire scepticisme, il aura accompli tous mes voeux et je ne saurais rien lui souhaiter de meilleur. "

[...]

"L'homme total dont rêvait Marx, l'homme épanoui dans "tous" les domaines, était censé loger à l'intérieur du Parti omniscient et infaillible qui se réservait le monopole de l'éducation du peuple : le Parti serait la personnification de la perfection de "l'espèce humaine". En fait, il était la réalisation de ce type idéal de censeur prussien que le jeune Marx avait couvert de ses sarcasmes : «Vous nous demandez de pratiquer la modestie, mais vous avez l'outrecuidance de transformer certains serviteurs de l'Etat en espions du coeur, en gens omniscients, en philosophes, théologiens, politiques, en oracles de Delphes... La véritable outrecuidance consiste à attribuer à certains individus la perfection de l'espèce. Vous croyez que vos institutions d'Etat sont assez puissantes pour changer un faible mortel, un fonctionnaire, en saint, et lui rendre possible l'impossible.»"

"Le problème du changement social dans la société technologique",
d'Herbert Marcuse. Aux éditions Homnisphères.

Même si son auteur est historiquement rattaché au marxisme, il inaugure à l'époque une critique radicale du marxisme d'un point de vue communiste hétérodoxe en convocant notamment (dans cet ouvrage) certaines théories anarchistes, et en critiquant la société industrielle que le marxisme appliqué n'a fait que consacrer.

En abordant de manière radicale de nouveaux thèmes comme celui de l'écologie ou de la surveillance généralisée dans une société dominée par la technologie, il ouvre ainsi une double analyse critique du capitalisme occidental et du "capitalisme d'Etat" (notamment dans ses ouvrages "Marxisme soviétique" et "L'homme Unidimensionnel" ) dans une perspective qui rejoint sous beaucoup d'aspects la critique anti-autoritaire.





"Ecoute Camarade!", de Murray Bookchin.
En format brochure aux éditions Tatanka (librement téléchargeable ici)

En 1969, Bookchin livre dans ce texte une critique en règle du marxisme et du communisme autoritaire notamment adressée aux étudiant-e-s de l'époque mais toujours d'actualité. En vrac y sont démontés : le mythe du prolétariat (en tant que fétiche théorique et classe industrielle au rôle mythifié), le mythe du Parti (comme organisation autoritaire aux aspects religieux), l'éthique du travail (comme idéologie bourgeoise de la soumission au travail) et la société industrielle (dite "théorie post-pénurielle" qui amène aussi la question de l'écologie dans une perspective radicale à une époque où la question est absente). Un an plus tard, Bookchin publie, en 1970, en réponse à ses détracteurs marxistes à propos de ce même texte "Commentaires à propos de -Ecoute, Camarade!- " (titre original "Discussion on -Listen Marxist!") qui l'accusent notamment d'avoir une approche "a-historique" et sans "analyse de classe".

Extrait :

« Cette recherche de la sécurité dans le passé, ces efforts pour trouver refuge dans un dogme figé une fois pour toutes et dans une hiérarchie organisationnelle installée, tous ces substituts à une pensée et à une pratique créatrices, démontrent amèrement combien les révolutionnaires sont peu capables de « transformer eux-mêmes et la nature », et encore moins de transformer la société tout entière. Le profond conservatisme des « révolutionnaires » [...] est d’une évidence douloureuse : le parti autoritaire remplace la famille autoritaire ; le leader et la hiérarchie autoritaires remplacent le patriarche et la bureaucratie universitaire ; la discipline exigée par le mouvement remplace celle de la société bourgeoise ; le code autoritaire d’obéissance politique remplace l’État ; le credo de la « moralité prolétarienne » remplace les mœurs du puritanisme et l’éthique du travail. L’ancienne substance de la société d’exploitation reparaît sous une apparence nouvelle, drapée dans le drapeau rouge, décorée du portrait de Mao (ou de Castro ou de Che) et dans le petit livre rouge et autres litanies sacrées. »

- "Le marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie", par Paul Mattick,
aux éditions Entremondes.

Essai traduit de l’anglais (États-Unis) par Daniel Saint-James

Œuvre posthume de Paul Mattick (1904-1981), Marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie ? fut la dernière expression de toute une vie de réflexion sur la société capitaliste et l’opposition révolutionnaire. Connu surtout comme théoricien des crises économiques et partisan des conseils ouvriers, Paul Mattick fut aussi un acteur engagé dans les événements révolutionnaires qui secouèrent l’Europe et les organisations du mouvement ouvrier au cours de la première moitié du XXe siècle. À l’âge de 14 ans, il adhéra à l’organisation de jeunesse du mouvement spartakiste. Élu au conseil ouvrier des apprentis chez Siemens, Paul Mattick participa à la Révolution allemande. Arrêté à plusieurs reprises, il manque d’être exécuté deux fois. Installé à Cologne à partir de 1923, il se lie avec les dadaïstes. En 1926 il décide d’émigrer aux États-Unis. L’ouvrage présent est organisé autour de deux grands thèmes. Poursuivant son travail de critique de l’économie capitaliste contemporaine (Marx et Keynes, les limites de l’économie mixte, Gallimard, rééd. 2011), Paul Mattick revient sur les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste. S’ensuit un réquisitoire contre l’intégration du mouvement ouvrier qui, en adoptant les principes de la politique bourgeoise, a abandonné définitivement toute possibilité de dépassement du capitalisme. Un texte éclairant pour une période où la crise dévoile la nature instable et socialement dangereuse du capitalisme.

mercredi 11 janvier 2012

Rassemblement contre le C.R.A de Vincennes [14/01]

Rassemblement devant le C.R.A de Vincennes – 14 janvier 2012 à 16h00, RER A, Station Joinville-Le-Pont

Le vendredi 13 janvier, les juges de la cour d’appel de Paris rendront leur décision concernant les 6 personnes sans-papiers inculpées ayant fait appel pour la révolte collective qui, en juin 2008, après la mort d’un retenu, embrasa le centre de rétention de Vincennes.

Quel que soit le verdict que la justice assénera aux 6 inculpés, nous continuerons à lutter parce que les personnes sans papiers continueront d’être pourchassées, enfermées et expulsées ; et la justice continuera de valider les reconduites à la frontière et l’enfermement pour des milliers d’autres personnes.

Depuis juin 2008, le centre de rétention de Vincennes a été reconstruit et de nouveaux centres ont vu le jour. Ces nouveaux centres sont construits sur un modèle carcéral, en général loin des centre-villes et des regards extérieurs. Le Mesnil-Amelot 3 par exemple, érigé au pied des pistes de l’aéroport de Roissy, avec ses petites unités isolées, ses caméras de surveillance, ses rangées de barbelés et de plantes à épines qui cachent les retenus et écorchent quiconque s’en approche trop.

Depuis juin 2008, la machine à expulser s’est perfectionnée notamment grâce à de nouvelles lois. Ainsi la loi Besson, entrée en vigueur l’été dernier remplit bien les objectifs clairement assignés à toutes les lois sur l’immigration : mettre davantage de pression sur les personnes sans papiers et les expulser plus facilement. Dans cette même logique, l’enfermement de celles et ceux à qui l’administration ne veut pas donner de titre de séjour est de plus en plus long et punitif. Depuis juillet dernier, la durée de rétention est passée de 32 à 45 jours. Elle était de 12 jours il y a 10 ans…

Dans ces centres où de plus en plus de gens sont enfermés de plus en plus longtemps, le maintien de l’ordre se fait comme dans toutes les prisons : à force de menaces et de répression et à grand renfort de tranquillisants et autres médicaments censés annihiler toute volonté de résistance ou de rébellion. Ainsi parmi celles et ceux qui sont enfermés dans l’attente d’une expulsion qui semble toujours plus inéluctable, beaucoup sont acculés, entre révolte et désespoir, à avaler des lames de rasoir, à se pendre ou à se taillader. D’autres fois, le même espoir d’échapper à l’expulsion pousse à refuser d’embarquer, à se cacher et à s’évader.

Si des révoltes, des résistances individuelles ou collectives ont régulièrement lieu dans les centres de rétention, elles sont la plupart du temps étouffées et réprimées avec peu de retentissement extérieur. Dehors, des solidarités de proximité perdurent, permettant à quelques personnes sans papiers de ne pas être expulsées ou de régulariser leur situation. Mais, des luttes plus larges pour la liberté de circulation, contre les frontières et leurs prisons peinent à s’exprimer.

Pourtant les frontières, les visas, les systèmes de surveillance et de contrôle continuent de prospérer et n’ont jamais autant tué. Ainsi, depuis le 14 janvier 2011, jour de la chute de Ben Ali en Tunisie, ce sont plus de 2000 personnes qui ont péri en franchissant la mer Méditerranée.

Nous ne voulons pas nous résigner aux contrôles d’identité, aux rafles, aux centres de rétention et aux expulsions. Aux côtés de tous les sans papiers qui se révoltent pour leur liberté, amplifions les mouvements qui existent à l’intérieur comme à l’extérieur, qui s’opposent aux arrestations, empêchent des expulsions, facilitent des évasions. Brisons l’isolement et propageons la lutte contre les frontières, l’enfermement et pour la liberté.

Rendez-vous pour un rassemblement devant le centre de rétention de Vincennes, samedi 14 janvier 2012 à 16h au RER Joinville-le-pont (RER A).

Trouvé sur Indy Nantes
et également publié sur
"La base de données anarchistes".

[Quelques documents pour mémoire...]




mardi 10 janvier 2012

Actions anticarcérales du nouvel an 2012

[trouvé sur "La base de données anarchistes", Indymedia Paris, Indymedia Nantes]

Une liste non exhaustive de communiqués des diverses actions anti-carcérales du dernier réveillon. Elle sera mise à jour au fur et à mesure que de nouveaux communiqués et traductions de communiqués apparaitront. Vous pouvez bien sûr aider en nous envoyant vos liens et vos traductions.

Sommaire

-Montréal : manif de bruit (...)
-2012 à Toulouse : on lache (...)
-Feu (d’artifice) à la maison
-Neuvic (Périgord) : feu (...)
-CRA de Vincennes et prison de
-Un 31 décembre à la prison (...)
-Un tribunal visé pendant (...)
-Sydney (Australie) : Manif en
-Hambourg : rassemblement, (...)
-Nantes : Pour celles et (...)
-Feu à toutes les cages ! (...)
-Villeneuve les Maguelones (...)
-Bruxelles - Joyeux bordel (...)
-Bordeaux-Gradignan : feux (...)
-Athènes : réveillon devant (...)
-Londres : rassemblement (...)

Montréal : manif de bruit du nouvel an aux prisons

Le 1er janvier, nous sommes allé.es faire du bruit et avons lancé plusieurs feux d’artifices aux abords des clôtures barbelées de la prison de Bordeaux et de la prison pour femmes de Tanguay, pour souhaité la bonne année aux prisonnières et aux prisonniers. Ces deux prisons sont situées dans le nord de l’île de Montréal. Nous étions une trentaine à crier notre solidarité avec celles et ceux qui sont isolé.es, humilié.es et infantilisé.es derrière les barreaux des cellules grises ; celles et ceux pour qui chaque jour ressemble au lendemain et qui n’ont pas le choix de rêver un peu pour survivre. Après tout, nous nous sentons un peu comme elles et eux. À la prison de Bordeaux, nous avons vus les prisonniers nous faire des signaux de lumière derrière des fenêtres grillagées alors qu’à Tanguay, les femmes, qui ne pouvaient nous voir, nous répondaient en hurlant ”bonne année !!!”.

Depuis quelques années, à chaque nouvel an, nous tentons de poursuivre la tradition anarchiste maintenant internationale de faire des manifs de bruit à l’extérieur des prisons. Il nous est nécessaire de nous rappeler ce contre quoi nous luttons. Le monde capitaliste ne peut se perpétuer sans un système disciplinaire et coercitif et c’est bien la peur des conséquences qui limite nos instincts de libérations. Ensemble, nous devons construire la force de briser les murs et les frontières qui nous divisent.

BONNE ANNÉE À TOUS LES PRISONNIERS.ES !
[Trouvé sur sabotagemedia]


2012 à Toulouse : on lache rien !


Samedi 31 décembre ,nous étions une soixantaine à aller hurler notre rage devant les murs de la prison de Toulouse-Seysses

. A partir de 22h ,depuis leurs cellules ,les prisonnièr-es ont pu entendre résonner des morceaux de la Mafia k’1 fry , Sean Paul, Dre, les Clash ou encore Befa... Et ce pendant près d’une heure ! On a fait péter nos deux kils de son jusqu’au quartier des meufs (à l’opposé de nous). Si si ! C’était bon de voir les réactions de l’intérieur : les cris de "Liberté !", les briquets aux fenêtres, les signaux divers...

Les galets décoratifs des plates-bandes de la maison des familles se sont révélées fort utiles pour marteler les grilles au nez des matons. Ravalant notre envie de tout crâmer, on s’est quand même accrochés à un portail fermant la première enceinte grillagée, qui a fini par céder sous le poids de notre colère. Ok, c’est symbolique mais ça nous a pris aux tripes et on s’est sentiEs un peu plus fortEs l’espace d’un instant.

Au milieu de tout ça, trois pauvres gendarmes nous regardaient faire et ont fini par appeler du renfort. Ayant réussi à esquiver un contrôle d’identité massif, on est repartiEs sans encombre. Ca nous a mis la patate, même si ça fait chelou de se barrer avec le sourire d’une taule encore debout. Plus tard dans la soirée, des feux d’artifices ont brillé au-dessus de la zonz.

BIG UP à touTEs les prisonnierEs, aux enragéEs et à touTEs celleUX qui les soutiennent, ce soir-là comme chaque jour de l’année !

Indy Nantes.


Feu (d’artifice) à la maison d’arrêt de Varces

Dans la soirée du 31 décembre, des feux d’artifice ont été tirés autour de la Maison d’Arrêt de Varces, accompagnés de phrases criées à l’attention des prisonniers :

« Pour les bonnes résolutions : ni prison, ni maton, mais plein d’évasions »

« Liberté ! Solidarité ! »

« Détruisons les prisons »

« Ni prison ni maton n’arrêteront nos rébellions »

Les cris des prisonniers à l’intérieur sont rapidement venus s’ajouter aux bruits de pétards et aux cris à l’extérieur. On espère que cela aura un tant soit peu contribué à gâcher le réveillon des matons en poste ce soir-là et à briser la mortifère monotonie carcérale.

Alors voilà, ça s’est passé le 31 décembre mais on n’était pas là pour souhaiter une bonne année, parce qu’on pense que les voeux de fin d’année ne sont qu’une manière de se souhaiter que rien ne change alors qu’en vrai, nous, on veut tout changer.

On n’est pas venu souhaiter une bonne santé.

Parce que la réalité de la taule produit plutôt l’inverse : ça abime les corps à vitesse « grand V ».

Des plombes pour voir un.e dentiste pour une carie qui finira par tourner en rage de dent (en rage dedans ?...).

La bouffe dégueulasse qui, si elle n’est pas complétée en cantinant (cher...), ne permet pas d’avoir une alimentation équilibrée.

Le cercle vicieux de la fatigue psychique qui diminue les défenses immunitaires alimenté par le manque d’activité physique et les troubles du sommeil.

Les troubles de la vue générés par le fait qu’en cellule, le regard ne porte jamais bien loin ; les murs, les barreaux et les grilles fatiguent les yeux de celles et ceux qui cherchent l’horizon.

La réalité des soins en taule c’est aussi le cachetonnage massif, avec la complicité des soignant.es, de celles et ceux qui sont trop « agité.es » aux yeux de l’administration pénitentiaire.

Combien de rebelles endormi.es par la camisole chimique ne sont plus ainsi en mesure de se reconnaître les un.es les autres ?

La santé mise à mal par l’enfermement provoque parfois des malaises, réels... ou simulés, comme celui qui a permis à un taulard de s’échapper de Corbas (maison d’arrêt ultra moderne et sécurisée de Lyon), lors d’un transfert, le 8 décembre.

Il a pu se planquer durant deux heures sous un véhicule dans les environs, avant d’être balancé par un habitant du quartier. Même dans ces bunkers, il reste des failles...

On n’est pas non plus venu souhaiter la réussite professionnelle.

Parce que le travail en prison est un moyen d’occuper ses journées, de rapporter un peu de thunes, de dépenser son énergie, mais sous étroite surveillance et dans des conditions dégueulasses.

Mais pour qui en fait ?

Pour des entreprises comme Eiffage, Sodexo au chiffre d’affaire extrêmement élevé (jusqu’à plusieurs milliards annuels) qui en plus de se faire du fric en gérant des prisons, imposent aux prisonnier.ères qui veulent bosser ce terrible paradoxe de devoir participer à l’entretien des murs qui les enferment.

Le travail en prison c’est des prisonniers.ères esclaves et une source de profit facile pour des entreprises comme Renault ou Orange qui font de la sous-traitance et peuvent éventuellement prétendre participer à la réinsertion de celles et ceux qu’elles exploitent. Il paraît en effet que c’est un bon moyen de s’intégrer, et pourtant c’est tellement difficile de trouver du travail après avoir été en taule.

Et puis s’intégrer à quoi ?

C’est plutôt un moyen de pacification en prison comme ailleurs parce qu’en travaillant on peut gagner un peu d’argent, être moins dans la misère.

L’administration pénitentiaire a tout intérêt à ce que les détenu.es passent leur énergie au travail, c’est encore un des meilleurs moyens pour mater l’esprit de révolte.

A l’intérieur, on peut malgré tout apprécier le fait de quitter la cellule, de voir d’autres prisonnier.ères, de savoir utiliser des machines et outils... ce qui peut avoir de multiples usages !

On n’est bien sûr pas venu pour souhaiter « du succès dans les amours ».

Parce que la taule isole de celles et ceux qu’on aime. Elle observe de ses sales yeux inquisiteurs les moments de retouvailles, en lisant les lettres échangées, en surveillant les parloirs, en transférant selon son gré les personnes loin de leurs proches. La taule cherche à abîmer les liens qui nous sont précieux, à créer / entretenir une misère affective qui isole et détruit encore plus.

En même temps, elle impose le contact avec d’autres qu’on n’a pas choisi, et en premier lieu avec les uniformes : contacts physiques imposés lors des fouilles à répétition, contacts quotidiens pour manger, aller en promenade, avoir son courrier. Quand le maton fait partie du paysage et que les personnes qu’on aime sont (généralement) de l’autre côté des barreaux, est ce qu’on peut encore parler de « vie sentimentale » ?

Est ce qu’on est libre de s’aimer dehors ?

D’aimer qui on veut, hommes et / ou femmes, comme on le veut, en dehors de la famille, de la religion et des conventions ?

Ces normes, si pesantes au dehors, sont encore plus lourdes à l’intérieur dans cet univers complètement hostile. A la misère affective et à l’isolement, nous voulons opposer la solidarité, et des coeurs qui battent sans foi ni loi !

On ne veut souhaiter ni bonheur, ni prospérité, ni réussite...

Images d’une vie parfaite dans un monde en toc, qui se garde bien de montrer l’envers de son décor !

C’est bien la réussite sociale individuelle, cette carotte qui nous fait accepter de perdre notre vie à la gagner, en espérant pouvoir s’acheter une maison, une voiture et fonder une famille, après avoir trimé des années.

Ce pauvre rêve de mettre un collier doré autour de son cou ne nous fait pas envie, et nous savons en plus qu’il reste innaccessible à beaucoup. Souvent, les heures passées au boulot ou à la débrouille ne servent qu’à payer difficilement les factures et maintenir la galère, et il faudrait en plus faire semblant d’aimer ça...

La carotte fonctionne bien parce qu’elle s’accompagne du bâton. Le bâton des contrôles réguliers sous ses différentes formes (la CAF, le pôle emploi, les travailleurs sociaux, les flics). Le contrôle plus diffus de la bonne morale, du voisinage, des caméras...

La peur de s’écarter du « droit chemin », d’être désigné du doigt, de finir en prison, la résignation à une pauvre vie.

Le capitalisme ne laissera jamais à tout le monde la possibilité d’avoir une place au soleil ; la démocratie laisse croire que si on en discute, on trouvera des arrangements.

C’est parce qu’il y a des prisons que ce monde en toc se maintient.

Nous ne voulons pas l’améliorer, mais le renverser !

Pour 2012, pas de réveillon, mais de belles rébellions !!!

Indy Grenoble.

Neuvic (Périgord) : feu aux prisons....

Ambiance funky le 31...

ArrivéEs devant la prison de Neuvic dans le périgord , quelques ondes de zic émanants du derrière les barreaux...soul,funk...

Dehors un feu d’artifice, sifflement à en perdre au mini 10% d’audition pour ceLLesCeux à côté...

Des pétards devant, des cris du dedans...

Solidarité , feu aux prisons


CRA de Vincennes et prison de Fresnes : Feux du nouvel an

Des Fusées pour des sans papiers en pétard

Au centre de rétention de vincennes la semaine à été agitée pour les retenus : auto-mutilations, refus de voir le consul ou d’embarquer... Aussi ce samedi 31 décembre un rassemblement devant le centre a illustré le caractère explosif de cette situation à l’aide de nombreux feux d’artifice et aux cris de "Liberté pour tous ! ". Les retenus sont montés sur les grilles du centre et nous ont adressé quelques trop brefs gestes. Par la suite nous avons appris que la même nuit au moins deux feux ont été allumés à l’intérieur du centre.

Pas de marrons glacés pour les prisonnier-e-s, mais des marrons d’air !

La même nuit à la Maison d’Arrêt de Fresnes des feux d’artifices ont explosé devant le quartier des hommes et le mitard puis devant le quartier des femmes. Les cris de "Liberté" ont retenti de toutes part !

Contre tous les enferments, liberté pour tous et toutes avec ou sans papiers !

Repris de Indy Nantes.

Un 31 décembre à la prison d’Angers

Samedi 31 décembre, un peu avant minuit une douzaine d’ombres se sont retrouvés au pied de la maison d’arrêt d’Angers. De l’autres côté des silhouettes se sont postés aux fenêtres.

à l’extérieur quelques slogans ont été lancés, ainsi qu’un fumigène et des pétards, puis plusieurs dizaines de fusées au niveau des ailes est et ouest, où il y a eut deux mouvements de révoltes collectives en 2011. à l’intérieur des trucs ont été brulé aux fenêtres de deux cellules, des coups aux portes et sur les barreaux rajoutés un peu plus de rage encore à ce joyeux bordel. Après un dernier échange de soutien, de bonne année et de cri de rage contre l’enfermement, les Silhouettes se sont dissipés avec les dernières fumées.

Créve la taule !
Une pensée pour tous les prisonniers et prisonnières de Toulouse à Nouméa.

Trouvé sur Indy Nantes.

Un tribunal visé pendant la manifestation
de solidarité aux enferméEs à Pittsburgh


Le 31 décembre à minuit, 30 corps se sont réuniEs à la prison du comté d’Allegheny répondant à un appel international pour des manifestations bruyantes de solidarité aux enferméEs. En ce jour, simultanément et dans de nombreuses villes à travers le monde, les gens se sont rassembléEs devant des prisons pour se connecter et communiquer avec les prisonnierEs détenuEs à l’intérieur. La méthode est de déployer des banderoles, crier des slogans, jouer des percussions, et tirer des feux d’artifices Le message est clair : les manifestantEs se montrent solidaires de celles et ceux qui transgressent les contraintes de la société. Illes se tiennent du même côté de la ligne que les emprisonnéEs dans la guerre de l’ordre social.

À Pittsburgh, en ce jour, la résistance contre les prisons a pris un tour moins symbolique. Le palais de justice municipal de Pittsburgh, attenant à la prison, a été physiquement attaqué par quelque(s) personne(s), et 5 vitres ont été brisées du rez-de-chaussée au toit. Comme la cour municipale fonctionne 24 heures par jour, 7 jours par semaine, cette attaque s’est produite alors que des greffiers et des juges étaient en plein travail.

La police est arrivée en force avec pistolets et fusils au poing et a arrêté touTEs les participantEs à la manifestation. Apparemment, l’action a été présentée à la police comme des coups de feu tirés sur le palais de justice. La plupart des manifestantEs considèrent cette version des faits incorrecte, mais il a été difficile de le confirmer ou de le nier à cause du black-out médiatique de cet événement. Les manifestantEs ont été détenuEs pendant deux heures, fouilléEs, photographiéEs, interrogéEs, harceléEs et leurs identités contrôlées. Néanmoins, il était impossible pour la police de déterminer qui était responsable de l’attaque et personne n’a été inculpéE à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Nous refusons de tenir l’auteurE (ou les auteurEs) de cette action contre la cour pour responsable(s) des actions de la police. Nous sommes quotidiennement dégoûtéEs par la police, et nous mettre en joue et nous promettre la prison est habituel de leur part. C’est toujours la police qui est notre ennemie et que nous tenons pour responsable.

En tant que personnes vouées à la destruction de toutes les prisons, et à fuir toutes les contraintes externes de la société qui nous empêchent de rendre nos désirs concrets, nous chantons louanges pour toute(s) silhouette(s) qui attaque(nt) les institutions de contrôle.

Pour un millier d’autres attaques, la destruction de la police, du Tribunal-Usine qui transforme les gens en détenuEs, et de chaque institution et relation qui nous empêche d’atteindre notre potentiel total.

Traduit de l’anglais de Anarchistnews .

Sydney (Australie) : Manif en solidarité devant
la prison pour étrangers de Villawood


A minuit, alors que 2011 se transformait en 2012, un groupe d’anarchistes a tenu une petite manifestation bruyante devant le centre de rétention pour immigré-e-s de Villawood, avec feux d’artifice, tambours, chants, slogans et une banderole sur laquelle était écrit « Plus d’otage aux mains de l’Etat – Feu aux prisons ». Les gens à l’intérieur nous ont entendu et ont répondu par des gestes en criant « Liberté » [Freedom]. Avoir pu communiquer avec des gens, au-delà de ces frontières, même si ce n’était qu’un geste modeste, c’était pour nous une belle manière de commencer cette nouvelle année.

Nous avons organisé cette petite manifestation pour montrer notre solidarité avec les gens enfermés, qui ont résisté à leur emprisonnement en défonçant leurs cages en 2011 de Christmas Island [autre centre de rétention australien] à Villawood. Une année de plus en Australie, où la ferveur nationaliste concernant la protection des frontières signifiait des centaines de morts, de nombreuses personnes expulsées et des milliers de personnes enfermées dans des centres de rétention.

Nous sommes aussi allé-e-s à Villawood avec l’idée de participer à la tradition mondiale des manifs du Jour de l’An contre les prisons, en solidarité avec quiconque résiste à l’intérieur et à l’extérieur de toutes les cages.

La passion pour la liberté est plus forte que leurs prisons.

Quelques anarchistes.

Traduit de l’anglais de anarchistnews.

Hambourg : rassemblement, peinture et feux d’artifice contre la taule

Le 30 décembre, un groupe s’est rassemblé, rapidement mais de façon bien visible et audible, devant la prison et centre d’expulsion de Holstenglacis, à Hambourg. Une banderole en allemand avec "Liberté pour tous - Contre tous les murs" a été déployée, et des phrases contre toutes les prisons et pour saluer les prisonniers ont été gueulées au mégaphone.

En même temps, un paquet de feux d’artifice ont explosé, tandis que l’entrée, sa guérite et un mirador ont reçu de la peinture. Lorsque les keufs sont arrivés, le groupe s’est dispersé sans encombre. Le soir même, la police effectuait nombre de contrôles au hasard autour de la zone.

Bienvenue aux manifestations anticarcérales du Nouvel An de Berlin, Brême, Cologne, Stuttgart et de partout dans le monde !

Pour un monde sans oppression ni exploitation !

Traduit de Indy.de par Brèves du Désordre.

Nantes : Pour celles et ceux dont la nouvelle année commence en taule

À Orvault, entre la zone commerciale, la zone pavillonaire et la 4 voies, un panneau « Zone d’activité » mène à une impasse. Au fond de celle-ci se cache l’établissement pénitencier pour mineurs flambant neuf, bagne pour enfants modernisé.

Dans la nuit du 31 décembre 2011, des feux d’artifice ont été lancés depuis l’arrière du bâtiment. Immédiatement, des cris venant de l’intérieur répondaient aux pétards et au gros son craché par nos enceintes.

Alors que la police était venue rétablir l’ordre, nous avons mis fin au spectacle son et lumières. Nous repartons tiraillés entre la joie suscitée par les cris et la tristesse de voir ce mur toujours debout.

À Nantes, comme ailleurs, des groupes s’organisent pour lutter contre la prison. À Toulouse, suite à une action contre les locaux de la protection judiciaire de la jeunesse le 5 juillet, une vague de perquisitions a entraînée des arrestations. Six personnes font l’objet de poursuites judiciaires et quatre d’entre elles sont toujours en détention préventive.

Illes auront beau enfermer celles et ceux qui luttent, multiplier les constructions de murs (prisons, centres de rétention pour étrangers, hôpitaux psychiatriques…), resserrer le quadrillage policier et juridique, illes ne nous soumettrons pas.

La peur de l’enfermement est nécessaire au maintien de l’ordre capitaliste, à la construction de citoyens dociles. Il y a les murs en béton armé, et d’autres, invisibles, diffus, inculqués.
Feu à toutes les cages ! Face à cette société carcérale, vive les évasions, les mutineries, la révolte. Dans, contre, en dehors des murs ; cette année pas de bonne résolutions, plutôt une bonne révolution.

Trouvé sur Indymedia Nantes.

Villeneuve les Maguelones (Montpellier) : feu d’artifice devant la prison

Salut, 31 décembre à minuit on a aussi fait péter un petit feu d’artifice à la prison de Villeneuve les Maguelones, près de Montpellier. Nique la police, nique la justice.

Trouvé sur Indymedia Nantes.


Bruxelles - Joyeux bordel et meilleurs feux !

Ce soir du 31 décembre, quelques individus ont bombés de peinture les façades des prisons de Forest et Saint-Gilles. Ils y ont écrit leur rage contre tout ce qui ressemble à une prison et leur solidarité avec les inculpés de Labège en France -accusés d’avoir attaqué une prison pour enfants à l’aide d’excréments. Ce 31 décembre 2011, à travers le monde, des dizaines de rassemblements et d’actions ont eu lieu contre les prisons et en solidarité avec les prisonniers.

Ni réveillon, ni maton n’arrêteront les rébellions !
Solidarité avec les inculpés de Labège et avec tous ceux qui résistent !
Liberté pour tous les prisonniers !

-A-

Trouvé sur Indybxl.

Bordeaux-Gradignan : feux d’artifice devant la prison

Communiqué de presse :

Nous allons vous raconter une petite histoire.

Hier soir, à minuit, alors que Monsieur Audouart, directeur du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan bouffait grassement sa dinde et ses petits fours en compagnie de ses convives. Et que ses maton.ne.s perché.e.s dans leur miradors se pintant la gueule et fumant le Hasch et le sub’ chouravés à nos camarades embastillé.e.s.

Les quelques 800 taulard.e.s entassé.e.s dans la prison se contentaient de maigres produits cantinés grâce au racket organisé par G.E.P.S.A. (filiale de SUEZ... http://www.gepsa.fr/) en attendant machinalement et sans espoir la nouvelle année 2012.

Et nous, comme on n’en a rien a carrer du nouvel an et de toute cette société de merde, on a décidé de faire un modeste spectacle pour nos pote.sse.s.

1minute 20 et 90 coups de feux d’artifice pour venir éclairer la misère dans laquelle l’État laisse moisir et crever ceulles qu’il considère indésirables. Et bien nous en sommes !

Pas de bonne année, tant qu’il y aura des prisons ! Bloquons et détruisons toutes les machines à enfermer !

En solidarité avec nos camarades en prison ! Ce n’est qu’un début...

Signé la propagande par la fête

Trouvé sur lechatnoiremeutier.

Athènes : réveillon devant la prison de Koridallos






Londres : Rassemblement devant la prison de rixton