mardi 20 septembre 2011

"L'indignation qui vient"

[Le PDF du tract] trouvé sur Indymedia Paris

Depuis déjà plusieurs mois, on a vu pointer dans plusieurs pays d’Europe le mouvement dit des « indignés » ou « démocratie réelle ».

Ici comme ailleurs, celui-ci à donné lieu à plusieurs réflexes conditionnés, pièges et écueils qui touchent en général les « mouvements sociaux » : le fétichisme des pratiques d’abord (comme l’occupation de places, le sitting, les happening ou la manifestation plan-plan et maintenant la marche...) et la limitation stricte du mouvement à ces pratiques, le démocratisme ensuite (le respect religieux et le privilège donné aux décisions collectives prises en assemblées « représentatives du mouvement »), le « nihilisme citoyen » (respect borné de la loi, du vote, des « droits » donnés et des devoirs exigés par l’Etat) et la « non-violence » dogmatique (qui va jusqu’à prôner la violence policière contre ceux ou celles qui refusent ce dogme) et donc l’hégémonisme (la prise de contrôle du mouvement par une de ses franges), et surtout : l’absence de perspective révolutionnaire et l’enfermement dans des revendications abstraites et réformistes. Loin de représenter un sursaut révolutionnaire, ou une authentique révolte spontanée, ce mouvement des indignés s’inscrit bien plutôt dans la pacification de toute contestation réelle (de par le rejet de l’action directe), la militarisation de l’Etat (les guerres menées à l’étranger et le renforcement de la répression intérieure sur lesquels le silence des « indignés » est plus que suspect) et la montée du fascisme dans la société, au travers de ce mouvement notamment.

La crise comme pacification

Depuis plusieurs années déjà, les gouvernements européens, toutes tendances confondues, de gauche social-démocrate à la droite la plus réactionnaire, utilisent l’argument de la crise pour endormir tout velléité de contestation. D’un coté, il y a l’explication des gouvernements, qui est celle du FMI et de la banque mondiale : La crise serait une sorte de phénomène métaphysique que même les économistes n’arriveraient pas à s’expliquer, une sorte de catastrophe naturelle qu’il faudrait juguler et gérer à grands coups de politiques de réformes et de plans d’austérité. Comme si cette crise n’avait rien à voir avec ces mêmes politiques, comme si elle était le fait de la divine providence. Cet argumentaire vise en fait à tenter de se servir de la crise engendrée par le système capitaliste et ses Etats pour dédouaner les politiques de rigueur que cette même crise implique dans le seul but de replâtrer encore une fois le capitalisme. Les « indignés » quant à eux, dépourvus dans leur immense majorité de toute analyse de classe, et de toute critique du capitalisme, voient en général dans la crise et l’austérité le fait d’une caste de « banquiers parasites » et d’un « empire financier tentaculaire », ou « nouvel ordre mondial » qui auraient vidé les caisses quand personne ne regardait. En gros : pas besoin de se prendre la tête avec des « concepts politiques » trop compliqués : « à bas NWO » c’est tellement plus branché, tellement plus smart et ça résume tout sans avoir besoin de réfléchir...

Dans les deux cas, et du mouvement des indignés à la nouvelle extrême droite en passant par Sarkozy, tous dénoncent au final « la faillite des banques » dont le petit peuple devrait être sauvé, un « capitalisme financier » devenu fou qu’il faudrait réguler ou « purger » et une classe moyenne comme « victime de la crise ». La raison de cette analyse bancale est bien simple : la composition sociale de ce mouvement est justement celle de la sacro-sainte classe moyenne (que flatte autant Sarkozy, les socio-démocrates que les nouveaux fascistes à la Soral). Celle d’une classe qui commence à peine à percevoir les effets de « la crise », quand la majorité des exploités subissent la logique et les conditions de vie du capitalisme depuis toujours, et que la crise n’a fait qu’aggraver. D’où aussi, le décalage entre le discours « pro-révolution » des indignés concernant le monde arabe – où comme en Tunisie la pratique effective qui a dominé a été l’attaque des symboles du pouvoir, les affrontements avec la police, les pillages de supermarchés, les mutineries et incendies de prisons, et tout un ensemble de faits qui attestent une véritable logique de guerre de classes et de guérilla révolutionnaire, et toute une agitation qui, même si elle ne suffit pas à l’expliquer, a joué un rôle absolument indéniable dans la chute de plusieurs régimes et les volte-faces de l’armée ou de la police qui ont sentis le sol trembler sous leurs pieds – et le comportement de ces même « indignés » ici qui considèrent un tag ou une petite vitrine de commerce ou de banque pétée comme une « violence ».

Derrière la critique du capitalisme financier : le populisme gauchiste et l’antisémtisme.

Cette critique partielle des banques justement, non comme un rouage du système capitaliste, mais comme un « foyer de parasites » qui auraient détruit une fantasmatique « économie réelle », et qui voit les banques comme un problème central laisse la place au vieux fantasme antisémite d’un complot qui tenterait de contrôler le monde. Car en cherchant à critiquer le système des banques et le pouvoir des grandes entreprises multinationales, mais de manière partielle, le mouvement des indignés s’engouffre dans un discours typiquement réactionnaire et populiste et passe ainsi complètement à coté de la critique du capitalisme, le confortant même en jouant le rôle qu’on lui demande de jouer : celui d’une contestation strictement non-violente, vidé de toute substance critique, empêchant de par sa forme même un véritable mouvement (de type grève générale ou insurrection), et déplaçant le débat vers la droite dans le grand piège du « débat citoyen ». Rendu donc parfaitement in-offensif de par son caractère « a-politique » et « a-partisan » auto-proclamé, le mouvement des indignés participe en réalité au maintiens de l’ordre à travers un spectacle de contestation dans un front « anti-système » flou qui laisse le champs libre à des récupérations libérales, populistes et même fascistes. La dénonciation obsessionnelle du « nouvel ordre mondial » faisant finalement écho au nouveau discours d’extrême-droite sur le complot « apatride » contre « les peuples et les nations ». Et ce discours là, en plus de puer la défaite, est simplement fasciste parce que nationaliste et antisémite. Ne soyons pas dupes : là où la contestation réelle s’efface, les réactionnaires progressent.

S’INDIGNER NE SUFFIT PAS !

Ce n’est donc pas un hasard si en France, on retrouve dans les organisateurs du « mouvement des indignés » nombre d’individus conspirationnistes, reliés à des mouvements d’extrême-droite qui théorisent l’antisémitisme à travers leur pseudo-critique de la finance. Le concept même de « capitalisme financier » fut un des thèmes centraux dans la propagande du parti nazi en Allemagne et des fascismes en Europe pour construire l’ennemi intérieur et flatter le sentiment national. Le thème de la « citoyenneté » mis en avant par les indignés, renouvelle lui aussi ce constant rappel à l’ordre que constitue l’injonction à ne pas se révolter en faisant poliment démonstration de son indignation. Il repose sur ce présupposé généreux que les oppresseurs finiront par abdiquer devant la raison exprimée publiquement et pacifiquement par « le peuple ». Mais cette fable saint-simonienne exclue de fait ceux ou celles qui ne sont pas considérés, précisément, comme des citoyens : les sans-papiers, les « criminels », et quiconque agit en dehors de la légalité ou de la légitimité citoyenne. Tout les indésirables, exploités par définition. En prétendant vouloir créer une « démocratie réelle », le mouvement n’a fait que centraliser le pouvoir de décision à travers les assemblées des occupations de places et leurs émanations (comme en Espagne, les commissions dans les « accampadas »), dans l’espoir de singer les révolutions du Machrek et du Maghreb (en réutilisant, sans nécessité réelle, et de manière fétichiste les réseaux sociaux type facebook), les indignés n’ont fait que créer un état dans l’Etat, ersatz de démocratie représentative et de parlementarisme bourgeois où toute volonté de s’organiser à la base et d’agir localement ont été rendus simplement impossibles, notamment lorsqu’à Barcelone la volonté de scission dans l’occupation, pourtant majoritairement votée a été censurée par la tribune de l’assemblée, ou que tout débat sortant du cadre a été simplement saboté. Encore comme à Athènes où les indignés ont appeler à dénoncer les auteurs « d’actes violents » et à les jeter à la police : soutenant ainsi la répression d’Etat au nom de la non-violence ! En restant prisonniers d’une rhétorique a-politique creuse, de mode de prise de décisions autoritaires et bureaucratiques, d’un pacifisme abstrait et dogmatiquement non-violent, les indignés ne font que participer au maintient du statu quo, brimant toute participation de révoltés ou de révolutionnaires et ouvrant au contraire la voie à des forces réactionnaires qui n’avaient pas eu jusqu’ici voie au chapitre sur la place publique. Abandonner la perspective révolutionnaire au profit de « l’indignation en mouvement », c’est tresser la corde avec laquelle on voudrait nous pendre .

Se cantonner à cette indignation pacifiée, et focaliser sur « les banquiers » (même si ces derniers ont, comme d’autre leur responsabilité dans l’exploitation et les conditions de vie misérable de la majorité de l’humanité) c’est ne pas voir que partout dans le monde depuis le début de la « crise économique », des révoltes, des insurrections et des situations révolutionnaires éclatent partout non seulement contre les banques, mais surtout contre le capitalisme, l’Etat, les gouvernements, leurs classes dominantes et leurs flics, leurs lois, leurs tribunaux, leurs prisons, et leurs armées. C’est ne pas voir que les plans d’austérité et les « réformes de la fiscalité et du système bancaire » ne sont que les politiques des mêmes gouvernements et de la même bourgeoisie qui se prétend victime de la « crise » et en est la principale bénéficiaire, pour sauver leur économie et protéger leurs privilèges.

Il faut traduire la colère en actes ! Contre le capitalisme, contre l’Etat :

VIVE LA REVOLUTION SOCIALE !

L’économie est malade ? QU’ELLE CREVE !

Quelques anarchistes


source : Indymedia Paris, le samedi 17 Septembre 2011.

lundi 19 septembre 2011

[Fontenay sous bois] NO TAV : discussion, projection et concert à La Buissonnière.

Dimanche 25 Septembre 2011, de 15h à 22h : Discussion, projection et concert contre le T.A.V au squat de la Buissonnière. (3 Place Moreau-David - Fontenay-sous-bois)

source : http://labuissonniere.toile-libre.org



Depuis une vingtaine d’années en Italie, la vallée de Susa (Valsusa) lutte contre la construction de la ligne à grande vitesse, ou Treno Alta Velocità (TAV) qui devrait relier Lyon à Turin. Les habitants de la vallée sont résolus à ne pas laisser leur lieu de vie être détruit au profit de l’État et des entrepreneurs, qu’elle considère comme des « envahisseurs ». De nombreuses personnes venues d’ailleurs prennent également part à la lutte exprimant leur solidarité contre ce projet qui incarne la logique capitaliste. La construction du TAV est la manifestation concrète d’une vision du monde qui oscille entre la recherche de toujours plus de fric et l’utopie industrielle et technologique. Pour beaucoup c’est une pierre de plus sur l’édification de notre exploitation et notre oppression. Et finalement cette lutte est une ligne de front contre l’État et le capitalisme.

Ce combat connait des temps forts et des périodes d’accalmies qui sont des réponses directes à l’avancée effective du chantier. Les NoTAV s’organisent en assemblée. C’est là que sont décidées les orientations et les modalités de la lutte. L’objectif est clair : empêcher, par les moyens jugés les plus appropriés, le démarrage des travaux. L’occupation du chantier, qui a abouti à sa destruction en 2005, ainsi que le sabotage du matériel permettent son blocage immédiat. A moyen ou long terme, l’augmentation du coût des travaux a pour but de les contraindre à renoncer à ce projet qui a déjà englouti des sommes colossales. Rien que le seul dispositif de flics et militaires, en grand nombre, dans la vallée coûte chaque jour à l’État beaucoup de fric.

En juin dernier, le chantier de la Maddalena est de nouveau occupé afin d’empêcher les forages, déjà effectués du côté français. Les occupants se sont fait expulsés à coup de bulldozers et de gaz lacrymogène. Ce sont 50.000 personnes réparties sur trois cortèges simultanés qui attaquent, le 3 juillet, la cage dans laquelle les flics ont enfermé le chantier. Tout ce qui s’est fait, ce jour là, a été assumé collectivement, y compris la solidarité avec les quatre emprisonné-e-s et ceci malgré les tentatives de division du pouvoir. L’assemblée a répondu « nous sommes tous et toutes du black bloc ».

En juillet, la Libera Repubblica della Maddalena en exil s’est organisée en un nouveau campement pour continuer le siège du chantier, mais cette fois-ci à Chiomonte. En août, le siège s’est étendu en établissant un nouveau campement à la Baïta, qui est sur le tracé du chantier. Malgré la pression quotidienne des flics ( patrouilles nocturnes dans les bois et sur les chemins, raids de destruction… ), la construction du campement continue ! Concrètement les personnes sur place appellent à venir là-bas pour tenir l’occupation. Mais c’est aussi l’occasion de rencontrer des gens qui luttent, d’ici et d’ailleurs et de tisser des liens. Du matériel est également nécessaire ainsi que des outils pour l’édification du camp et sa défense.
C’est en solidarité avec la lutte menée contre le TAV que nous organisons à la Buissonnière une discussion-projection suivie d’un concert le 25 septembre de 15h à 22h .

Bouffe et boissons à prix libre : les bénéfices seront pour le matériel à acheter pour l’édification/fortification du campement ainsi que pour les frais liés aux arrestations
(mandats, avocats).

Contre ce train... pour la liberté ! [NO TAV]

Nous sommes arrivés de toute l’Italie et d’Europe. Nous nous sommes rencontrés ici, sur les montagnes du Val Susa, nous avons partagé un plat de pâtes, la dernière gorgée de vin ou du Maalox. Partagé de façon naturelle, avec des amis fraternels ou des personnes parfaitement inconnues – jusqu’à hier. De Milan, Rome, Paris, Zurich, Bilbao, Naples ou d’autres endroits jamais entendus – jusqu’à hier. Il y a ceux qui ne parlent pas un mot d’italien, ceux qui n’ont jamais fait une balade en montagne, ceux qui croyaient dans les pétitions – jusqu’à hier. Nous avons échangé les récits d’expériences similaires, aux quatre coins du monde. Nous sommes tous là pour nous jeter dans cette bataille, commencée par les femmes et les hommes du Val Susa, contre le projet de train à haute vitesse. C’est une lutte qui a dépassé l’horizon de ces montagnes, pour devenir pratique et "patrimoine" des révoltés de toute l’Europe. C’est aussi notre lutte – aujourd’hui.

Nous nous affrontons ici, contre ce qui est un parfait exemple des nécessités d’un monde de marchandises et une des pointes de l’iceberg du progrès. Un progrès de la technique qui vise inexorablement la destruction de l’humanité – l’humanité de chacun de nous.
Ce qui nous a amené ici, certains depuis des années, d’autres depuis quelques semaines ou jours, ce n’est pas seulement, cependant, la juste solidarité vis-à-vis de ceux qui se battent avec dignité contre la destruction de l’espace de leur propre vie. Il s’agit d’un plus profond et plus intime désir de liberté.

Nous luttons, aussi ici, comme en chaque lieu, pour la liberté. La liberté de chaque individu, la mienne, qui commence nécessairement là où commence aussi celle de chaque autre, parce que si un seul est enchaîné, je ne peux pas être libre.

On peut facilement l’entrevoir : la victoire des Valsusains et de leurs soutiens contre le projet du TAV va dans le sens de la destruction de l’actuel système de domination. L’affrontement en cours dans ces montagnes pose en effet la question d’un changement radical de la vie, qui ne peut que passer par la fin de l’Etat. Dire que nous ne voulons pas le TAV, ni ici ni ailleurs, signifie dire que nous voulons en finir avec chaque pouvoir, étatique, économique ou de tout autre type. De l’autre côté, vus les intérêts soumis à ce projet, céder serait un échec historique pour la clique Etat italien-Confindustria. Une victoire notable pour qui lutte pour la liberté. Certes, ce ne sera pas chose facile, mais beaucoup de signes sont encourageants.

Il y a aussi, cependant, des poids morts. Il y a ceux qui sont intéressés à distinguer entre les "gens de la vallée" et "ceux de dehors", pour pouvoir mieux diviser, quand c’est nécessaire, les bons des méchants. Il ne s’agit pas, malheureusement, seulement des seuls journalistes à la solde des patrons. Il y a ceux qui voudraient circonscrire la révolte à des modalités – et des horaires – prédéfinis. Qui voudrait prendre (et se faire prendre) des photos – mais ils se croient au cirque, ces guignols ? Ceux qui voudraient cette lutte comme prérogative d’un groupe bien défini de spécialistes, experts manipulateurs des médias et donc défenseurs d’un affrontement symbolique, théâtral, tendu à recueillir un consensus médiatique. Tous les autres – la masse – seraient réduits à un troupeau à amener en promenade pendant les manifestations. Ceux qui voudraient une résistance pacifique et civile. Des "actions" spectaculaires mais parfaitement inoffensives. Quelque chose, en somme, qui ne porte pas préjudice à la possibilité de traiter avec le pouvoir, une fois le spectacle fini.

Avec ceux là, nous n’avons rien à partager. Nous ne sommes pas civilisés, nous ne sommes pas pacifiés, nous ne résistons pas, mais nous attaquons en cherchant à faire mal à l’ennemi. Nous n’avons rien à défendre, mais une vie – notre vie – à extirper d’un répugnant destin de domination. Ce pour quoi chacun de nous se bat n’est pas délimitable, n’est pas représentable. Cela n’aurait aucun sens, vu à la télé.

Si c’est un nouveau monde que nous portons dans le coeur, ce que nous avons vécu, ce que nous sommes en train de vivre là haut en est une intuition féconde. Une intuition que nous voyons devenir réalité, dans les petits gestes quotidiens comme dans les grands rêves. Dans la nourriture qui n’a pas de prix, dans les pierres qui volent ou passent de main à main jusqu’à la première ligne, dans les frondes qui tournent, dans le don du masque avant de t’en aller même pour quelques jours, en pensant au compagnon sans nom qui t’a pris par la main cette nuit dans laquelle, détruit par les gaz, tu étais perdu sur le sentier...

Tout cela n’est pas seulement un moment de rupture, mais une pratique qui continue, qui devient une expérience partagée et marque, avec l’intensité que l’insurrection sait toucher, la vie de chacun. La vie devient insurrection...

L’étincelle que chacun de nous porte à l’intérieur est ravivée par ces rencontres complices, par des retrouvailles, par de nouveaux liens, par ce tourbillon de rage et d’amour, tournoyant, imprévisible et créateur comme la vie même.
En rentrant dans nos maisons, dans les villes d’où nous venons, nous portons en nous la conscience que quelque chose est en train de changer – que c’est nous qui le faisons changer, justement maintenant. Que du Val Susa la révolte se propage. Les motifs contingents sont nombreux, mais la tension qui anime chacun de nous est la même. Que dans toute l’Europe flambe le feu qui nous brûle de l’intérieur et qui nous a amené ici. Que du vieux monde il ne reste que des cendres.

Et dans le feu l’amour.
... POUR LA LIBERTÉ !


Traduction d’un texte italien publié le 8 septembre 2011 sur
Informa-Azione trouvée sur Indy Grenoble.

lundi 12 septembre 2011

Programme du Rémouleur - Septembre 2011

Programme de septembre 2011

au local Le Rémouleur (Bagnolet)

http://www.infokiosques.net/IMG/jpg/imgprog_retouchee.jpg

Le Rémouleur
106 rue Victor Hugo
93170 Bagnolet
(M° Robespierre ou M° Gallieni)

leremouleur ((A)) riseup . net
S’inscrire à la lettre d’info du local : https://lists.riseup.net/www/subscribe/leremouleur/

Vendredi 16 septembre – 19 heures
Projection de “Un héros très discret”

Film français de Jacques Audiard (1996, 1h40).
Dans l’époque trouble et confuse de l’hiver 1944-1945, à Paris, un homme qui n’a pas participé à la guerre va se faire passer pour un héros de la Résistance en s’inventant une vie admirable. A force de mensonges, il va construire par omissions et allusions un personnage hors du commun.
Bonus : A l’occasion de cette projection, un texte datant d’avril-mai 1945 sera présenté, à propos de la mythification de la Résistance et du climat délétère dans lequel la IVe République a été mise en place.

Dimanche 18 septembre – 19 heures
Discussion : Crise de la dette, crise du capitalisme

Cette soirée sera l’occasion de mieux comprendre les enjeux de la crise et les mécanismes du système monétaire (qu’est-ce que “la dette” ? en quoi cette dette est-elle liée à la monnaie ? ...)
Il s’agira aussi de montrer en quoi la crise de la dette des États met en jeu le rapport social capitaliste. Le problème ne vient pas du “poids trop grand de la finance”, du “rôle des agences de notation” ou du “manque de régulation de l’économie”. La crise financière n’est pas une “dérive” du capitalisme, mais l’effet de son fonctionnement ordinaire en tant que système d’exploitation. C’est pourquoi le débat portera aussi sur les mesures d’austérité et la résistance qui leur est opposée dans différents pays européens.

Vendredi 23 Septembre – 19 heures

Discussion autour du procès en appel de l’incendie du centre de rétention de Vincennes et des luttes dans les prisons pour étrangers

Le 21 juin 2008, Salem Souli, un retenu du centre de rétention de Vincennes, meurt faute de soin. Le lendemain une révolte éclate qui réduit en cendres la plus grande prison pour sans-papiers de France. Cette révolte fait suite à plusieurs mois de lutte à l’intérieur (grèves de la faim, refus d’être comptés, manifestations, départs de feu…). Par la suite, 10 personnes parmi les 270 qui étaient retenues dans le centre au moment de l’incendie sont arrêtées et emprisonnées pendant plusieurs mois avant d’être jugées. Elles sont condamnées en mars 2010 à des peines allant de 8 mois à 3 ans de prison ferme. Le procès en appel aura lieu à Paris, à partir du 6 octobre 2011.
Cette soirée sera l’occasion de revenir sur cette révolte, le procès qui a suivi, ainsi que sur les lutte à l’intérieur et à l’extérieur des centres de rétention, en France et en Europe.
et dans les rayons de la bibliothèque

Venez emprunter des bouquins dans la bibliothèque et prendre des brochures ! Voilà un échantillon de ce que vous trouverez dans les rayons :

Sur les années 70 en Italie :

- Nous voulons tout, Nanni Balestrini, Roman
- La FIAT aux mains des ouvriers. L’automne chaud de 1969 à Turin. Diego Giachetti et Marco Scavino

Sur les prisons :

- Feu au centre de rétention. Des sans-papiers témoignent, janvier-juin 2008 : sur les luttes au centre de rétention de Vincennes durant les six mois qui ont précédé l’incendie
- Huye, hombre, huye. Chroniques de l’enfermement, Xosé Tarrio Gonzales : Récit autobiographique de luttes dans les prisons espagnoles dans les années 1980

Sur le travail :

- Travailler, moi ? Jamais !, Bob Black : Manifeste contre le travail
- Echanges, bulletin du réseau “Echanges et mouvement”, n°137, été 2011 : bulletin sur les révoltes et luttes sociales dans le monde
- Rage de classe dans les années 2000 (brochure) : compilation de textes sur des luttes radicales dans des usines en France

Des revues

- Sans remède n°3, été 2011 : journal sur le système psychiatrique, alimenté par des vécus, des confrontations et des points de vue, dans une perspective critique
- A corps perdu n°3, revue anarchiste internationale : dossier sur la question de l’insurrection

PDF du programme (à imprimer/diffuser)