samedi 31 juillet 2010

"La nature humaine, c'est le fascisme"


Une perspective anti-autoritaire de la vie sociale.

Qu'est-ce que la nature humaine ? Un réceptacle. Une sorte de jarre, dans laquelle on fait sa « cuisine », à laquelle on intègre les éléments qui nous semblent les plus appropriés. On ne peut clairement pas en cerner une définition universelle et hétérogène. On peut tout au mieux définir quelques notions. Si on veut savoir ce qui serait intrinsèquement «humain», on va alors s'aventurer sur l'idée avec des postures de philosophe.
Mais qu'est-ce que c'est que la « nature humaine » ?
Historiquement, presque toute tentative « d'objectivation » du concept de nature humaine a aboutit à une définition excluante : « les civilisés » d'un coté, et les « barbares » (qui n'auraient pas pleinement réalisés leur « nature ») de l'autre. Les surhommes à une époque, et ses inévitables sous-hommes (sans compter les femmes, évidemment). Les bons citoyens, et les réfractaires à l'intégration. Les citoyens tout court, et les autres.

Dans le langage dominant, on fait même souvent incantation de la figure de « l'Autre » (qui est par définition, dans la philosophie bourgeoise, tout ce qui n'est pas "blanc, masculin, hétérosexuel, dominant"), devant attiser tantôt la compassion («les exclus»), tantôt la convoitise (« les classes moyennes »), et tantôt la crainte (« les jeunes », « les immigrés »), voir carrément la terreur (« les casseurs », « les terroristes »).

Ces définitions ont, d'une certaine manière, et avec des terminologies très variées -entant que dispositifs linguistiques- (on le sait, le langage structure le pouvoir) justifiées et permis des régimes de ségrégation, colonialistes, ou purement fascistes, voir plusieurs de ces choses à la fois. Combien de génocides ou de massacres perpétrés au nom des Lois ou des Forces de la Nature ?



On pourrait écrire des livres et remplir des bibliothèques d'exemples historiques attestant de cette curiosité épistémologique qui réside dans l'impossibilité d'établir une définition unique de la nature humaine, et des atrocités que chaque « définition définitive » a permit de justifier. Des « indiens d'Amérique » qu'on accusa d'être « sans âmes » aux juifs de l'Allemagne (et du reste de l'Europe) sous domination nazie, accusés d'être responsables de tout les maux. En définitive, c'est le vieux principe de la stratégie militaire qui opère ici : lorsqu'on convoite ce que d'autres ont, on les transforme en ennemis. Ou plus simplement : lorsqu'on convoite le pouvoir, on désigne des bouc-émissaires, ou au moins des éléments pathogènes. « Responsables », consciemment ou non, du « malaise social ».

On renforce l'idée d'une « unité nationale » ou « sociale » qui en définitive n'existe que comme raison d'Etat.

A chaque époque, à chaque société, à chaque pays, à chaque culture, à chaque idéologie -qui ne sont jamais que la société, le pays, la culture, et l'idéologie des classes dominantes d'une époque- : une nature humaine. Une « identité » humaine, voir « nationale ». Dans le même ordre d'idée, toutes les impasses de l'ethnologie nous orienteront encore sur la difficulté de définir au juste ce qu'est une « ethnie ». Et celles de l'anthropologie sur ce qu'est un humain.
Cette diversité des conceptions démontre la difficulté de concevoir une nature humaine in abstracto.

En conséquence, on peut affirmer que chaque circonscription de « l'inné humain » contient en germe son fascisme, ou au moins son schéma d'apartheid. Pire : Non seulement chacune de ces conceptions, que tel ou tel pouvoir fait sienne, est excluante, mais en plus on cherchera à légitimer (du point de vue moral), voir légiférer (du point du vue social) les comportements humains selon cette idée de nature. Non pas critiquer chaque action en fonction du bien individuel et du bien commun, ou par opposition de ce qui leurs est réellement nuisible (la violence structurelle, toutes les formes de domination et d'exploitation) mais de ce qui est (ou non) productif, de ce qui favorise (ou non) le bien des segments dominants de la société.

Toutes les actions ou comportements qui iront à l'encontre de la logique productive et des intérêts qu'elle sert seront réprimées entant que « déviance à la nature ».


De l'homosexualité (et sa fantasmatique « généralisation ») qui s'opposerait à la pérennité de l'espèce humaine, jusqu'à la grève (et sa probable généralisation) qui menacerait jusqu'à la survie de l'économie capitaliste (qui aurait des fondements tout « naturels »). Du refus individuel de l'escroquerie que constitue la famille traditionnelle (comme opposition à la cellule de base de « reproduction ») jusqu'aux révoltes contre la présence policière et ses violences quotidiennes : révoltes qui seraient forcément absurdes car « nulle société ne peut exister sans sanctions ». Et il va s'en dire que l'Etat même trouverait ses fondements dans les racines les plus profondes de « la Nature ». Pourtant rien n'est moins sur. Le sillon tracé par les conceptions modernes de la nature humaine procède d'un travail de normalisation qui tend à évoluer vers l'atomisation totale des sociétés (ou de ce qu'il en reste). Il ne s'agit pas de décrire un « âge d'or » où la société aurait existé pleinement, ou de manière parfaite, mais de mettre en exergue le fait que l'Etat tend à remplacer ou au moins détruire toute existence sociale qui n'est pas lui. La prétendue « crise du lien social » est en réalité l'effroi qui se dessine partout où on réalise qu'il n'existe plus. Si il fallait encore une preuve à la déstructuration des sociétés où règnent les conditions modernes de production, le fantasme d'un lien social généreux et soudé chez la figure familière et pourtant si « exotique » de l' étranger devrait suffire. En France, on ira par exemple jusqu'à polir le stéréotype de l'hospitalité des Ch'tis pour continuer d'occulter le fait qu'il n'existe plus aucune hospitalité (à quelques exceptions près) dans les grandes métropoles, et même ailleurs, à cette seule fin de maintenir la myopie sociale jusqu'à l'absurde. A travers de concepts « dent creuse » tel que celui de solidarité nationale, la nécessité de faire encore croire au « partage » devant l'évidence de sa négation générale se fait encore ici sentir. Ou encore, la circonspection et la prudence des sociologues modernes vis à vis du terme même de « société » pour parler de ce qu'ils sont censés connaître le mieux, devrait achever de nous convaincre.


Dans son acceptation de ce qu'est un être humain, l'Etat, ce « monstre froid » -ou plus généralement le pouvoir- tend à rappeler que sans lui, plus rien n'est humain. Dans sa rhétorique glacée, qui ne dit à ce propos rien d'autre que « Peut il y avoir une société sans Etat, ou une humanité sans société ?» chacun est invité au silence.
La « nature humaine », dans son acceptation contemporaine, pourrait être vue comme la version civile du paradigme biblique de la bonne et de la mauvaise conscience. Des anges et des démons. Des conseils divins et des tentations sataniques. Aujourd'hui, on dirait « les bonnes et les mauvaises intentions ». Ou encore « les hauts et les bas instincts ». Mais ces dichotomies sont généralement aussi factices qu'elles sont acceptées.
Elles restent des mystifications au service des dominants. Florilège :

« La violence est à proscrire... mais pas si ce sont les bonnes personnes (avec un uniforme) qui l'emploient ».
« La torture et la peine de mort ne devraient pas exister... hormis pour les terroristes et les pédophiles ».
« Tout enfermement forcé est traumatisant et destructeur... mais la prison permet de rééduquer les criminels ».
« Frapper sur sa femme ou sa copine, c'est vraiment dégueulasse, sexiste, patriarcal... sauf quand elle l'a bien cherché ».
« Je n'aime pas le travail, et je n'aime pas mon patron... mais comment ferai-je sans lui ? ».
« Tout le monde devrait pouvoir aller où il veut... sauf ceux et celles qui n'ont pas de papiers d'identité».


Autant d'antinomies, d'inconséquences dans un certain imaginaire commun, qui devrait nous éclairer sur l'absurdité régnante des conventions sociales de l'époque. Reste que de « l'humain », il ne reste pas grand chose lorsque, quand réduit à cette seule ambiguïté, on ne peut que constater que plus personne ne sait vraiment qui définit au juste cet « ordre de l'univers, et ces lois qui semblent gouverner le monde », et pourquoi. L'impression qu'on a été lésé dès le départ, que le jeu est faussé. Qu'on avait pas toutes les cartes en main. Que tout est à refaire.

Quand en ces temps de nihilisme achevé, on demande d'une part aux actionnaires d'être «raisonnables», aux patrons d'être « respectueux », aux banques de faire « bon usage de l'argent publique », aux religieux de « recréer du lien social » -quand la société réelle s'est faite contre les religions- et d'autre part à des sans-papiers de « regagner leur pays », à des grévistes d'être « responsables » ou à la population -qui a toutes les raisons de la haïr- de « rétablir le dialogue » avec la police : On se fait une étrange idée de l'humain. Mais il faut de tout pour défaire un monde.

Par Okapi
Publié dans "Le cri du dodo".

vendredi 30 juillet 2010

"Le rapport des jeunes avec l'autorité"


"Les violences anti-policières, en dehors de leur aspect " ludico-provocateur ", restent, pour l’essentiel, l’apanage d’une petite minorité de jeunes déjà ancrés dans la délinquance.

Elles s’appuient cependant, plus largement, sur une contre-culture territoriale qui, par certains côtés, favorise le repli, les rumeurs, la solidarité réflexe, les ressentiments et les stéréotypes anti-institutionnels.

Cette microculture de quartier complique un dialogue rationnel avec les jeunes, qui s’avère pourtant de plus en plus nécessaire ."

Janvier 2007


Lucienne BUI TRONG
, Commissaire principal à la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG).


[Dans ce monde merveilleux où "Travail" rime avec "misère et prison", et "Paix sociale" avec "bavure et coups de flashball en pleine tête" : Pourquoi la communication est-elle impossible ? Les sociologues s'interrogent toujours pour comprendre cette "hostilité à l'égard de la police"]

Une début d'explication...

Qu’est-ce qui se joue à Villiers-le-Bel ?


La « bataille de Villiers-le-Bel » s’inscrit dans la campagne intérieure engagée en 2005. Comme dans toutes les opérations intérieures, le pouvoir y expérimente des techniques, des matériels, des projections de force. Ce laboratoire se déploie sur deux plans. Sur le plan judiciaire, on a parlé de « procès », mais ce langage relève de l’action psychologique, ce ne sont pas des procès qui ont été menés dans le cadre de cette bataille mais une phase de « stabilisation » comme pour une opération extérieure. La communication médiatico-judiciaire a été axée sur la construction d’une figure du barbare à soumettre pour sauver la civilisation. Sur le plan du maintien de l’ordre - de la coercition physique - Villiers a notamment permis d’expérimenter les UTeQ, les Unités territoriales de quartier et la « sécurisation inter-armes » (mélanges d’unités : BAC, CRS, gendarmerie mobile, Raid, GIGN…).

Le « procès » d’abord… Tous les syndicats de flics se sont mobilisés sur le sujet, ils demandaient vengeance, des peines absolues pour les inculpés de violence envers des policiers et, pour la fraction la plus radicalisée de la police, le droit de « se défendre », c’est-à-dire de tirer à balles réelles. Le contrôle des quartiers constitue le lieu d’une transformation de la police. Comme ce qui s’était passé pendant la guerre d’Algérie, lorsque dotés des pouvoirs spéciaux, les militaires employant la contre-insurrection ont commencé à militariser la société. La campagne pour la pacification des quartiers populaires, c’est la montée en puissance de la Police comme gouvernement."

Mathieux Rigouste, in "Villiers-le-bel, une vitrine des méthodes françaises de maintiens de l'ordre".

Où est la verité ?



"La télévision, c'est le gouvernement dans la salle à manger de chaque Français"
Alain Peyrefitte


"L'Indus" : antagonisme social, expression sensible et révolte politique

LA MUSIQUE INDUSTRIELLE : MUSIQUE VIOLENTE CONTRE UNE SOCIETE VIOLENTE


Le style de musique "indus" est contemporain du punk, mais beaucoup moins connu.
Il apparait à la fin des années 70. Et les groupes et leurs styles sont assez variés, voir radicalement différents parmi lesquels la noise qui comme son nom l'indique est une musique ultra-violente et utilisant une imagerie extrême avec des vocaux saturés et scandés.

De 1979 à 1981, des groupes tels que SPK, Throbbing Gristle, The Haters, Front 242 et Einsturzende Neubauten initient le genre.

D'autres styles suivront parmi lesquels le dark folk, l'ambiant, le metal industriel, ou encore la techno industriel (dont le style "digital hardcore" du collectif Atari Teenage Riot est incontestablement héritier, entres autres influences - voir leurs clips "Waves of disaster" ou encore "Revolution/Action!" ).

La plupart des pioniers du style ont pour inspiration, entre autre, les réflexions des futuristes italiens du début du siècle et leur "Art du Bruit", ou encore les expérimentations sonores de John Cage dans les années 50. Néanmoins et contrairement à un préjugé sur le genre : "l'Indus" (à l'opposé de la tradition artistique futuriste et son lien incestueux avec le fascisme) ne fait pas l'éloge de la ville moderne et de la société industrielle : elle en est une critique virulente. Du futurisme, le style musical ne retiendra que l'idée d'expérimentation technique et esthétique.

Pour ceux et celles qui adoptent ce style et le développent dès le début des années 80, c'est l'expression pure du rejet des idées et du style de vie d'une société fondée sur la compétition, la normalisation, le culte de l'apparence et l'obligation de se créer une "image" pour exister, et ainsi l'idéologie de la réussite sociale et le consumérisme que nombre de ces groupes moquent dans leurs compositions ou condamnent simplement par leur manière même de faire de la musique : le rejet des instruments traditionnels et des rythmiques "lisses" et "dansantes", mais aussi un attachement à l'anonymat et au boycott des grands circuits de distribution pour l'essentiel des groupes dès le départ. C'est aussi une réaction au milieu musical des 70's, dominé par une musique sans âme, de laquelle on exige qu'elle soit agréable et audible mais aussi souvent excessivement technique (afin d'en faire des "produits de consommation exceptionnels") et totalement gangrénée par le star-system et les exigences de l'industrie du disque.

Surtout, pour beaucoup de groupes, c'est l'idée que la société est violente, et que par conséquent la culture est violente. Qu'ainsi, la révolte elle même, jusque dans les arts ne peut être que violente. C'est pourquoi la musique industrielle assume, d'une certaine manière, un encrage dans son temps : à l'inverse d'une culture dominante qui n'exprime à la même époque que la "joie de vivre" ou dissèque ses états d'âme et ses petites histoires, occultant ainsi toute la négativité sociale sous-jacente à la vie telle que la décrivent les punks quelques années auparavant.

Enfin : même si certains groupes d'indus se sont illustrés par leur élitisme (obsession pour la provocation gratuite et de la confusion, alliée à de purs opérations marketings - vente de disques "collectors" à des prix inaccessibles) : parce qu'il s'est développé notamment dans les squats et les espaces occupés destinés à accueillir temporairement des évènements musicaux (précurseurs des Zones d'autonomie temporaires et autres Free Party), et bien que résolument underground, le style industriel s'est démarqué aussi par une volonté d'offrir des expériences sonores gratuites et en dehors de tout réseaux marchands mais aussi, pour une large partie de ce mouvement, le rejet du fascisme (à une époque de poussée de mouvements d'extrême droite, et notamment en Europe, se présentant comme "jeunes", "rebelles" et "subversifs") et de l'utilisation irresponsable de leurs différents symbôles par certains groupes, traduction de leur ambiguïté politique ou de leur simple volonté de choquer gratuitement. Même si certains groupes s'en sont toujours défendus en assumant une démarche visant à pousser les gens à la réflexion positive sur la démocratie, la manipulation de masse et plus généralement le monde qui les entoure.

"Si votre seul désir est d'attirer l'attention des gens en dehors de la télévision vers la réalité pour montrer à quel point ce monde est une honte, alors le nihilisme correspond à cette démarche. La sombre attitude adoptée par la plupart des artistes industriels représente une expression de mécontentement difficilement récupérable par la pensée dominante, comme le fut le mouvement punk, par exemple. Mais il est aussi discutable que cela ait aboutit à quoi que ce soit. Une critique négative ne peut jamais être satisfaisante."
Brian Duguid, in "La face hideuse de la liberté".


Un pionnier du genre : "Einsturzende Neubauten":


Littéralement "Bâtiment neuf qui s'effondre". Einsturzende Neubauten est un groupe fondé en 1980 qui initie le style de musique industriel en Allemagne. Toute leur sonorité est composée au départ avec des instruments créés à partir de récupération, de tronçonneuses et autres outils ou objets détournés de leur usage premier. C'est une musique volontairement bruitiste et souvent angoissante. Au départ, ses membres sont notoirement proches de l'esprit des squats autonomes dans lesquels il se produisent et du milieux anarchiste allemand.
Leur chanson "Hamletmaschine" ("Machine Hamlet") est dans ses paroles assez éloquente au sujet de cette angoisse provoquée par les grandes villes, leurs mode de vie, la folie, la souffrance et la révolte ainsi engendrée.



Paroles traduites de l'allemand :

"Ici Electra. Au coeur des ténèbres. Sous le soleil de la torture.
Des métropoles du monde. Au nom de toutes leurs victimes. J'expulse toute la semence
que j'ai reçu. J'étouffe le monde auquel j'ai donné naissance entre mes cuisses.
Je l'enterre dans ma croupe. A bas la joie de l'oppression !
Vive la haine, la répugnance, la rébellion, la mort.
Quand elle marchera dans ta chambre à coucher avec ses couteaux de bouchers,
tu découvrira la vérité"


Le cri du dodo

A Moscou comme ailleurs : La Forêt Résiste !

Leur presse (euronews 29/07/2010) : Dans la banlieue de Moscou, à Khimki plus de 500 jeunes se réclamant selon les médias russes de mouvements anarchistes et antifascistes ont attaqué la mairie de la ville mercredi soir.

Ils ont brisé des vitres, lancé des fumigènes et des coups de feu ont retenti.

Ces jeunes masqués exigeaient la fin d’un chantier visant à rayer de la carte une partie de la forêt de Khimki au profit d’une autoroute dont le principe a été voté au parlement.



Depuis plusieurs années déjà, partout dans le monde, des groupes d'activistes se réclamant de la Libération de la Terre ou simplement de l'écologie radicale se sont crée pour s'opposer à la destruction des forêts, pour promouvoir une agriculture bio-régionale et dénoncer l'essence auto-destructrice de la société capitaliste.

Le principal de ces réseaux internationaux, né dans les pays anglo-saxons, est Earth First! (La Terre D'abord!)

Car une agriculture socialisée et recentrée sur les besoins locaux est la condition sine qua non de l'autonomie locale des populations humaines. Et d'abord parce que le colonialisme économique, qui fait par exemple qu'au Brésil la plupart des paysans non-propriétaires -ultra-majoritaires- travaillent sur des champs à la merci des multinationales de l'agro-business et de patrons et propriétaires tyranniques (voir "Mouvement des Sans Terre" ), est aussi un "colonialisme écologique" (puisque c'est cette logique de l'agro-business qui pousse les multinationales comme Monsento à détruire la forêt pour construire de nouveaux champs) dont la première cause est et reste l'exploitation animale en Amérique du Nord et Europe Occidentale : puisque l'essentiel de la production de blé, de soja et de maïs transgéniques -les OGMs représentent la quasi-totalité de la production brésilienne de ces denrées- est directement destinée à nourrir le bétail occidental, destiné par la suite à la consommation humaine.

Ce qui représente une aberration totale du point de vue écologique mondial.
Là où le paysan moyen en Amérique Latine a pour seule base alimentaire les haricots, et les grains de riz (ou autre association "légumineuse-féculents" -protéines/fer/sucre lents-), et des légumes de mauvaise qualité (alimentation pauvre et polluée), l'essentiel ou une bonne partie des terres est dans de nombreux pays occupée par les denrées qui serviront à produire les farines dont les animaux d'élevages sont nourris en occident. Autre argument accréditant le fait que la consommation de viande et de produits animaux participe à la famine mondiale, alors même qu'on peut vivre en parfaite santé sans en consommer.

Autre grand secteur responsable de l'écocide, Le marché de l'automobile et la construction de nouvelles autoroutes, qui n'est que l'autre facette de l'exploitation capitaliste des ressources écologiques. L'exemple du Brésil est ici aussi révélateur : Quoi d'étonnant à ce que ces routes et autoroutes aient été construites illégalement par des exploitants forestiers qui travaillent main dans la main avec les grandes entreprises d'exploitation agricole en vue de nouvelles déforestations ? La recherche du profit, et l'idéologie de la "conquête de nouveaux marchés" donne partout l'exemple tragique de ses limites. Et celà jusqu'à l'irrationalité de l'autodestruction des habitats humains, mais aussi les ravages sur la bio-diversité et la disparation des écosystèmes et des espèces animales.

A Moscou aussi, depuis plusieurs années, des riverains et militants écologistes luttent pour préserver la forêt, et notamment à Khimki (Banlieue nord de Moscou).

Et notamment contre ce projet de construction auto-routière entre Moscou et Saint-pétersbourg.

D'autre part, le fait que ces constructions entre Moscou et Saint-Pétersbourg aient été approuvées par le parlement (Douma) n'en constituent pas moins un désastre écologique. Pour lutter contre ce chantier, depuis plusieurs semaines, les activistes avaient organisé un camps dans la forêt.

A ce sujet, l'occupation des arbres et la construction de petites cabanes perchées -sorte de camping sauvage forestier- est une technique d'action directe non-violente prisée par les groupes d'Earth First!, et d'autres groupes écologistes, et qui ont déjà prouvé à plusieurs reprises leur efficacité dans la lutte contre la déforestation. Comme on peut le voir sur cette carte, la région périphérique de Moscou et jusqu'à la frontière Biélorusse, est l'une de zones où déforestation est la plus importante au monde (Plus d'1,5% de la surface forestière totale disparaît chaque année).

Mais à Moscou, et plus généralement en Russie, c'est d'abord une violente répression qui a précipité le conflit. Où les militants anarchistes, écologistes et végan-e-s subissent une violence extrême de la part de la police et de groupuscules fascistes qui bénéficient d'une impunité totale. Comme en témoigne il y a quelques années le meurtre sauvage de Timur Kacharava, militant actif du "Food Not Bombs - Saint Petersbourg" ( voir ici : Multiples agressions en Russie contre les anarchistes. ), mais aussi la torture dans les commissariat, et souvent la prison.

Dans la forêt de Khimki, quelques jours avant ce 29 juillet, la presse ne fait pas mention des attaques fascistes qu'on subit les militants écologistes et autres occupants défendant la forêt.
La mobilisation contre la destruction de la forêt dure depuis plus de 2 ans dans cette ville où elle trouve un très large soutien populaire.

Et c'est en effet sous l'oeil complice de la Police, présente, que les occupants de la forêt ont été attaqués. L'extrême droite sert en effet, ici comme ailleurs, de mercenaires aux intérêts du capitalisme.

Vu sous cet angle, les émeutes du 29 juillet ( et dont le mot d'ordre était : « Sauvez les forêts de Russie ! ») prennent une toute autre tournure que celle donnée à voir dans les médias bourgeois.

Ce Mercredi, c'est donc la rage contre cette répression terrible, la rage de la lutte contre la déforestation, et en réponse à ces attaques fascistes, qui s'est exprimée.


Leur Presse (AFP) : "Plusieurs unités de police ont été dépêchées (mercredi) sur les lieux mais lorsqu’elles sont arrivées, il n’y avait plus personne", a déclaré un porte-parole des forces de l’ordre, Evgueni Guildeïev, à la radio Echo de Moscou.

Les manifestants étaient plus de 500 et la police a déclaré n’avoir réussi à interpeller aucun d’entre eux, selon le quotidien Kommersant.


Il faut se résoudre à l'évidence : nulle part, la répression ne fera taire les colères contre la destruction de la nature et de nos vies.

Ne laissons par les capitalistes saccager le monde !

Les gens, et La Terre D'abord!


Le Cri du Dodo

jeudi 29 juillet 2010

Thierry Freedom - Monsieur le délégué (chanson)

Monsieur le délégué,
vous avez une belle chemise blanche,
vous êtes bien cravaté
ah! ce que vous êtes élégants

Monsieur le délégué,
ça fait bientôt plus de 20 ans
que vous n'avez pas foutu les pieds
dans le moindre atelier

"Mes chers ouvriers,
je suis élu démocratiquement
et censé vous représenter
auprès de la direction"

Monsieur le délégué,
y'en a marre de t'entendre causer,
on est assez grands pour se débrouiller,
assez forts pour se représenter

"Mes chers ouvriers,
mais pourquoi avez-vous débraillé?
voulez-vous une prime de vacances
ou une augmentation de salaire?"

Monsieur le délégué,
fais pas semblant de pas comprendre,
tu sais très bien ce qu'on veut faire,
on veut faire la révolution.

"Mes chers ouvriers,
mais vous êtes complètement cinglés
jamais les patrons ne marcheront"

Monsieur le délégué,
y'en a marre de t'entendre causer,
on est assez forts pour se révolter
et assez forts pour triompher.

"vous êtes une bande de petits gauchistes
des maoïstes, spontanéistes,
des fascistes de toutes obédiences
et la classe ouvrière vous renie."

Monsieur le délégué :
T'as intérêt à te débiner
sans ça, ton noeud de cravate,
on pourrait te le resserrer,

Nous sommes tous des délégués,
pas besoin d'être représentés
assez grands pour se révolter
et assez forts pour triompher !

Nous sommes tous des délégués,
Nous sommes tous des délégués....

Obsurantisme politique et information partisane... contre le veganisme


Le diététicien de Mc Donalds te parle tous les soirs à 20 heures


OBSCURANTISME POLITIQUE ET INFORMATION PARTISANNE.

le véganisme et le mythe des carences :
"Tu es végan-e, tu vas avoir des carences."

Quels avis autres que ceux des "nutritionnistes" du journal télévisé de TF1, avant l'émission de cuisine ou les secrets de la préparation du foie gras dans le même "bulletin d'information" avons-nous ?

L'enjeu est de taille, à savoir épargner le MEURTRE CONSCIENT de millions d'animaux abattus et torturés quotidiennement. "Il y a des choses plus importantes que le sort des animaux". Cela en revient à la question de la priorité des luttes : pourquoi invoquer cela alors que de toute façon ça n'entraine aucune action supplémentaire en faveur des autres luttes ? On justifie la passivité sous le masque de l'activisme en d'autres domaines. Les problèmes qui sont "plus importants"... Certes mais leur existence doit-elle pour autant paralyser les actions qui résoudraient des autres problèmes, bien que "mineurs" selon certains ? Alors que d'un autre coté l'on peut améliorer la condition animale réellement très facilement ? Il suffit simplement de dire NON à la viande, au cuir, et à tout produit ou pratique issue de la souffrance animale.


VERS LA DE-RESPONSABILISATION DE MASSE

Il est indéniable que rien n'est plus simple que de justifier l'immobilisme par une soit-disant fatalité ou de décréter que l'utilité d'éventuelles actions serait de toute façon réduite à néant. On énonce vaguement qu'il y a des problèmes autres et plus importants que la condition animale. Et alors ?

Le lobby de l'exploitation animale est partout et nous conditionnent totalement. L'information que nous recevons est filtrée, et ne poursuit qu'un but : que nos "comportements alimentaires", parfaitement irréfléchis, ne changent pas. Ainsi non seulement ils en arrivent à nous faire manger des animaux morts, mais de plus ils banalisent la chose de telle façon que nous n'y voyons pas là un éventuel problème d'ordre éthique. Nous n'y voyons même cette simple réalité : celle de la mort.
Une chape de plombs recouvre les débats. Il n'y a tout simplement pas à discuter : les animaux doivent être tués et consommés. Cela va de paire avec un discrédit porté sur les thèses végétariennes et vegans, présentées sommairement comme l'oeuvre d'illuminés, d'individus qui cherchent des problèmes là ou il n'y en a pas, sont des "petits bourgeois", se "préoccupent plus du sort des animaux que de celui des humains", essaient de "détruire les autres luttes", qui seraient religieux, voire une sorte de secte hallucinée et désinformée. En tous les cas, à écouter ses détracteurs, la critique de l'exploitation animale ne repose pas sur une étude scientifique et objective. Chacun a en effet ses sources d'information, mais il est à mentionner que le ou la végan-e dispose de fait d'une information double, ne pouvant pas faire abstraction de toutes les bribes d'idées entendues dans la vie de tous les jours, lues dans des journaux possédés par des grands groupes financiers ou entendues au JT. Nous restons influencé-e-s par les médias de masse. Mais ce qui peut éventuellement faire une différence est de bénéficier de sources d'information alternatives, présentant les choses de façon peut être plus objectives, car émanant d'individu-e-s qui n'ont aucun intérêt à présenter les informations de telle ou telle façon. A moins évidemment, de faire parti d'un "complot" ou d'une "secte".

MASQUE MALADROITEMENT LE BOUCHER QUI EST EN TOI


Enfant, on nous apprend à ne pas faire de mal aux animaux, en nous précisant que tout comme nous, ils peuvent souffrir. Les parents se méfient très souvent de ce que leurs enfants ne développent pas de cruauté envers les animaux, car celle-ci trahit à l'évidence une cruauté plus générale et une banalisation de la souffrance. Savons-nous ce que nous avons dans nos assiettes ? Pourtant la cruauté envers les animaux est réprimée pénalement, dans nos sociétés il est admis que c'est "mal" de faire souffrir les animaux. Cela n'est évidemment qu'une façade, hypocrite et mensongère, un moyen de se donner bonne conscience à tort, puisque ces "animaux" dont l'on se soucie tant, que l'on dit tant aimer et respecter, ont pour principale utilité de garnir nos assiettes ou de nous vêtir, de tester bien douloureusment des produits cosmétiques, ou de servir de cobayes dans les crash test autos.

Certains sont contre le port du vison, les massacres des phoques, peut-être même la vivisection mais à coté ils mangent de la viande ou portent du cuir. Où est la cohérence ? Quel est le critère, pour reconnaitre le droit à la vie à tel ou tel animal (vison, phoque) et l'exclure pour d'autres ? Est-ce la façon dont sont tués les animaux ? Ce serait plus barbare de tuer des phoques en les assommant que de scier une vache à peine étourdie, pendue par ses pattes arrière ? Tout dépend de ce que veut bien nous montrer TF1 ou tout autre média. Ainsi si on nous montre la façon dont meurent les phoques (par exemple) pour une raison assez futile finalement (vous vétir), nous condamnerons ces pratiques. Ensuite dans le même journal TV il sera expliqué le secret de la fabrication du foie gras de tel ou tel éleveur dans le Gers, et nous serons pris d'un intérêt tout aussi prononcé pour ce sujet passionnant. Pourquoi est-ce qu'il n'est jamais montré la vie d'un boeuf avant qu'il se retrouve dans notre assiette ? La façon dont l'animal est devenu morceau de viande sanguinolant sous vide ? La façon dont on arrache la peau aux vaches pour vous vétir ? Pourquoi ne montrer QUE certains aspects de l'inacceptable ? Parce que les producteurs de viande ont des pubs qui passent après le JT et que ce n'est pas le cas des braconniers qui massacrent les phoques. Ou des "coréens qui mangent des chiens". Comment prétendre que ces médias diffusent une information objective, alors qu'ils modèlent totalement notre perception de la réalité ?

On ne peut nier qu'il y a là un réel problème moral, or y a-t-il eu un vrai débat ? Avons-nous pu entendre des militant-e-s végan-e-s ou même végétarien-ne-s'exprimer publiquement sans être tourné-e-s en dérision? ("ils mangent de l'herbe", "et ça te fait quoi de savoir que t'écrases des milliers d'insectes quand tu prends ta voiture ?" "Les plantes vivent aussi tu sais"... ). Des arguments n'ont jamais pu être échangés dans les deux sens, les grands médias ont toujours délaissé la question, pourtant la majorité des personnes s'accordent à dire qu'il est moralement répréhensible de "faire du mal aux animaux". Mais n'est ce donc pas le cas des animaux dans les abattoirs, les laboratoires, les champs ? En dépit de cela, JAMAIS ne s'est posée sérieusement la question de savoir si c'était bien nécessaire, à comprendre : peut-on vivre sans manger de viande ? Voir, est-il possible d'adopter un mode de vie qui évite la souffrance animale ? Et la réponse est évidemment oui, en dépit des idées reçues... Tous ceux et celles qui sont contre le végétarisme et le véganisme véhiculent des idées reçues, et ne se sont jamais intéressé-e-s au problème, n'ont que de vagues idées sur le sujet ("manger de la viande c'est naturel" "la viande c'est bon pour la santé" ) et érigent ces idées totalement stupides et irréfléchies en vérités immuables. L'esprit de contradiction va en général tellement loin chez certains contradicteurs, qu'avant de rechercher à réfléchir, ils vont se documenter avec comme optique de tester le discours vegan jusqu'à y trouver une faille, pour mieux affirmer "Vous voyez, votre façon de voir n'est pas parfaite, donc elle ne tient pas debout, donc on peut dépouiller les animaux et les manger".



LA FIN DE L'HYPOCRISIE

Tu manges de la viande et tu as bonne conscience parce que ta morale te donne bonne conscience.

On peut tristement constater que de toute façon les consommateurs de produits issus de la souffrance animale n'accordent qu'une importance très relative à leur santé, la maladie de la vache folle ne réussit que bien péniblement à faire changer leurs habitudes alimentaires, alors que leur vie est en jeu. Et qu'on oublie trop vite qu'à chaque ombre de pandémie, ce sont des vaches qu'on abat par milliers et dont cette vie de martyre n'aura servit absolument à rien. Mais la télé, que ce soit la publicité ou les informations, nous disent qu'il faut continuer de consommer de la viande, qu'il n'y a pas de danger, donc il n'y a aucun problème outre mesure.
Certains vont même jusqu'à avancer le Soja "provoque l'auto-cannibalisme de l'organisme" car "provocant des carences en protéïnes"... Autant de fables complètement hallucinées qui passent pour des conseils nutritionnels éclairés là où personne ne vient remettre en cause les effets dévastateurs des graisses animales sur la santé humaine (choléstérol, accidents cardio-vasculaires).

Au demeurant donc, la consommation de viande, de lait, d'oeufs est aussi génératrice de maladies diverses, et ce n'est pourtant pas cela qui empêche les mêmes personnes qui argumentent que le véganisme est synonyme de carences de manger de la viande, des oeufs ou de boire du lait. Celà démontre le caractère totalement outrecuidant et hypocrite de ces arguments en étant un mangeur de la viande, alors que celà entraine un risque infiniment plus important pour la santé que le végétarisme ou le véganisme.


ASPHIXIE CULTURELLE
: pense avec ta tête au lieu de penser avec ton ventre.

Aktinies, sur le site Veganarkist.

[Pour des raisons de lisibilité et de cohérence, nous nous sommes permis
de remettre en forme quelque phrases, d'ajouter quelques mots à ce texte afin de mettre l'accent sur le veganisme.]

Nazim Hikmet - Poésie


Je suis dans la clarté qui s'avance
Mes mains sont toutes pleines de désir, le monde est beau.
Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres,
les arbres si pleins d'espoir, les arbres si verts.

Un sentier ensoleillé s'en va à travers les mûriers.
Je suis à la fenêtre de l'infirmerie.
Je ne sens pas l'odeur des médicaments.
Les oeillets ont dû fleurir quelque part.

Et voilà, mon amour, et voilà, être captif, là n'est pas la question,
Il s'agit de ne pas se rendre.

Nazim Hikmet.

Extrait de "Il neige dans la nuit, et autres poèmes".

"La Psychopathologie du Travail" par Penelope Rosemont

« Travailler, maintenant ? Jamais, jamais. Je suis en grève »
Arthur Rimbaud


La dépersonnalisation et l’aliénation de nos plus profonds désirs nous sont inculqués dès l’enfance par l’école, la religion, le cinéma, la télévision, et atteignent bientôt un point où le désir individuel n’est plus seulement un système de contradictions, mais une marchandise comme toute les autres. La « vraie vie » semble toujours être juste un peu au-delà de ce qu’un salaire hebdomadaire et une carte de crédit peuvent offrir, de manière à ce qu’elle soit reportée indéfiniment. Et chaque report de la vie contribue à la reproduction d’un système social que pratiquement tout le monde, à moins d’être multi-millionnaire ou masochiste, a fini par répugner. Voici comment le problème se présente à nous : comment briser le modèle du travail – de cette esclavage hebdomadaire, cette coutume des coutumes, cette dépendance des dépendances ; comment nous détacher nous même de cette étreinte d’illusions auto-destructrices sur « vente.com », l’état-entreprise de consommation perpétuelle.

Particulièrement enraciné est ce modèle du travailler pour quelqu’un d’autre : fabriquer les « biens » de quelqu’un d’autre, produire l’opulence dont quelqu’un d’autre jouit, penser à travers les pensées de quelqu’un d’autre (en croyant parfois qu’il s’agit de nos propres préoccupations), et même rêvant parfois les rêves de quelqu’un d’autre – en bref, vivre la vie de quelqu’un d’autre comme si c’était là notre propre vie, et notre propre rêve de la vie. Une vie depuis longtemps passée à la trappe.

La suppression systématique des réels désirs individuels – et c’est en grande partie en cela que consiste le travail – est exacerbée par la manipulation incessante des désirs artificiels du capitalisme, « satisfaits ou remboursés ». Tout cela donne à la vie quotidienne le caractère d’une névrose de masse, avec de fréquents épisodes psychotiques en constante augmentation. Afin d’alléger l’ennui absolu de la vie quotidienne, la société offre un étalage sans fin de distractions et de stupéfactions, la plupart étant « disponible dans un point de vente près de chez vous ». Le problème étant que ces distractions et stupéfactions, légales ou illégales, deviennent bientôt une partie de l’ennui, puisqu’elles ne satisfont aucun besoin, aucun désir authentique.



Lorsque le journal de 20H rapporte d’horribles crimes commis par des enfants ou des adolescents s’essayant au satanisme [comme les récentes affaires de profanation en france, ndlr], ou qui se prennent pour des super-héros, des terroristes ou des « bad boys ou bad girls », nous pouvons être presque surs que ces gens ont vécu une vie d’intolérable grisaille, étaient si isolé-e-s de leurs propres désirs et des avantages de la société, qu’ils et elles ne savaient probablement même pas où et comment chercher quelque chose de différent, ou comment se rebeller d’une manière qui puisse réellement changer la donne. En réalité, ces enfants ont en général piqués quelques notions de pacotille dans la bible, à l’école, à travers les films hollywoodiens et à la télévision qui promettent toujours quelques minutes « d’intensité » insensée suivie d’un lot de publicités – toutes aussi insensées les unes que les autres. Et chaque fois que ces choses arrivent, nous entendons les traditionnelles jérémiades puritaines concernant les films qui devraient être plus contrôlés, et la violence qui devrait être « bannie » de la télé. Toutefois, personne n’en vient à critiquer la bible ou les églises, ou autres influences religieuses, en dépit du fait que la Chrétienté – de loin la plus sanglante des « grandes religions du monde »- est de loin celle qui devrait être blâmée. De la même manière, on entend rarement des critiques concernant l’armée – un gang de tueurs professionnels – [et notamment ici, les publicités pour l'armée. « Deviens toi même » dans le métro et même dans les jeux vidéos, ndlr] dont l’influence sur les enfants ne peut être autre que funeste.

Et moins souvent encore, on rencontre des critiques d’une autre institution intrinsèquement violente : la famille nucléaire. En fait, à cette âge tardif de l’histoire de l’humanité, cette relique du patriarcat est toujours brandie comme une sorte d’idéal. Le rétablissement de la famille étendue telle que nous la connaissons aujourd’hui est une invention du XIXe siècle, construite par des bourgeois blancs européens afin de rencontrer les intérêts (« besoins ») de l’industrialisation étendue. Cela reflète le modèle capitaliste de la hiérarchie. Ce modèle prolonge la sanction de la suprématie masculine comme tradition consacrée de droit divin, rien de moins. Dans la famille nucléaire, il travaille pour le salaire, et elle travaille à la maison, aux tâches ménagères (et de plus en plus pour un salaire aussi). Tout comme pour les enfants, qui appartiennent à la propriété privée de la famille. Et il en demeure ainsi jusqu’à ce qu’à ce que soit atteinte la maturité biologique.
Car les enfants aussi apprennent à travailler, ou du moins à mourir d’ennui. Dés le plus jeune âge, on leur apprend à obéir à des ordres. L’école et l’église leur apprennent la « nécessité » de rester à une place déterminée pour une période prolongée, même lorsqu’ils ou elles préféreraient être n’importe où ailleurs. Toutes les classiques réprimandes parentales - « reste assis ! », « Fais ce que je te dis ! », « Ne réponds pas ! », « Arrêtez de vous comporter comme une bande de sauvages ! » - font parti de l’éducation du bien élevé, résigné, esclave salarié...


Le monde d’aujourd’hui est confronté à des problèmes plus menaçant pour la vie, plus dangereux pour la planète, et plus grands que jamais : des guerres un peu partout, la pollution massive, le réchauffement planétaire, l’oppression des femmes, le désastre écologique [éco-cide], le néo-colonialisme, le terrorisme d’Etat, l’industrie carcérale, les génocides, le cancer, le sida, le trafic des morts -trafic d’organes-, la xénophobie, les pesticides, les OGM et le brevetage du vivant – et la liste continue encore et encore. Perpétuellement bombardés de reportages, d’images et de sons d’informations d’une catastrophe ou d’ une autre, la plupart des gens n’ont pas idée de ce qu’ils ou elles pourraient faire, ainsi confinés à la paralysie. Sur le front idéologique, cette passivité générale, elle même problème social majeur, est maintenue par ce qu’André Breton appelait le misérabilisme, la rationalisation cynique de la misère, de la souffrance et de la corruption – l’idéologie dominante du pouvoir de notre temps. En outre, à toute heure, des sommes astronomiques, des millions sont dépensés dans la propagande, la publicité et autres mystifications pour perpétuer l’illusion que la société en crise dans laquelle nous vivons aujourd’hui est la meilleur et la seule possible.
Ce qui est le plus important à saisir est que le travail est le centre de ces problèmes. C’est le travail qui préserve le système misérabiliste tout entier. Sans le travail, cette force irrésistible de commerce de mort qui se proclame elle-même « libre marché » serait réduite en miettes d’un seul coup. Le « libre marché » signifie la liberté pour le Capital, et la « non-liberté » pour ceux et celles qui travaillent. Jusqu’à ce que le problème du travail soit résolu – ce qui signifie jusqu’à l’abolition du salariat- tout les autres problèmes non seulement perdureront, mais continueront à s’aggraver...


Dans un monde qui est trop occupé pour vivre, le travail lui-même est devenu toxique : c’est une manière de « creuser sa propre tombe ». Nonobstant les pénuries renouvelées et la propagation de crises économiques, la société possède aujourd’hui la capacité de réduire le travail à une insignifiante portion de ce qu’il est à l’heure actuelle, tout en satisfaisant tout les besoins humains. Il est clair que si les gens veulent vraiment le « paradis sur Terre », ils pourraient l’avoir – pratiquement dans la journée. Bien sûr, ils devraient pour cela triompher de l’immense industrie internationale de la « fausse conscience », qui travaille très dur pour s’assurer que le minimum de gens qui travaillent découvrent ce qu’ils et elles veulent réellement.

Travailler tue l’esprit, abîme le corps, insulte l’intellect, conserve la plupart des gens dans un état de confusion et de dépression, et distrait ses propres victimes de tout ce qui importe réellement dans la vie. Notre lutte en appelle à des organisations ouvrières d’un nouveau genre. Pour provoquer la destruction du misérabilisme, nous avons besoin d’un réveil pour nos désirs cachés, de fomentateurs et de fomentatrices d’humour ravageur, de stimulateurs et de stimulatrices de nos rêves les plus fous, de provocateurs et de provocatrices du plus profond, du plus ardent et du plus violent des désirs pour une vie d’aventure poétique.

Traduction libre de l'anglais par "Le Cri Du Dodo", - Juillet 2010.
[Extrait de « Une brève fulmination contre le travail », in Surrealist Experiences : 1001 Dawns, 221 Midnights (2000). Publié dans le journal américain Green Anarchy N°15, Hiver 2004.]

"Ne dites pas..."


Chargés d'histoire et de poudre, certains mots agissent sur le discours politico-médiatique à la manière des rayons X : ils révèlent le fond sous la forme. Il convenait donc de les éliminer au profit de termes plus avenants. «Exploitation», qui séparait trop visiblement la société entre exploités et exploiteurs, est d'ores et déjà remplacé par « exclusion » ou, selon les cas, par «gouvernance». «Lutte de classes», suspecte d'ignorer la «complexité du réel», demeure margi nalisée malgré les efforts de Wall Street en faveur de sa réha bilitation. Il manquait aux patrons - pardon, aux « entre preneurs» - un pense-bête pour parler vrai *.

NE DITES PAS «salaire», dites «coût du travail». Suggérez ainsi que le premier terme, malencontreusement associé à la rémunération méritée d'une tâche imposée, représente en réalité une charge pour la collectivité, voire une calamité. Exemple : « On sait bien que le coût du travail non qualifié est une des causes du chômage. » (Alain Mine, Le Nouvel Observateur, 3 mai 2007.) Il serait en effet plus difficile d'affirmer : «Le salaire des serveuses est une des causes du chômage. »

NE DITES PAS « extraction de profits », dites « création de valeur». Le profit sent le soufre, annonce le profiteur. Mais quel rustaud s'opposerait à la création, sur laquelle souffle l'inspiration de l'artiste? «Je suis convaincue qu 'il faut changer de toute urgence la façon de concevoir la création de valeur et de richesses. » (Ségolène Royal, Les Echos, 19 octobre 2007.) En assemblée générale, ne pas oublier de préciser : «création de valeur pour l'actionnaire».

NE DITES PAS «cotisations sociales», dites «charges sociales». Et exigez leur allégement. Généralisé après la seconde guerre mondiale, le système des cotisations sociales évoque encore cette autre partie du salaire, socialisée puis reversée aux malades, aux retraités, aux chômeurs. Ternir cette aura exigeait qu'on y associe l'idée de pesanteur, de paralysie, voire d'asphyxie ! Pour Laurent Joffrin, PDG du quotidien Libération, on peut « contribuer à l'emploi en allégeant les charges sociales, salariales et patronales pour tout le temps travaillé et non pour les seules heures supplémentaires». (Libération, 10 juillet 2007.)

Enfin, quand le coût du travail devient insupportable à vos épaules déjà écrasées de charges malgré ce désir toujours brûlant de créer de la valeur,

NE DITES PAS «licenciements». Dites «plan social». Ou «plan d'action» :
« Le groupe de luxe et de distribution PPR, propriétaire
de la société de vente et distribution La Redoute,
qui a annoncé cette semaine des suppressions d'emplois,
va initier d'autres plans d'action face à la crise,
a déclaré jeudi son PDG François-Henri Pinault. »
(AFP, 23 octobre 2008.) En attendant les «plans d'amour»?

P. Rimb. dans "Manières de voir : Les révoltés du travail".

* Lire Alain Bihr, La Novlangue néolibérale,
Page deux, Lausanne, 2007,
et Eric Hazan, La LQR, Raisons d'agir, Paris, 2006

mercredi 28 juillet 2010

La france doit crever !





Adaptation de la chanson "Deutshland muss sterben !" du groupe Slime, par Kochise.


Kochise - La France doit crever
envoyé par Brigada_Durruti. - Regardez plus de clips, en HD !

La face cachée de la "liberté d'expression"

"Vous avez le droit ... de garder le silence"


Puisque l'Etat -en la personne du sinistre à l'Intérieur, monsieur Hortefeux- s'en prend à nos camarades du Jura Libertaire et d'Indymedia Grenoble, nous répondons présents à l'appel des nouvelles publications libertaires.

Nous reprenons le mot d'ordre :
"Que 1000 Jura Libertaire et Indymedia Grenoble Fleurissent !"


Suites aux incidents à Grenoble, mais aussi à Saint-Aignan ... Comme Ailleurs.


Nous voudrions en profiter pour rappeler :

- Que la Police Nationale ou le ministère de l'intérieur n'ont jamais eu besoin des anarchistes (ou même de chanteurs de rap*) pour être parfois universellement méprisés. Non sans raisons, et même lorsque ces institutions ne sont (et de loin) pas le seules à blâmer.

- Que les anarchistes ne sont pas responsables de la pauvreté programmée de l'urbanisme, de l'échec de la gentrification de certaines villes et des révoltes qui vont avec, de l'apartheid social et si souvent raciste des quartiers populaires, mais aussi vis à vis des populations dites nomades, et autres sans-papiers, de la violence des fonctionnaires de l'Etat et du climat de guerre sociale qui en résulte après un braquage raté et son auteur tué, ou un autre abattu sur un barrage de police sans raison apparente, et dans des circonstances qui ne trompent pas.

Vous pourrez toujours dire "Nous ne comprenons pas".
Et vous vous sentirez d'autant plus seuls que la réalité crève les yeux [comme les flashball].

Bien sûr, nous n'aimons, ni ne faisons l'apologie du banditisme et de son imaginaire funeste, ni même du marché en général, qui nous semble une impasse liée à la misère du système capitaliste dans lequel nous vivons. Mais qu'on ne nous demande pas de nous réjouir quand une fois de plus, la mort est du coté des parias désignés, et que le sang versé est encore le leur. Quand les plus grands voleurs sont "amis du chateau" et que les petits finissent la gueule dans le trottoir, qu'on ne nous demande pas de ne pas nous sentir solidaires des vivants qui veulent défendre leurs morts, en dehors de toute considération de quartier.


Qu'en ces circonstances, on ne nous reproche pas de porter une certaine défiance vis à vis des institutions et ce même, s'il le faut, jusqu'à remettre en cause la version policière du drame. Et en particulier quand les pisse-froids des médias aux ordres ne s'attardent même plus à penser les faits autrement que dans l'esprit d'un rapport de police. Et qu'il est utile de rappeler que ces faiseurs de donations de Constantin ne sont pas plus digne de confiance que les médias alternatifs qui prétendent à offrir une information qui, elle au moins, assume l'expression de ses convictions au lieu de cacher le mensonge de ses accointances derrière une fantasmatique "neutralité" (2.).

Enfin, devant la mécanique enrayée de l'appareil répressif, et son caractère de plus en plus visiblement arbitraire -ce qu'il est essentiellement- :

Nous exigeons d'ors et déjà la libération et l'abandon des poursuites pour les personnes arrêtées à Grenoble suite aux nuits d'émeutes, ainsi que l'arrêt des poursuites contre nos camarades des sites d'information du Jura Libertaire et d'Indymedia Grenoble.

Rien n'est perdu : La lutte continue !

Le Cri Du Dodo.

1. Puisque ces derniers ont dans ce pays, subit de la part de coalition de députés, d'actuels ou d'anciens membres du gouvernement, et de l'actuel chef de l'Etat un certain nombre d'attaques, de poursuites allant parfois jusqu'à l'acharnement (le cas de Hamé de la Rumeur, 8 ans de procédure et 5 procès pour être finalement relaxé). Sans compter évidemment tout ce que ces procédures de la justice de classe ont traînées avec elle dans les médias de préjugés classistes, racistes et xénophobes. (Leur presse - Libêêêh : http://www.liberation.fr/societe/0101643537-la-cour-de-cassation-donne-raison-a-un-rappeur-contre-nicolas-sarkozy )

2. Source dans leur presse :
Libération : http://www.liberation.fr/societe/0101648972-hortefeux-porte-plainte-contre-deux-sites-critiques-envers-la-police
Le Parisien : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/hortefeux-depose-plainte-contre-deux-sites-internet-hostiles-a-la-police-26-07-2010-1013207.php

Edito

QU'EST-CE QUE LE CRI DU DODO ?

Le dodo [n.m] : Du latin Raphus cucullatus.
Egalement surnommé «Dronte de Maurice »
était une espèce de grand oiseau endémique
de l'île Maurice. Apparenté aux pigeons et
appartenant à la famille des Raphidés.
Le dronte vivait dans les forêts ou les
plaines. Il mesurait environ un mètre pour
une masse d'une vingtaine de kilogrammes.
Découvert en 1598, il était décrit comme lent,
ne fuyant pas l'homme, gros et presque cubique.


Le cri du dodo est le cri d'un animal disparu. Un animal qui ne craignait pas la présence humaine. Qui est née avec des ailes et qui pourtant, était incapable de voler. C'est le cri enragé de la créature face à la barbarie régnante, témoin de l'esclavage. Le cri d'une créature qu'on croyait muette et qui s'enflamme, qu'on croyait disparue à jamais et qui surgit du néant pour rappeler « méfier vous de l'eau qui dort », méfiez vous du Dodo. Méfiez vous de celles et ceux qui ne parlent jamais. Méfiez du calme qui précède toujours la tempête. Méfiez vous des apparences. Ou bien cessez de vous méfier de tout, vous autres qu'on a éduqué dans la peur et la passivité. Vous aussi, qu'on a humilié, brimé, blâmé, récriminé, réprimandé, surveillé, insulté, corrigé, subordonné, contrôlé, tordu, cassé, frappé, enfermé, mâté, forcé, fouillé, tabassé, jugé, viré, expulsé, dépouillé, exterminé, chassé, suicidé, abattu, damné, dressé, ré-éduqué, torturé, déréglé, rendu fou, psychiatrisé, normalisé, hospitalisé de force, enrôlé, parqué, pourchassé, isolé, abandonné, infantilisé, méprisé, commandé, en un mot : gouverné.

Le Cri Du Dodo est un journal anarchiste apériodique, non-dogmatique, qui a pour simple vocation de publier des textes personnels, des analyses politiques, théoriques, critiques, et poétiques, des traductions, de brèves concernant l'actualité, le passé ou le futur des luttes en cours, des dessins, des images, des photos, des visuels avec un point de vue anarchiste -au sens large- afin de nourrir ces luttes contre toutes les dominations, contre le capitalisme, contre le salariat, contre l'enfermement, contre le sexisme et l'hétéro-patriarcat, contre l'écocide et la destruction de notre Terre, contre l'exploitation animale, et bien d'autres choses encore. Et pour l'auto-organisation des luttes, l'autonomie politique, la gratuité de la vie, vers l'émancipation et la libération totale.

Evidemment, le choix des textes et des publications implique une sorte de ligne éditoriale.

Mais celle ci se veut hétérodoxe. Si nous considérons qu'ils sont dignes d'intérêt et cohérent avec les principes et les luttes que nous défendons, et toutes proportions gardées, nous ne voyons pas de contradiction à publier à la fois des textes qui relèvent de l'anarchisme social comme de l'anarchisme dit « insurrectionnel », d'écrits individualistes ou plus généralement anti-autoritaires.

Nous rejetons cependant les textes, visuels ou production anti-anarchistes, contre l'auto-gestion, anti-communistes primaires, racistes, antisémites, sexistes, homophobes, lesbophobes, biphobes, et transphobes, conspirationnistes ou mystiques («Métaphysique » mon cul!), crypto-fascistes, anti-écologistes, anti-vegans, ou simplement autoritaires parce que nous voulons la Révolution Sociale, et nous la voulons pleine et entière.

Si tu n'est ni flic, ni agent de la norme, ni patron, ni actionnaire, ni capitaliste, ni réformiste, ni stalinien, ni trotkyste, ni militaire, ni militariste, ni pacifiste, ni non-violent, ni propriétaire, ni rentier, ni patriarche, ni chef de famille, ni secrétaire général du parti, ni représentant, ni élu, ni électeur, tu peux nous écrire à l'adresse suivante :
le-cri-du-dodo@riseup.net

Le courrier des lecteurs sera publié dans la limite de l'espace et du budget disponible. Nous tenterons également de vous répondre. Une version imprimée est à paraître.

Vive la Sociale ! Vive l'Anarchie !