vendredi 3 juin 2011

"Por una anarchia total ya !"

"Pour une anarchie totale maintenant !"

[Espagne - 2 Juin 2011]

Ce texte est le produit de notre indignation de voir le mouvement « Démocratie Réelle Maintenant » se présenter lui-même comme une vraie révolution, alors que ce qu’il représente réellement, ce qu’il défend est la continuation du système capitaliste raccommodé avec quelques réformes sans autres effets que de lui donner une nouvelle légitimité. Les idées que reflètent le manifeste de ce mouvement sont des appels de politiciens, exigeants un système qui tourne à la perfection, pour une démocratie qui autorise une contestation canalisée et contrôlable, tant qu’elle ne menace pas sa survie.

Nous n’approuvons pas la pétition du manifeste, en tant que c’est un discours vide, ambigu et qui galvaude le sens de ce qu'est une véritable révolution.

Nous ne nous reconnaissons pas nous-mêmes comme des citoyens, nous ne nous incluons pas dans le mouvement « Démocratie Réelle Maintenant » car nous sommes contre tout pouvoir, même celui qui émane du peuple. Nous sommes contre la social-démocratie, la représentation et le fait d’être des esclaves de ce système. Nous ne voulons pas d’un monde de consommation heureuse, d’usines et d’entreprises d’exploitation.

Nous exigeons que soit interrogé l’usage du mot « anti-système » : l’appliquer à des politiciens et des banquiers est une incohérence parce qu'ils représentent l’essence même du système actuel, ils le renforcent et le protègent. Dans une déclaration de M-15, ils disent que l’officier de police qui attaque est "anti-système" ; ce n’est rien de plus que de la chirurgie esthétique sur l’actuel fonctionnement du système, qui inclus le domaine de la violence à travers les forces de sécurité. Nous sommes fiers d’être anti-systèmes, comme nous marchons dans la direction de la destruction de tout ce qui nous opprime, nous voulons un changement réel dans nos vies.

Nous rejetons l’arrogance avec laquelle ce mouvement se distingue lui-même des actions révolutionnaires violentes, promouvant la forme pacifique comme « le seul outil possible de changement social ». Nous comprenons que cette affirmation ne reconnaît pas les révolutions historiques telles que les actions violentes durant la révolution sociale dans la Seconde République et pendant la guerre civile dans ce pays [en Espagne]. Cela condamne aussi les luttes de divers commandos et groupes autonomes des années 70, 80 et 90 (Mouvement Ibérique de Libération, Action Directe, et beaucoup d’autres), tout comme les actions violentes de résistance de certains mouvements ouvriers. Et pour mentionner d’autres luttes dans d’autres endroits, qui incluent aussi une réaction violente, nous nous souvenons de la révolution Sandiniste et des luttes armées de libération nationale telles que l’EZLN.

Actuellement la lutte insurrectionnelle se répand à travers le globe sous la forme d’actions violentes et autonomes contre les structures et les symboles du capital et de l’autorité.

Le système n’est pas à réformer, il doit être détruit. Ils ne nous donnerons rien de ce que nous voulons et nous ne leur demanderons rien. Nous ne voulons pas tomber dans des revendications adressées à ceux que nous ne reconnaissons pas, nous décidons de les prendre de nous-même. Ce système est fait pour les banquiers, les politiciens, les travailleurs, les citoyens et leurs droits civils. Depuis, la pétition de ce manifeste réclame un fonctionnement soutenable du système, qu'on s’assure du respect des droits civils, du progrès, du travail, de la consommation et du bonheur. Nous ne voulons pas d’un système du bien-être qui est continuellement contre la vie et la liberté. Nous ne voulons pas être des sujets pacifiques et pacifiés qui se conforment. Nous sommes contre la logique travail-consommation.

Le travail salarié c’est l’esclavage, la prostitution de nos corps, de nos esprits et de notre énergie au service du capitalisme. Ainsi se maintiennent les structures sur lesquelles tient l’état de la domination : la complicité passive de la masse des travailleurs-consommateurs constitue une partie fondamentale du fonctionnement propre à ce système.

Une lutte ne trouve pas sa mesure dans la quantité de masse qui bouge et par son degré de spectacle, mais plutôt dans son contenu, ses formes, sa cohérence et sa continuité.

La révolution se fait au jour le jour, dans nos vies, dans ce que nous sommes.

Nous sommes outragé-e-s par votre outrage, qui réagit seulement de manière défensive pour des intérêts égoïstes et cherche des solutions confortables et superflues, qui ne cherche pas une révolution profonde et radicale (allant à la racine des problèmes) mais bien plutôt une amélioration des conditions d’exploitation à l’intérieur de ce modèle de faux bien-être.

Pour tout celà nous revendiquons et formulons les propositions suivantes :

_ - Aucune reconnaissance d’aucun système de gouvernement qui décide pour nous-mêmes de nos vies : qu’il soit néo-libéral, démocratique, socialiste, communiste, populiste, fasciste, dictatorial, social-démocrate, etc.

_ - Aucune légitimation de l’autorité, sous aucune de ses formes, institutions et structures du pouvoir : famille patriarcale, armée, police, gouvernement, docteurs, hôpitaux, psychiatres, asiles, écoles, universités, genres, prisons (incluant celles pour mineurs, les centres de rétention, les zoo, etc...), commerces, religions...

_ - Abolition du travail salarié et de toute forme d’exploitation.

_ - Fin de la société carcérale, destruction des prisons et liberté pour tous/toutes les prisonnier-e-s.

_ - Fin du système de contrôle social, de la vidéo-surveillance, de la police et des citoyens-flics.

_ - Solidarité avec nos compagnons en lutte, persécuté-e-s, emprisonné-e-s ou tué-e-s par les mains de ceux qui représentent ce système d’extermination.

_ - Fin du système économique basé sur l’argent et sur les relations humaines capitalistes qu’il engendre tout autour de lui.

_ - Destruction du système industrio-technologique ; retour à une vie en équilibre et en respect envers la nature et les autres animaux, loin de la non-vie, l’encombrement et l’artificialité des villes.

_ - Fin des rôles sexuels que la société inculque, inversion des genres. Nous sommes des individus au-delà de nos organes reproducteurs.

_ - Libération de la terre et des animaux. Fin de l’utilisation d’autres animaux comme des objets/produits pour la nourriture, l’habillement, la distraction, la compagnie, l’expérimentation...et de l’utilisation et de l’abus de la nature comme étant une ressource au service de besoins humains irréels et dévastateurs.

_ - Rupture de l’apathie générale et continuité des luttes individuelles et collectives, menées sincèrement et de façon cohérente.

Signé : "quelques terroristes anti-système, anti-sociaux violents".

Texte paru sur A Las Barricadas et sur Angry News From Around The World.
Nouvelle traduction de l’anglais par Le Cri Du Dodo.

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