samedi 28 août 2010

Caen : communiqué du Pavillon Noir suite à son expulsion

Tract du Pavillon Noir suite à son expulsion

Plus de deux ans d’activités politiques et d’expérimentations sociales au squat Le Pavillon Noir, détruites par la Mairie socialiste !!!

Le Pavillon Noir a été expulsé mardi 24 août au matin, par la Police (compagnie de CRS à l’appui).

Nous avions décidé d’occuper ces maisons afin d’expérimenter collectivement des formes de rapports plus libres (non marchands et sans hiérarchie) et d’ouvrir des espaces de coordination, de réflexion et de lutte, ne plus payer de loyer (qui augmentent de plus en plus… comme la précarité).

La Mairie socialiste, sous couvert de «construction future de logements sociaux» a décidé de mettre fin par la force à ces expériences. Pour nous, cette expulsion est POLITIQUE, les maisons n’ayant pas été rasées dans la foulée, mais murées, et donc vouées à rester intactes encore quelques temps. Rien ne justifiait l’urgence de l’expulsion et les moyens employés (80 CRS, 50 nationaux, réactions violentes de leur part…) ! Les voisins ont ainsi pu voir l’utilisation concrète de leurs impôts !
Mais nous ne sommes pas les seul-es à être concerné-es par la machine à expulser. Partout en France, les personnes ne correspondant pas au «bon» schéma du «bon» Ordre social sont visées. Que ce soit à Bersac, lieu où étaient mises en place des activités favorisant l’autonomie de personnes handicapées qui s’est fait expulsé par les flics début août, ou les squats de sans-papiers, squats politiques, locations non payées faute de fric, yourtes posées sur des terrains etc. Partout en France les lieux récupérés et permettant d’expérimenter d’autres rapports sociaux plus libres sont expulsés par des politiciens de gauche comme de droite.

L’État, comme les municipalités, intensifie sa guerre contre les pauvres et les marges. Depuis quelques semaines ce sont les Roms et les gens du voyage qui sont plus particulièrement et officiellement visés. Des dizaines de campements sauvages sont virés (Montreuil, etc.). Et une politique ouvertement raciste continue de se mettre en place… Face à ces politiques qui n’ont pour but que de nous divertir des dégâts générés par le capitalisme et l’État, il n’est plus temps de s’indigner mais d’organiser la riposte !!

Samedi 28 : Rassemblement contre toutes les expulsions à 15h place Bouchard.


SOLIDARITÉ CONTRE TOUTES LES EXPULSIONS !
SOLIDARITÉ AVEC LES GENS DU VOYAGE

ET TOUTES LES CIBLES DE LA FASCISATION EN COURS !
RÉSISTANCES !!!


Le collectif Le Pavillon Noir (en exil).
À bientôt dans d’autres lieux et dans les luttes !
Résistances Caen, 24 août 2010.




jeudi 26 août 2010

"Anarchie et Communisme" par Carlo Cafiero

["Anarchie et communisme" est la reproduction du rapport lu par Carlo Cafiero en 1880 à l’occasion du congrès de la Fédération jurassienne de l’A.I.T. (Association Internationale des Travailleurs) à Chaux-de-Fonds. Ce texte de Cafiero fut publié pour la première fois la même année à Genève, dans le journal anarchiste Le Révolté.Cafiero explique ici que "nous devons être communistes, parce que nous sommes des anarchistes, parce que l’anarchie et le communisme sont les deux termes nécessaires de la révolution"...]

"Au congrès tenu à Paris par la région du Centre, un orateur, qui s’est distingué par son acharnement contre les anarchistes, disait :

Communisme et anarchie hurlent de se trouver ensemble.

Un autre orateur qui parlait aussi contre les anarchistes, mais avec moins de violence, s’est écrié, en parlant d’égalité économique :
Comment la liberté peut-elle être violée, lorsque l’égalité existe ?

Eh bien ! je pense que les deux orateurs avaient tort.

On peut parfaitement avoir l’égalité économique, sans avoir la moindre liberté. Certaines communautés religieuses en sont une preuve vivante, puisque la plus complète égalité y existe en même temps que le despotisme. La complète égalité, car le chef s’habille du même drap et mange à la même table que les autres ; il ne se distingue d’eux que par le droit de commander qu’il possède. Et les partisans de "l’Etat populaire" ? S’ils ne rencontraient pas d’obstacles de toute sorte, je suis sûr qu’ils finiraient par réaliser la parfaite égalité, mais, en même temps aussi le plus parfait despotisme, car, ne l’oublions pas, le despotisme de l’Etat actuel augmenterait du despotisme économique de tous les capitaux qui passeraient aux mains de l’Etat, et le tout serait multiplié par toute la centralisation nécessaire à ce nouvel Etat. Et c’est pour cela que nous, les anarchistes, amis de la liberté, nous nous proposons de les combattre à outrance.

Ainsi, contrairement à ce qui a été dit, on a parfaitement raison de craindre pour la liberté, lors même que l’égalité existe ; tandis qu’il ne peut y avoir aucune crainte pour l’égalité là où existe la vraie liberté, c’est-à-dire l’anarchie.

Enfin, anarchie et communisme, loin de hurler de se trouver ensemble, hurleraient de ne pas se trouver ensemble, car ces deux termes, synonymes de liberté et d’égalité, sont les deux termes nécessaires et indivisibles de la révolution.

Notre idéal révolutionnaire est très simple, on le voit : il se compose, comme celui de tous nos devanciers, de ces deux termes : liberté et égalité. Seulement il y a une petite différence.

Instruits par les escamotages que les réactionnaires de toute sorte et de tout temps ont faits de la liberté et de l’égalité, nous nous sommes avisés de mettre, à côté de ces deux termes, l’expression de leur valeur exacte. Ces deux monnaies précieuses ont été si souvent falsifiées, que nous tenons enfin à en connaître et à en mesurer la valeur exacte.

Nous plaçons donc, à côté de ces deux termes : liberté et égalité, deux équivalents dont la signification nette ne peut pas prêter à l’équivoque, et nous disons : "Nous voulons la liberté, c’est-à-dire l’anarchie, et l’égalité, c’est-à-dire le communisme."

L'anarchie, aujourd’hui, c’est l’attaque, c’est la guerre à toute autorité, à tout pouvoir, à tout Etat. Dans la société future, l’anarchie sera la défense, l’empêchement apporté au rétablissement de toute autorité, de tout pouvoir, de tout Etat : pleine et entière liberté de l’individu qui, librement et poussé seulement par ses besoins, par ses goûts et ses sympathies, se réunit à d’autres individus dans le groupe ou dans l’association ; libre développement de l’association qui se fédère avec d’autres dans la commune ou dans le quartier ; libre développement des communes qui se fédèrent dans la région – et ainsi de suite : les régions dans la nation ; les nations dans l’humanité.

Le communisme, la question qui nous occupe plus spécialement aujourd’hui, est le second point de notre idéal révolutionnaire.

Le communisme actuellement, c’est encore l’attaque ; ce n’est pas la destruction de l’autorité, mais c’est la prise de possession, au nom de toute l’humanité, de toute la richesse existant sur le globe. Dans la société future, le communisme sera la jouissance de toute la richesse existante, par tous les hommes et selon le principe : De chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins, c’est-à-dire : De chacun et à chacun suivant sa volonté [...]"

Carlo Cafiero.

La suite du texte ici. Disponnible en format texte ou brochure (par Zanzara Athée).

dimanche 22 août 2010

Travailler : jusqu'à quand ?


Sur la réforme des retraites, et l'idéologie du travail...

Le débat qui occupe toutes les têtes en ce moment semble être la réforme des retraites.

Comme si d'ailleurs, c'était nouveau. Comme si on découvrait quelque chose. On ne peut pas mettre les pieds au travail, dans une faculté, à Pôle emploi, dans soirée, un métro, un diner de famille, un repas du soir, une salle d'attente, allumer la télé, sur internet, un blog ou un forum, n'importe où, sans en entendre parler à un moment ou un autre. Restez dans n'importe quel lieu public, et vous finirez pas en entendre parler. Même les plus muets sur le sujet y pensent si fort qu'on peut presque les entendre :

"A oui tiens, c'est vrai ça, et ma retraite ?".


Souviens toi de la grève, camarade usager...

Quand en 2008 les cheminots bloquaient les trains pour tirer à leur manière la "sonnette d'alarme", toutes les petites âmes égocentriques, les poujadistes improvisés, toujours au garde à vous dès potron-minet, les réacs d'opérette, et même les casseurs de grève à la petite semaine se sont réveillées. Ici encore, les médias dominants ont fait oeuvre de propagande. On se souvient de ces "usagers" qui exultaient, poussés au vif tout les soirs par le tribun Jean-pierre Pernaut à 20h00 au JT.
Et comme ça toute la journée, et pendant plusieurs jours d'affilée. Et des jeunes et moins jeunes cheminots, l'accueil et autres salarié-e-s des gares, insulté-e-s sur leur lieu de travail, alors que certain-e-s évidemment, ne pouvaient même pas faire grève (problème financiers, contrat précaire, apprentissage, etc).

Souvenez vous de ces lancinants "La France en a Marre, les-gens-en-ont RAS-LE-BOL".

En psychanalyse, c'est ce qu'on appelle de l'introjection : même lorsque ce n'est pas le cas à la base, vous finissez par devenir "anti-gréviste" à force d'entendre que vous en "avez marre", que "c'est inadmissible".

Et puis tout les jours, la même rengaine pendant plusieurs semaines : "Ah je vais être en retard à mon boulot, MOI qui ai choisi de bosser aujourd'hui, MOI qui ne suis pas un paresseux, MOI qui travaille plus pour gagner plus (la fable sarkozienne fait encore des émules). Tout ça à cause de ces privilégiés de la SNCF-RATP, en plus".

Privilégié-e-s ? Les cheminots appelé-e-s en pleine nuit pour aller assurer les voies pour que les citoyens sarko-stakhanovistes puissent aller joyeusement se fracasser la vie sur le marché du travail, le titre de transport validé entre les dents, et la fleur au fusil tout les matins.

Privilégié-e-s ? Les esclaves du rail qui crèvent écrasé-e-s entre deux wagons à l'aube, parce que les règles de sécurité n'ont pas été observées, parce que pas assez de moyens pour ne pas risquer sa vie tout les jours ?

"Privilégié-e-s" ceux et celles qui n'ont pas de vie sociale car toujours en déplacement, et qui ont signés pour en suer jusqu'à devenir trop vieux et trop vieilles pour être exploités ?

C'est étrange pourtant, aucun enfant à qui l'on demande "qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?" ne répond "Cheminot". A part peut être ... leurs enfants ? Pas si sur.

Evidemment, leur sort n'a inquiété personne tant que les cheminots restaient les seul-e-s concerné-e-s par la fameuse "réforme des régimes spéciaux". Finalement, pas si spéciaux que ça.

"Souviens toi, souviens toi de la grève des cheminots, camarade usager".

Notre tour est venu. A tous et à toutes. La nouvelle réforme concerne désormais tout le monde. "Vous ne vivrez pas votre retraite". Voilà, en substance, le message que doit assimiler une large partie la société. Pour la majorité, c'est au moins "Vous ne la vivrez pas longtemps"...


Travailler sans vivre...


Pendant les premières manifestations contre le projet de loi des retraites, on a parfois entendu le dérisoire et folklorique slogan "la retraite à 20 ans, pour baiser il faut du temps !".

On a aussi pu entendre des choses telles que "Qu'est-ce que j'en ai à foutre moi de la retraite ? De toute façon je ne la toucherai jamais". Ou alors "Je serai sans doutes déjà grabataire. Et encore, si je crève pas à un mois de mon pot de départ". D'autres ont peut être été tenté-e-s de se dire "encore un débat foireux où la gauche caviar va tenter de se faire une jeunesse -relevez le paradoxe-, sur fond de raquette électoral." Et la première réaction qu'on peut avoir en entendant parler "l'opposition", c'est souvent d'éprouver un profond rejet. On se demande ce que ces gens peuvent bien savoir de la pénibilité du travail dans leurs tours d'ivoire ? Que savent ils des mutilé-e-s, et des mort-e-s du travail ?" Des TMS (troubles musculo-squeletiques) : premières maladies professionnelles, 40 000 nouveaux cas chaque année en France.

En fait, la faiblesse des oppositions parlementaire est si flagrante, et ses sorties si médiocres qu'elles semblent participer au sentiment de résignation de la population. La raison en est bien simple : elles n'ont pas beaucoup d'alternatives à offrir, sur ces questions comme sur les autres. Elles semblent au final s'ajouter au reste. Dans tout les cas, une majorité semble s'accorder à penser qu'elle n'aura pas de retraite, ou une bien maigre.

Et c'est là tout le problème, du point de vue idéologique. Car c'est d'abord une bataille idéologique que mène aujourd'hui le gouvernement, et depuis le début. Une large partie de la population semble avoir parfaitement intégrée l'idée résignée qu'elle n'aura pas de retraite. "Que c'est dans l'air du temps. Que c'est ainsi". Preuve que la "pédagogie gouvernementale" fonctionne.

Pour laquelle a d'ailleurs été investi beaucoup d'argent : "communication gouvernementale" à travers des "publicités" dans tout les grands journaux (à l'exception de quelques uns qui l'ont refusé), "opérations de com" sous des noms tels que "tout comprendre sur la réforme des retraites 2010" et tout un lot d'illustrations à message (dont l'essentiel se résume à de la vulgarisation et des questions de rhétorique). Enfin, un site internet "retraites2010.fr" pour gérer tout ça. Au total, pas moins de 7 Millions d'euros investis dans cette campagne de propagande.

Décidément, de l'argent, il y en a...

En autre chose, l'un des grands mensonges de le propagande libérale consiste à nous faire croire que les retraites sont "le produit du travail de chacun" afin de toujours pousser les gens à travailler plus. Or, il n'y aucun rapport entre le fruit du travail et le niveau des retraites. Ce serait vrai si nous mettions chaque mois de coté une somme d'argent que la banque garderait dans un "tiroir". En bref, le système de l'épargne. Or, ce n'est pas le cas. Le principe de la retraite par répartition, telle qu'elle a existé en france et dans d'autres pays jusqu'à aujourd'hui, consiste précisément à ce que les retraites soient financées par les taxes sur le capital et les cotisations sociales des salarié-e-s. Parce qu'un tel système est plus égalitaire. Il tend à recouvrir l'intérêt général.

Celà signifie donc que les "prestations" des actuels retraités sont financées par les salaires actuels. C'est aussi pour celà que la lutte pour l'augmentation des salaires est si "mal vécue" par le patronat et plus généralement la bourgeoisie, qui ne veulent pas payer ni pour les salarié-e-s, ni pour la majorité des retraité-e-s : qui sont pour eux une même classe antagoniste dont il faut extraire toujours plus de profits. Ce qui signifie aussi que là où il y a de l'argent pour les retraites, il y en a pour les salarié-e-s, les chômeurs et les chômeuses : en bref, pour tout le monde.

Ce qui signifie aussi en définitive que même si le système par répartition tel qu'il existe tend à être plus égalitaire que tout autre système de retraite en l'état actuel, il ne remet pas non plus en cause le système capitaliste qui fera que toujours la classe dominante tentera de se servir de ses forces, et notamment de l'Etat pour faire pencher la balance de son coté. Et c'est d'ailleurs le gouvernement socialiste Jospin, qui, il y a plus de 10 ans, lançait déjà une première offensive contre la retraite par répartition avec ses propositions de "fonds épargne-retraite" pour palier une répartition déjà amputée. "Mi-figue, Mi-raisin". Mais au prétexte de "trouver un compromis", ces mesures du précédent gouvernement socialiste ont en réalité ouvert la voix à l'actuelle réforme.

En temps de crise économique, on sait ce que ces fonds de pension et leurs "investissement à court terme" deviennent lorsque la bourse s'effondre. Comme les subprimes ( voir crise des subprimes) aux Etats-Unis : en laissant des milliers de personnes sur le carreau, ruinées et pour beaucoup contraintes de dilapider leurs seuls biens pour survivre (maison, voiture, meubles, etc).

Celà pose également question quant aux arguments avancés par les économistes, qui prétendent souvent que la retraite par capitalisation (Epargne individuelle, "tiroir à la banque") serait préférable car il n'y aura peut être "pas assez d'argent" pour financer les retraites à l'avenir.

Or, rien n'est moins faux. Selon cette hypothèse, la retraite par répartition n'est valable que si il y a "assez d'argent pour financer les retraites". Mais en cas de crise économique majeure, et si il n'y a donc "plus assez d'argent" : Que se passera t'il lorsque chacun viendra récupérer son "tiroir" dans les banques ? Elles seront contraintes de revendre les actions (puisque les "tiroirs", épargne-retraites, de chacun sont pour elles autant d'investissements, souvent prétendus "sans risques" -comme les subprimes-). Mais en cas de crise, plus d'acheteurs. Donc plus de retraites.

Conclusion : Si il y a"assez d'argent", il faut garder le système par répartition.
Et si il n'y a pas assez d'argent, il vaut mieux choisir ... le système par répartition.

Dans tout les cas, le système économique imposera toujours de nier l'évidence.
C'est pourquoi outre cette question des retraites, qui est liée, on le voit, à celle du salariat, c'est le capitalisme et l'Etat qu'il faut abattre.

... Et mourir avant de vieillir.

On entend souvent les partisans du "travail jusqu'à ce que mort s'en suive" nous raconter que les retraité-e-s sont de plus en plus nombreux/ses. En autre énormité, on doit en déduire qu'il faut "travailler plus longtemps". Mais si le passage de la population paysanne de 15 millions de personnes en 1945 en france à 1,5 million aujourd'hui pour une population totale ayant doublée (30 Millions en 45, plus de 60 Millions aujourd'hui) n'a pas aboutit à une famine totale en 2010 : c'est parce que les gains de productivité le permettent. Parce que le travail, et notamment en france, est plus productif qu'auparavant. Là aussi, l'argument économiste du gouvernement est donc bancal.

On entend aussi dire que l'espérance de vie s'allonge depuis 1945. Mais si elle s'est allongée, c'est notamment parce que les conditions de travail ont été changées, et que l'accès aux soins s'est un peu "démocratisé". Mais on oublie aussi de préciser que ces "aquis" ont surtout été obtenus au fil des luttes sociales : et qu'ils sont aujourd'hui remis en cause. Et notamment l'accès aux soins, avec les fermetures de certains centres hospitaliers, et de plusieurs centres IVG (Interruption Volontaire de Grossèsse), seuls véritables garants d'un droit à l'avortement libre et gratuit.

En effet, l'espérance de vie s'est sensiblement allongée.
Vous aviez cru pouvoir en profiter ? Grossière erreur, là aussi, la réforme vient vous "sauvez". Elle vient vous arracher aux bras de mère paresse. Oui mais : Pas pour trop longtemps non plus. Pourquoi ? "Parce que tu es poussière, tu retournera poussière".

Car en effet, et malgré "l'amélioration des conditions de travail" : tout les jours, le travail tue. Directement ou indirectement, le travail va tuer ou mutiler une bonne partie des lecteurs et lectrices de ces lignes. En 2003, rien qu'en France il y a eu 759 980 accidents du travail dont 48 874 avec incapacité permanente et 661 décès (chiffres de la CNAM). Ces statistiques ne prennent évidemment pas en compte les cancers, les accidents cardiaques et les ruptures d'anévrisme sur le lieu de travail, liés au stress du travail souvent précaire ou à la mauvaise "hygiène de vie" qui y correspond, mais aussi les empoisonnements à l'amiante (100 000 décès estimés d'ici 2025, à partir de 1996, selon l'Inserm), les empoisonnements au plomb et autres intoxications mortelles, mais aussi avant elles, autre maladie du travail : la silicose (100.000 à 150.000 morts en France depuis 1945 selon des estimations patronales qui, pour des raisons de définition juridique, ne peuvent être que très inférieures à la réalité www.silicose.fr). Sans compter non plus les accidenté-e-s de la route : 4262 morts en 2009, et 4000 autres mutilés à vie ("blessés avec séquelles graves"). Car combien se rendaient au travail ? Combien en revenaient ? Qui a vraiment besoin d'une voiture sinon pour chercher, trouver ou entretenir un travail ? Mais aussi les maladies psychiatriques liées au stress, à la dépression, l'isolement, l'anomie liées au travail. Plus généralement, le travail abime le corps, dégrade, fatigue, abrutit et réduit l'espérance de vie de ceux et celles qui y survivent.

Et comme d'autres l'ont déjà trop dit : on est pas "le pays champion des consommateurs d'antidépresseurs" et en même temps de "l'une des mains d'oeuvre les plus productives et qualifiées au monde" par hasard. Et donc évidemment, toutes ces statistiques ignorent enfin les suicidé-e-s pour des raisons liées directement au travail : estimés à 300 à 400 morts chaque année. Soit un par jour minimum. Et les "missions d'écoute", cellules psychologiques et autres "dispositifs préventifs" n'y pourront pas grand chose.

Tant que le travail restera ce qu'il est : du "travail mort", selon la vieille expression. Parce que tant qu'il y aura des patrons, il y aura des salarié-e-s payé-e-s toujours à un prix à peu près équivalent au coût de production, et la pénibilité du travail augmente toujours à mesure que le salaire baisse. Tout ça pour quoi ? Pour que la plus-value que les capitalistes extirpent du travail continue d'augmenter comme elle n'a cessé d'augmenter depuis 30 ans. Comme ça n'a en réalité jamais cessé depuis la naissance du capitalisme industriel. Les fameux "gains de productivité". Et c'est encore avec cette plus-value, fruit aussi du labeur de tout-e-s ces mort-e-s et ces mutilé-e-s, que la réforme des retraites va être financée.

Et d'abord parce que 1/4 des décès en france surviennent avant 65 ans (source : Insee). Les exemples dans l'entourage de la plupart des gens foisonnent. 1/4, ça fait quand même beaucoup. Alors autant dire tout de suite que même si la retraite était avancée à 55 ans pour tout le monde, nous serions loin du compte... A moins peut être d'indemniser les morts ?

Travailler ? Pourquoi faire ?
Autant dire que la question s'adressera de toute manière à des gens qui n'ont plus le choix des armes. Même lorsque l'envie nous ronge : refuser le travail équivaut très vite à un suicide social pour l'immense majorité. Ce pour quoi nous devrions nous battre, c'est d'abord ce qu'on nous vole partout : du temps.

Pas en complément du "temps travaillé", mais contre lui. Contre ce temps partout imposé du travail comme monnaie d'échange de la survie. Et pour celà, d'une manière ou d'une autre, il faut s'organiser. Il faut lutter.

Le syndicalisme, qui se fixait comme but à l'origine d'abolir le salariat (et la réduction drastique du temps de travail) en est aujourd'hui quasiment réduit (à quelque notables exceptions) à un syndicalisme de co-gestion, de propositions, de compromis et donc de défaite pour la classe ouvrière dans l'histoire.

Car la lutte sociale n'est pas une fin en soi, mais un moyen vers l'émancipation. Ou alors elle est vaine.

Lorsqu'on sait que l'organisation actuelle du travail repose sur le principe du parasitage, dont l'existence même des patrons, propriétaires, banquiers, actionnaires, héritiers et rentiers dépend :

Y a t'il une seule bonne raison, sans hypocrisie aucune, pour préférer le travail à n'importe quelle autre prestation sociale ou source de revenue ? Travailler, même 6 mois par an, n'est pas un choix, même lorsqu'on vit dans un squat ou une ferme autogérée : c'est une obligation de survie à court ou moyen terme pour l'immense majorité.

Alors pourquoi travailler plus que nécessaire ? Si on veut nous faire payer "nos retraites" en plus de payer celles des riches, la première réponse collective doit être l'arrêt de travail. La grève.
La grève générale même : c'est la seule riposte conséquente qui a été trouvée contre cette réforme en Europe, celle de la Grèce. Parce qu'elle est le seul moyen pour s'opposer massivement et directement au gouvernement. Et parce qu'elle permet de faire le lien avec tout le reste. Et notamment le travail et son idéologie.

"Travail, consomme, vote et crève".

Car il faut s'en convaincre : ce qui a rendu possible l'ascension de la clique Sarkozienne au pouvoir est une longue entreprise de sape idéologique jusque dans l'esprit même des "contestataires potentiels", et ne visant pas à autre chose que le "rétablissement de la valeur travail", et l'affirmation éhontée du mensonge selon lequel "le travail libère l'individu". Si ce gouvernement n'avait pas été élu, un autre se serait chargé du sale boulot à sa place. Si il a réussi à obtenir le soutien de la grande et moyenne bourgeoisie : c'est parce qu'il est le plus qualifié pour défendre ses intérêts. Le travail comme "valeur d'émancipation" et comme "éthique" des rapports humains : deux axiomes parmi d'autres de la propagande néo-libérale depuis le début des années 1980, que la plupart ont continuer d'ignorer jusqu'à ce qu'elle redevienne l'idéologie dominante. Le travail ne libère pas l'individu. Et il ne peut être libre qu'à la condition qu'il soit le fait de la libre association, sur des bases égalitaires, et que tout les fruits du labeur reviennent à l'individu directement ou lui profitent comme bien commun le cas échéant. Car il ne peut y avoir de réelle "réparation" ou de "justice sociale" dans un système où on est obligé de trimer pour survivre jusqu'à espérer toucher une retraite misérable, si on vit assez longtemps, et toujours inférieure au salaire correspondant.

Et le résultat de cette propagande, c'est donc le retour triomphal de l'éthique du travail, et la consécration qu'a finit par en faire la gauche d'aujourd'hui, en allant jusqu'à flatter cet "esprit de discipline de l'ouvrier", ou plus précisément sa soumission à l'ordre hiérarchique de l'actuelle division sociale du travail, produit de l'industrie. Tout ça pour nous ressortir encore les vieilles recettes keynesiennes recyclées sur l'Etat providence, la taxation du capital, comme si ça allait suffire. Lorsque celà n'avait pas suffit après le krach de 1929 à New York. Afin de limiter la casse : La retraite par répartition et la taxation du capital sont nécessaires dans l'immédiat, mais ne suffiront pas. Parce que tant que nous resterons administré-e-s, nous n'aurons jamais le mot de la fin sur les décisions. Tant qu'il ne sera pas question de tout mettre en commun et d'autogestion généralisée: il n'y aura pas de véritable répartition. Et la gauche politique et syndicale s'entête à ce sujet jusqu'à en oublier la vieille opposition travail-capital pour la réduire à un simple troque entre "entrepreneurs et partenaires sociaux" (entendez "capitalistes et socio-libéraux") : c'est à dire en oubliant que le capital, c'est du travail. Du travail mort, certes, mais du travail quand même. Car en effet, c'est bien cette propagande là qui achève les mémoires, à propos de cette vérité fort simple et pourtant trop souvent occultée :

Dans l'enfer capitaliste et étatique, chaque jour travaillé est un pas de plus vers notre propre mort.

Okapi,

pour le Cri Du Dodo


voir aussi :

- La série documentaire "la mise à mort du travail" :
http://programmes.france3.fr/mise-a-mort-du-travail/
- Le documentaire "Attention danger travail" de Pierre Carles.
- Le dossier d'analyse "Le Hold-up tranquille" du Site FAKIR, sur la réforme des retraites.
- "Un pas de plus vers la privatisation" article paru dans "Infos et analyses libertaires",
journal de la C.G.A.
- Entretien avec Bernard Friot à propos de son livre "L'enjeu des retraites" publié dans le journal de l'Alternative Libertaire.

lundi 16 août 2010

"Webpolice, vos papiers !" (CQFD)

[Notre presse : paru dans "CQFD - Juillet/Aout 2010"]

Faut dire ce qui est : le chien rouge n'a jamais trop causé de web. Alors on profite du déménagement estival de notre site chez Toile Libre (www.toile-libre.org), hébergeur libre à prix libre, pour discuter avec Arthur et Cyril, deux des tauliers, et aborder les formes que prend la répression dans le cyber-espace. L'Etat trouverait tellement plus simple qu'il y ait des frontières et des douaniers...




CQFD : Pourquoi avoir crée Toile Libre ?

Arthur : C'est une assoc qui a été montée voilà bientôt six ans, avec comme projet de proposer un hébergement complet, entièrement autonome. On voulait aussi éviter l'affinitaire, et être accessible à tous, donc on a décidé de pratiquer le prix libre, sans subventions ni gentils donateurs. L'idée, c'est de construire une vraie alternative politique parce que faire de l'hébergement commercial, aujourd'hui, c'est accepter de se plier à un rôle de flic sur le web.
On vient de passer en association collégiale, aussi, parce qu'il est plus difficile
pour la justice et la police de s'attaquer à un collège directeur qu'à un
président. Et ça colle plus à notre fonctionnement, qui est collectif.

Quel est ce rôle de flic qu'on fait jouer aux hébergeurs ?

Cyril: La Lcen (1), qui est passée en 2006, a imposé aux intermédiaires techniques que sont les hébergeurs de conserver les logs, c'est à dire les identifiants de connexion, les traces des utilisateurs, pendant un an : qui visite quel site, à quel moment, depuis où...

Arthur : La Lcen impose aussi à l'hébergeur un début de responsabilité sur le contenu hébergé, alors que jamais,
au grand jamais, la Poste n'est tenue comme responsable, par exemple, d'un courrier à l'anthrax qu'elle peut être amenée à distribuer. Sur Internet, comme c'est nouveau, personne n'est choqué par ça. Ensuite, il y a eu la loi Hadopi (2), qui autorise le filtrage d'Internet. Depuis sa création, le réseau est neutre, c'est à dire qu'il assure une liberté totale de circuler pour les paquets (les mails, le web). Et là on dit : les opérateurs devront bloquer certains paquets, comme si l'Etat demandant à une
société d'autoroute d'empêcher les voitures rouges ou vertes de passer.

Cyril: Il y a une volonté de contrôle du Net de la part des politiques,
c'est flagrant dans le cas de Brice Hortefeux, Frédéric Lefebvre ou Nadine
Morano : pour l'instant ils n'ont pas les moyens d'intervenir sur les
contenus, du coup ils cherchent à s'en doter. En 2010 est discutée la
Loppsi (3) qui autorise notamment le blocage de certains sites. Le prétexte,
toujours le même, c'est la pédophilie ou le terrorisme, à l'image
de ce qui avait été annoncé avec les prélèvements ADN : très vite,
ce sont les faucheurs d'OGM qui ont été pris et maintenant, ça devient
quasi systématique.

Que peuvent demander les flics à un hébergeur ?

Arthur : D'abord, ils peuvent faire une réquisition de données, c'est
à dire qu'ils demandent toutes les infos sur un site. ça arrive assez souvent :
un gros hébergeur en traite 50 à 60 par jour, et il n'a pas droit d'informer l'hébergé
de la réquisition. Pour les mails, ils peuvent demander les informations de
création de compte : adresse IP (4) et nom. Ensuite, vienent les perquisitions
avec saisie du matériel.
Cyril : On a un exemple concret avec la réquisition de Toile Libre en avril, à
cause d'un site de phising (5). On l'a découvert apprès coup, parce que le
webmaster de ce site n'a pas annoncé qu'il allait faire ça, bien sûr, et puis
on ne peut pas et on ne veut pas vérifier tout le contenu. Un gros hébergeur
commercial ne se ferait pas convoquer, mais avec Toile Libre, ils
étaient prêts à perquisitionner sans avoir pris les formes de simplement
signaler le site avant.
Arthur : c'était disproportionné. Les flics m'ont posé plein de questions sur
le fonctionnement, pourquoi on était à prix libre, ils disaient "Ah ouais,
vous êtes un peu des communistes"... On n'a pas de nouvelles pour l'instant, mais
c'est quand même assez inquiétant la forme que ça a pris.

Comment la résistance se structure-t-elle chez les hébergeurs ?

Cyril : J'ai l'impression d'une résignation. Il y a eu des velléités de résister : on trouve une grosse documentation concernant l'historique des lois sur le site de Globenet par exemple. Mais aujourd'hui, il y a un vide d'alternatives.

Arthur : Tu as des gens qui ont dit récemment que filtrer Internet ce n'était pas très grave du moment qu'il y avait un juge dans la boucle. Juge ou pas juge, en aucun cas c'est rassurant. Quand on a proposé de désobéir collectivement, de détruire tout les logs, on a eu que de réponses négatives ou pas de réponse. Mais c'est encore en réflexion, on ne va pas en rester là.


Propos recueillis par Juliette Volcler.

1. Lcen : Loi de confiance dans l'économie numérique
2. Hadopi : Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet.
3. Loppsi : Loi d'Orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieur.
4. Ip : numéro identifiant chaque ordinateur.
5. Phising : Escroquerie par récupération de données bancaires.
6. www.globenet.org (No-Log)

mardi 10 août 2010

Le Cri Du Dodo : mise au point.

A l'attention des lecteurs et lectrices :

Ayant reçus plusieurs mails nous questionnant sur la version papier du journal
et sur le journal en ligne, nous en profitons pour clarifier quelques points :

Premièrement, la version papier est à paraitre prochainement à prix libre.
Le maquêtage n'étant pas terminé, et le manque de moyens font que sa parution
restera sans doutes aléatoire et donc apériodique.
Bien entendu, nous pourrons, dans la limite de nos moyens, le faire parvenir gratuitement
à qui n'aurait pas les moyens de contribuer au journal.



En outre, la version papier contiendra surtout des publications originales,
c'est à dire réalisées pour le journal, par nous-même ou d'autres contributeurs/contributrices
(Le journal se voulant ouvert aux participations extérieures et au courrier).
Pour toute commande, il suffira de nous écrire à l'adresse mail indiquée.


En ce qui concerne ce site : c'est un journal en ligne sous forme de blog.

Mais ce n'est pas seulement un blog. Le choix de cette forme de publication nous est apparue nécéssaire d'abord parce que nous n'avions pas les moyens de publier une version papier dans un premier temps, mais aussi avec le soucis
de rendre nos publications accessibles au plus grand nombre et de faire ainsi le choix de la visibilité.

Enfin, outre les publications originales, nous continuerons à publier ici d'autres
contributions, comme le font en général les médias alternatifs :

- Des publications (souvent désignés par le terme "notre presse") de sites "amis", de sites d'information (et contre-information), d'Indymedia, d'organisations ou de collectifs anarchistes ou libertaires, et d'autres camarades.
- Des articles -ou extraits cités- de la presse bourgeoise ou médias dominants, parce que leur intérêt nous aura semblé notable sur telle ou telle question ou fait d'actualité (désignés sous le terme "Leur Presse").
- Des "vieilleries" et autres trésors, textes anciens ou plus récents, anarchistes, ou libertaire.
- Des "digressions culturelles" (musique, poésie, etc...)
- Le courrier des lecteurs et les contributions externes (qui sont publiées au même titre que les autres).

Si vous souhaitez critiquer, contribuer, écrire, et poser d'autres questions :
le-cri-du-dodo @ riseup . net

La participation est la clée !

A bientôt.

Le Cri Du Dodo

mercredi 4 août 2010

Janvier 1998 - Occupation du siège national du PS


[Pré-histoire de la grève des chômeurs...]

Extrait de "Les lundi au soleil : Recueil de textes et de récits du "mouvement des chômeurs" - Cahier n°1. Novembre 1997 - Avril 1998"

Appel pour un camp No Border à Bruxelles - Belgique

publié mercredi 31 mars 2010

NO BORDER CAMP à Bruxelles
du 27 septembre au 3 octobre 2010


UN NO BORDER CAMP ?

Le Camp No Border de Bruxelles s’inscrit dans la tradition des camps No Border organisés à travers le monde depuis les années 90. Ni cadre normatif, ni organisation, le camp No Border est avant tout une rencontre, une convergence de luttes visant à obtenir la fin du système des frontières qui nous divise tous et toutes.

Comme à Calais ou à Lesbos en 2009, il s’agira de créer un espace provisoire et autogéré de vie, de réflexions, de partages (expériences, compétences, informations, analyses, ...), de démarches et d’actions autour des questions de frontières, de migrations et de la légitimité des êtres humains à pouvoir se déplacer et vivre où bon leur semble.


NOS REVENDICATIONS DE BASE ?

- Personne n’est illégal !
- Ni frontières ni nations !
- Les mêmes droits pour toutes et tous !
- La liberté de circulation et d’installation !
- Contre les systèmes capitalistes et autoritaires qui entraînent exil forcé, guerres et misères


NOS PRINCIPES DE BASE POUR CE CAMP ?


- Le camp et les actions organisées pendant le No Border sont basés sur l’autogestion
- Les comportements sexistes, racistes et violents dans l’enceinte du camp ne sont pas tolérés
- Les cibles des actions du NoBorder sont multiples et diverses, elles ne concernent pas uniquement les structures de répression des migrants : les politiques anti-migratoires s’inscrivent dans un cadre capitaliste et européen qui est la base du problème, la répression ne concerne pas que les migrants
- ToutEs les participantEs au camp acceptent et respectent la différence des modes d’actions.
- ToutEs les participantEs au camp sont solidaires contre la répression étatique.


POURQUOI A BRUXELLES ?

La Belgique assumera la présidence du conseil de l’UE du 1er juillet au 31 décembre 2010. Comme capitale de l’Europe, Bruxelles est le symbole de la mise en œuvre des politiques (anti)migratoires européennes.

En effet, l’Union Européenne s’emploie, depuis plus de 10 ans, à fermer ses portes aux migrants en érigeant une véritable Europe Forteresse, renforçant la répression (maintien dans l’illégalité, rafles, enfermement et expulsion des personnes « sans-papiers ») déjà menée par la Belgique et les autres états membres.

Ainsi, L’Europe se dote de patrouilles de gardes-frontières, d’hélicoptères et de navires grâce à son agence Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures) et externalise ses frontières en Asie et en Afrique, rémunérant désormais des états, de l’Ukraine au Maroc, pour qu’ils effectuent à sa place le travail de « prévention » de l’immigration.

En organisant un camp No Border à Bruxelles, nous remettrons en question ces politiques (anti)migratoires.


QUAND À BRUXELLES ?

- La construction du NoBorder camp aura lieu du 24 au 26 septembre 2010
- Les activités débuteront le 27 pour se poursuivre jusqu’au 3 octobre.
- Une grande manifestation est prévue le 2 octobre 2010.

Une semaine pendant laquelle nous aimerions voir Bruxelles fourmiller d’activités autour des politiques (anti)migratoires et de leurs conséquences, une occasion de lutter ensemble sous divers modes d’action mais aussi de créer des dynamiques communes à plus long terme. Nous invitons tout le monde (personnes ou collectifs) à participer comme il le souhaite et à proposer des activités ou des collaborations.

Quelques dates clées en attendant le programme complet :
- Dimanche 26 septembre : manifestation contre les centres fermés devant celui de Steenokkerzeel
- Lundi 27 septembre : blocage de l’Agence Européenne de Défense (European Defense Agency – EDA)
- Mercredi 29 septembre : action de masse contre le sommet ECOFIN de Bruxelles
- Samedi 2 octobre : grande manifestation No Border, No Nation dans les rues de Bruxelles.


COMMENT APPORTER SON SOUTIEN ?

L’organisation avance bien mais il reste beaucoup à faire !

Un NO BORDER CAMP est ce que l’on veut en faire, chacun peut y jouer un rôle et apporter son soutien

- en participant à l’organisation du NBC, via les différents groupes de travail dont certains sont encore à la recherche de personnes pour étoffer leur groupe et le rendre plus efficace (mobilisation, logistique, médias, manif, internet, médical, programme, accueil, finances, traduction, cuisine & juridique).

- en proposant un atelier, une projection de films, une exposition, un débat, une émission radio ou d’autres idées modestes et/ou géniales. Nous souhaitons aborder principalement les thèmes suivants :

* Les politiques sécuritaires : Frontex et la militarisation des frontières
* La clandestinité et les luttes des migrants
* Capitalisme et migrations
* Les centre fermés pour étrangers et les expulsions
* Les Politiques (anti)migratoires européennes

- en mobilisant, en manifestant, en rejoignant les actions ou en inventant tes propres actions visant à enrayer la machine à expulser

- en organisant une activité de soutien (soirée, concert, souper, ...)

- en mettant à disposition un lieu (un terrain ou un local) permettant de loger des activistes et/ou d’y organiser des activités

- en prêtant du matériel (cuisine, tente, camionnette, sono, ...)

- en faisant un don (matériel ou financier)

Informez-nous des possibilités que vous avez : énergie, présence, matériel, créativité ...

Toi aussi, rejoins-nous !
Plus nous serons nombreux à provoquer le changement,
plus vite la forteresse tombera !

mardi 3 août 2010

Impasse...







Journal "Le Monde" (Leur presse), courrier des lecteurs.

Nous n'oublions pas Timur Kacharava, tué par les fascistes.

Timur Kacharava était un militant anarchiste, vegan, membre du Food Not Bombs - St-Petersbourg en Russie et par ailleurs membre du groupe d'anarchopunk "Sandinista!".

Il a été sauvagement assassiné par des fascistes le 13 Novembre 2005 de plusieurs coups de couteaux en pleine rue, au retour d'une distribution de nourriture pour le Food Not Bombs : sans que ses meurtriers ne soient jamais inquiétés.

Nous savons de quelle impunité les groupuscules néo-fascistes et néo-nazis bénéficient en Russie de la part de l'actuel gouvernement russe, qui en a tant besoin dans sa répression des mouvements révolutionnaires.

Nous croyons que le temps venu, le gouvernement français saura faire preuve la même partialité intéressée.

En Russie, mais aussi ailleurs en Europe, les aggressions et meurtres xénophobes, racistes, sexistes et homophobes se multiplient en parrallèle d'agressions et de meurtres contre des militants révolutionnaires. Nous ne pouvons fermer les yeux et n'y voir qu'une "mauvaise passe".

C'est pour nous le signe de la montée en puissance des mouvements d'extrême-droite, directement liée à la crise du capitalisme et de l'Etat qui se sert des idéologies réactionnaires pour consolider son pouvoir menacé par les révoltes populaires et la menace d'une révolution : afin de décourager à l'avance les potentiels contestataires.

Nous n'oublions pas notre camarade Timur et tout les autres.
Nous ne nous laisserons pas faire.

Contre le fascisme : organisons l'autodéfense
et accentuons la ferveur de nos luttes !



Le Cri Du Dodo.

lundi 2 août 2010

De la naissance de l'idée de « Nation » à la « Guerre Nationale ».

«L'identité nationale», naissance d'un concept

" Dans un esprit anthropologique, donc, je propose la définition suivante de la nation : c'est une communauté politique imaginaire". Benedict Anderson

Concrètement, qu'est-ce que « l'identité nationale » en termes humains ? L'ensemble des normes, des codes, des dispositifs régissant un groupe social ou un agrégat de groupes sociaux. Les habitudes partagées, dans leur multiplicité. Un lot de « points communs » réels ou fantasmés. Des habitudes qui restent, qui passent, que nous traversons et qui nous traversent, mais surtout, que nous ne cessons de troquer ou de conserver : jamais par choix, mais par la force des choses, ou par nécessité d'usage. Le terme est apparu dans les années 1980 et a succédé à celui de « sentiment national », en réalité plus pertinent, car reflétant le caractère émotionnel du « sentiment d'appartenence » qui fonde cette « communauté imaginaire ».

Car c'est bien ce qu'est la nation : d'abord un sentiment qui relie des gens qui ne se connaissent pas et ne se rencontreront probablement jamais. Là réside le paradoxe de la nation : elle présupose des "points communs", des points de "raliement", comme fondateurs de son identité lorsque d'autres, qui peuvent sembler plus notoires, plus fondés historiquement et plus nombreux, existent en transcendant les nations et les frontières : la classe sociale, le genre, les luttes internationalistes, etc.
En outre, c'est d'abord l'Etat qui proclame cette identité nationale, puisqu'il est le "gardien de la nation", et c'est donc une manière pour le pouvoir de s'emparer d'une notion d'appartenance.

Certains historiens relient l'apparition du « sentiment national » (cf. références) à la naissance de l'imprimerie en 1439, suivie du développement de l'industrie de l'imprimerie comme « première industrie capitaliste » (on pourrait aussi dire pré-capitaliste). On le sait, le premier livre imprimé est alors la bible. La réforme protestante joue un rôle de catalyseur dans ce développement industriel de l'édition de masse.
L'apparition, très graduelle à partir du XVIIe siècle, de « sentiments nationaux » se serait d'abord manifestée dans la bourgeoisie lettrée (et/ou commerçante) prenant conscience, à travers les livres, puis les journaux, connus pour être imprimés en grands nombres, que leurs préoccupations sont partagées par un nombre important de personnes, c'est-à-dire qu'ils font partie d'une communauté.

D'une certaine manière, on peut donc affirmer que la nation est une construction sociale fondée sur un sentiment d'appartenence qui est liée au développement historique de la bourgeoisie en tant que classe prenant conscience d'elle-même et de ses intérêts. Et ce fut d'abord une manière pour les bourgeoisies de ralier le reste de la société en vue d'établir un système fondé sur ses propres valeurs, et sa propre culture : en un mot, ses propres intérêts.

Plus tard, c'est encore la bible qui jouera un grand rôle dans les missions « civilisatrices » de la france coloniale. A la décolonisation, et au sentiment « d'inachevé » des colonialistes, succèdera tout un imaginaire raciste de « barbares » qui n'ont jamais été correctement « civilisés » selon les valeurs et la culture du « pays qui les accueille ».

Autre exemple du lien étroit entre le développement de l'industrie -et son important essor dans la deuxième moitié du XIXe-, la bourgeoisie et même la noblesse d'une part et le nationalisme d'autre part : la parution de "l'Essai sur l'inégalité des races humaines", du Comte de Gobineau (issu de la noblesse de robe) qui fonde le mythe de "l'aryen" comme seul "capable de batir une civilisation".

Théorie racialiste sous-jacente à l'idée d'une "culture supérieure".

C'est pourquoi on trouve, nichée au coeur de ce sentiment, la « culture nationale». En tant que dispositif, cette culture joue aujourd'hui un rôle essentiellement régalien : elle évite à chacun de sortir de son carcan, ou plus précisément, elle l'y maintient fermement.

Le sentiment national s'appuie aussi sur une idée de simultanéité à travers les mots et les symbôles : les mêmes, lus, dits, chantés, aimés simultanément par un grand nombre de personnes, à jamais inconnues de l'individu. Cette communauté existant à travers les mots n'est donc, encore une fois, qu'une imagination pour l'individu.

Vue sous cet angle, le concept de "nation" est ainsi d'une part "une simultanéité dans les mots" et les symbôles (La Marseillaise, la lettre de Guy Mocquet, le drapeau tricolore, etc...) et d'autre part se présente comme une fatalité pour l'individu (et même pour l'histoire), notamment en raison de ses supposés "fondements naturels". Deux points communs avec la religion et son imaginaire.

Identité culturelle, identité nationale, qu'elle s'habille d'ailleurs de la culture militante ou du patrimoine, comme de la « culture française », qu'elle soit d'ailleurs « de gauche » comme « de droite ». Le concept d'identité nationale n'est ainsi pas contenue dans une identité politique en particulier. Elle a surtout des « valeurs », qui lui permettent d'opposer ses défenseurs à ceux ou celles qui ne les partagent pas. Le « manque de culture » (sous-entendu, de "la bonne"), la « maîtrise des références culturelles et de la langue » ou encore le simple fait de ne pas disposer de papiers en règle sont autant de traductions pragmatiques du langage de l'exclusion.

L'historien Benedict Anderson relève à ce propos dans « l'imaginaire national » (Chapitre neuf), trois mécanismes qui ont pour lui notablement favorisé le développement du « sentiment national » :


-Le musée et son contenu
-Le recensement
-La carte d'identité nationale.


« L'identité nationale » apparaît d'abord pour ce qu'elle est ici : un moyen de contrôle dont les fondements historiques semblent plus révélateurs que ses supposés fondements naturels, finalement assez pauvres en comparaison.

Car c'est une fiction théorique : à l'image de la nature humaine.
Parce que la définition actuelle de « l'identité nationale » se comprend elle même comme « naturelle ». « Isssue de la nature ». Comme on né d'une certaine famille, d'un certain rang, d'une certaine couleur de peau. Etc. Autre paradoxe notable, et pourtant logique dans ce paradigme : en français on dit « naturaliser » pour « adoption de la nationalité ».

Cette « nationalité », qui n'est en fait que l'administration législative du sentiment national. Sentiment dont on peut deviner les limites, et qui ne semble donc qu'un réceptacle de ces choses qu'on veut forger comme les « valeurs » à défendre chez les bons citoyens, à cette fin unique d'en distinguer les mauvais. Les ratés. Les récalcitrants. Et la fonction de paria, entant que piège identitaire normatif, déssine les contours même de la délimitation socialement acceptable des frontières de l'identité.

Les frontières justement, que les Etats ont tendance à vouloir verrouiller un peu partout en Europe ces derniers temps, pour construire leur « eldorado » barbelé.
Des frontières repoussoirs. Des frontières miroirs, qui permettent aux « français » par exemple, de se sentir encore «français » et d'en être fier.

Mais la pertinence de cette théorie identitaire reste justement douteuse; Elle n'a pour pure vocation que de décrire les habitudes et les normes séculaires d'un groupe, voir de tout un peuple qu'on labélise alors « nation », Et d'y conscrire les individus.

En offrant un panel de « coloris » à choisir dans ce qui est plus ou moins acceptable, les représentants des classes dominantes offrent là une jolie boite de pandore, Avec son ensemble de cages plus ou moins dorées parmi lesquelles il est permit de choisir entre quelques dichotomies : « honnête citoyen/racaille, français d'abord/arabo-musulman, bon mari/mauvais gendre, bonne femme/mauvaise femme, Noir/Blanc, Laïc de droite/chrétien de gauche. » mais surtout « militant identitaires » contre « ennemis de l'identité nationale ». Cette dernière est de loin la plus importante car elle transcende les autres. Il y a bien-évidement des « petites frappes » bien « français-e-s de souche », blanc-he-s, etc. Mais toujours moins déconsidéré-e-s que ceux ou celles qui « n'acceptent pas les valeurs de leur pays d'acceuil ». Le prédicat identitaire de leurs hôtes, ou "con-citoyens".

Théorie moderne absolument centrale de l'extrême-droite la plus ouvertement néo-fasciste, le concept « identitaire » (ou « défenseur et promoteur de sa propre identité nationale/culturelle») a clairement fait des émules dans l'idéologie dominante.


« La france, doux pays de mon enfance »

Et justement, le capitalisme en crise se rêve aussi, dans chaque recoin, en « crise identitaire » : il se cherche des « idiots utiles ».

Des « imbéciles heureux qui sont nés quelque part », près à défendre leur «identité» contre la loi en vigueur si il le faut (leur permettant ainsi de se conférer un statut de martyr et de rebelle) à cette fin pratique d'alimenter les guerres de clans, entre « honnête citoyen et voyous » (Les lynchâges racistes des « chinois de belleville » contre jeunes « noirs et arabes » -considérés comme voleurs- sont à cet effet évocateurs) , puis « français et pas français », « bons et mauvais français » ou encore « blancs et non-blancs », comme hier « juifs et non-juifs ».


Divide et imperar.
Diviser pour mieux régner.


Les propos sordides tenus en france par l'actuelle secrétaire d'Etat Nadine Morano en attestent. Comme les ambitions du chiffre et le "caractère humain" que s'attribue le ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Eric Besson chargé pour ce dernier de la macabre besogne consistant à traquer les sans-papiers, (« clandestins »), les parquer dans des camps de détention (connus sous le terme ronflant de « centre de rétention admnistrative » ou CRA) puis les renvoyer dans des charters vers leur pays d'origine supposé, parfois en guerre (Irak, Afghanistan, ect;), ou encore les propos récents du Ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux qui font échos à ses "blagues" racistes. Tout ces commentaires ne sont pas des « dérapages ». Ils font partis d'un système et constituent un discours assumé. Comme jadis les scandales télévisés de Lepen.

Insistons sur l'expression « faire parti ». Ils n'ont rien d'innocents, d'incontrolés. Un dérapage n'en est un que dans la mesure où les « mots dépassent la pensée », lorsqu'on ne dit pas ce qu'on voulait dire, ou lorsque l'infamie n'a pas été constatée. Ici il n'y a que les médias dominants pour trouver encore des excuses à ceux et celles qui se permettent ce mépris pour le « bas peuple »; Mépris qui est évidemment l'apanage des dominants, sinon leur métier. Autre face cachée de la surmédiatisation des exactions policières d'expulsions de logements ou du territoire (comme l'expulsion des afghans de la « jungle » de Calais, puis le démentellement de campements de roms, puis récemment des habitants de la Courneuve, dont les images atroces d'une femme trainée par terre avec son bébé) la banalisation de la violence d'Etat.

Son exposition médiatique rempli un double objectif :
- D'abord, celui de prétendre encore à un semblant de « démocratie », puisque la diffusion de ces images est encore tolérée, même lorsque la préfécture nie les violences et les blessures contestatés par les médecins, Comme à la Courneuve.
- Ensuite, celui, moins évident, d'habituer le spéctateur à l'insoutenable comme « nécessité » du « rétablissement de l'ordre ». En banalisant la violence contre des étrangers, puis contre des immigrés d'origine étrangère, puis contre des citoyens récalcitrant, ou perçus comme de "seconde zone" : le discours gouvernemental et sa réthorique glacée aux accents béliqueux ne succède pas à ces images, il s'y surajoutte.

A cette violence exponentielle, infligée indistinctement à des hommes, des femmes et des enfants, et exposée complésament dans les médias, s'est effectivement ajouttée le développement d'un discours qui a très largement dépassé la simple sémantique « sécuritaire ». Celle des « policiers touchés dans leur chaire » et de la « justice » qui leur aurait été rendue en condamnant, de plus sans preuves et avec un dossier quasiment vide, 5 habitants de villiers-le-bel jusqu'à 15 ans de prison ferme dans un procès à charge.


L'apartheid qui vient... ou le paradigme nationaliste


Enfin, cette réthorique de « Guerre nationale » qui ne mâche plus ses mots, et les derniers propos du sinistre Hortefeux proposant de « déchoire de leur nationalité » les auteurs de « délits graves » parachève la construction d'un discours qui s'est mise en place depuis déjà plusieurs années.

A mesure que l'arsenal législatif se renforce dans cette logique désormais assumée de « guerre », on ne tardera sans doutes pas à voir « l'outrage à agent » assimilé à un « délit grave ». La loi faisant le criminel, on fabrique toujours plus de "délinquants" à cette fin de légitimer la généralisation de la répression, et ses penchants de plus en plus ouvertement fascistes.

Et d'abord parce que plus aucun gouvernement en france n'avait osé franchir le pas de la "déchéance de la nationalité" depuis Vichy pour les juifs et autres "parias".

Entre temps, la machine à expulser (Centre de rétentions et rafles policières permanentes) et ses mécanismes ont été si bien rodés qu'ils ont fait sauté un certain nombre de « brides » dans les esprits les plus réactionnaires. Et si le pire devait encore être à venir, la logistique est malheureusement en parfait état de marche.

Ces prétentions «d'unité nationale », et de « ensemble, tout devient possible » ont clairement préfigurés la déclaration de « guerre nationale [contre la délinquance] » [ce qui signifie peut être que les « nationaux » doivent s'armer, et mener la guerre aux « autres »] du président de la république, et avec elle le vieux rêve du «seuls contre tous», d'une « nation » constituée de citoyens zélés et pour qui une chose au moins puisse encore faire consensus à défaut de n'importe quoi d'autre : l'identité, nationale évidemment.

Le Cri Du Dodo

Pour compléter :
- Mathieux Rigouste « L'ennemi intérieur La généalogie coloniale et militaire de l'ordre sécuritaire dans la France contemporaine ».
- Jean-François Bayart « L'illusion identitaire ». Entrevue dans leur presse.
- Benedict Anderson « L'imaginaire National » (aussi connu sous le titre « Communautés Imaginaires »), également auteur de « Les banières de la révolte. Anarchisme, littérature et imginaire anticolonial [...] ».
- Wikipedia, article "Identité nationale".